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François Hollande, le président qui se voulait caméléon mais qui ne trouvait jamais la bonne couleur
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Editorial

Après avoir mené une campagne anti-entreprises, François Hollande a cherché lundi aux assises de l'entrepreneuriat à lever le "malentendu" subsistant avec les entrepreneurs depuis la révolte des pigeons.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Que pense réellement François Hollande ? « Ceux qui réussissent sont ceux qui sont animés d’une flamme », énonce-t-il en ajoutant : « après tant d’années de laissez-aller », alors que pour l‘opinion, c’est bien le laxisme qui continue de prévaloir au sommet de l’Etat où l’on attend toujours le feu de l’action. Le discours officiel reste fluctuant, à la manière de la météo,avec une pensée qui évolue entre la confusion et le contradictoire. Après n’avoir pas eu de mots trop durs à l’égard des patrons, du capitalisme et de la finance, François Hollande est  soudain prêt à embrasser les chefs d’entreprise, en affirmant « nous gagnerons ensemble la bataille, car les malentendus de l’automne dernier sont dissipés ». Le ton apparemment nouveau a ému quelques dirigeants surpris de ce qu’ils prenaient pour une volte face, alors que dès le lendemain venait devant le Parlement une proposition de loi socialiste pour amnistier certains délits occasionnés à l’occasion de conflits sociaux, montrant que sur le fond rien n’avait changé.

Comme l’écrit le journal britannique « the Economist », François Hollande ne trouve pas les mots qu’il faudrait pour avoir l’indispensable discours mobilisateur. Il avait adopté dès le début de la campagne électorale un discours anti-entreprise, dont il  ne pouvait s’affranchir  en raison de la vigilance de l’aile gauche du parti pilotée par Jean-Luc Mélenchon. A l’image du caméléon, il  tente de changer de politique, mais sans que cela se voie. D’où les couacs à répétition, encouragés par certains ministres qui se singularisent par une communication tonitruante pour se démarquer d’une équipe gouvernementale pléthorique et donner l’impression d’exister. Jean-Marc Ayrault tente de ramener ses troupes à la discipline, mais en vain, comme en témoigne le dernier épisode concernant le refus d’Arnaud Montebourg d’accepter l’offre d’achat par Yahoo de la société Dailymotion, site de diffusion de vidéos en ligne, court-circuitant ainsi le PDG de France Telecom, patron de la firme et aussi le ministre de l’économie Pierre Moscovici, sans faire l’objet d’un  rappel à l’ordre. D’où, une fois de plus, l’impression d’un manque total de cohérence entre les  propos de tribune et les actes, fruit aussi de l’ignorance totale dans laquelle sont les décideurs publics sur le fonctionnement des entreprises.

« Tout ça va dans le bon sens » répète inlassablement François Hollande pour mettre un terme par un propos aussi creux que banal aux désaccords permanents qui ont émaillé la première année de son quinquennat. Un propos consternant car il traduit une fuite devant les responsabilités et les décisions. Ce qui entraine un jugement de plus en plus sévère de la part des Allemands, outrés d’être pris pour cible par un voisin qui s’épargne tout effort en rejetant la responsabilité de ses échecs sur les autres, alors que l’Elysée devrait savoir que le salut ne pourra venir que de nous-mêmes. Et les manœuvres politiciennes se poursuivent, dans une atmosphère d’ambigüité permanente, alors que l’on n’a toujours pas engagé l’indispensable combat pour juguler le tonneau des Danaïdes de la dépense publique dont la réforme est rejetée… aux calendes grecques.

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