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Pour protéger l'être humain, il faut dire non à la recherche sur les cellules souches embryonnaires
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Il était une fois la vie

Le candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande, a déclaré que s'il était élu en mai, il demanderait au Parlement de modifier la loi de 2011 révisant les lois bioéthiques, "afin d'autoriser la recherche sur les cellules souches embryonnaires".

Jean-Marie Le Méné

Jean-Marie Le Méné

Jean-Marie Le Méné est le président de la Fondation Jérôme Lejeune, fondation scientifique et médicale sur la recherche scientifique des soins et de la défense de la vie.

Jean-Marie Le Méné est chevalier de la Légion d’Honneur, membre de l’Académie pontificale pour la vie et consulteur au Conseil pontifical pour la santé. Il est l'auteur du livre Les Premières victimes du transhumanismme qui sera publié au mois de février 2016.

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François Hollande a annoncé son intention d’autoriser la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Il faut dénoncer son argumentation anti-scientifique ainsi que des commentaires appuyant cette revendication, parmi lesquels la tribune du professeur Axel Kahn, candidat socialiste aux législatives. François Hollande affirme en effet :

"La recherche sur ces cellules (embryonnaires) est riche de promesses pour soigner et sauver des vies". 

Les « progrès thérapeutiques » que l’on peut attendre des cellules souches en général relèvent soit de la modélisation des pathologies et du criblage de molécules (utiles à  l’industrie pharmaceutique), soit de la thérapie cellulaire (greffes de cellules sur des patients). Pour le 1er objectif les cellules souches reprogrammées (non embryonnaires) ont une efficacité optimale. Pour le 2ème objectif, non seulement les cellules souches embryonnaires ne sont plus considérées comme prometteuses par la plupart des chercheurs, mais encore les cellules souches adultes ou de sang de cordon permettent déjà de « soigner et de sauver des vies ».

" Une cellule souche embryonnaire n'est pas un embryon". 

La recherche sur les cellules souches embryonnaires entraîne la destruction des embryons. Cette réalité explique d’ailleurs une récente décision de la Cour de justice européenne, relative à  la brevetabilité, qui considère de manière identique  l’embryon et les cellules souches embryonnaires.

« Nous rattraperons notre retard sur d'autres pays".

Aucun des pays ayant autorisé la recherche sur l’embryon depuis plusieurs dizaines d’années (par exemple la Grande-Bretagne) n’est en avance sur la France, qui dès lors ne peut être considérée en retard. En revanche, en raison de choix politiques du début des années 2000, la France est en retard pour la recherche sur les cellules souches non embryonnaires qui ont déjà apporté la preuve de leur efficacité thérapeutique.

La réalité est que l’embryon humain est utile à l’industrie pharmaceutique: en matière de recherche, non seulement il permet de remplacer l’utilisation de l’animal, mais il sert également d’outil de criblage pharmacologique et de modélisation de pathologies. Le cadre de la déclaration de François Hollande n’est pas anodin : le Génopôle d’Evry abrite le laboratoire I-Stem de Marc Peschanski. Pour la Fondation Jérôme Lejeune certains travaux d’I-Stem sur l’embryon ont obtenu une autorisation au mépris de la loi (cf. un recours en illégalité relatif à la modélisation d’une myopathie). Par ailleurs en 2009 I-Stem a passé un contrat avec un laboratoire pharmaceutique pour plus de 20 millions d’euros pour modéliser des pathologies à partir de cellules souches embryonnaires humaines.

 « L’embryon ne peut être considéré comme un simple matériau de recherche » rappelait le Conseil d’Etat en 2009 dans son rapport préparatoire à la révision de la loi bioéthique. Le dispositif qui prévaut en France depuis 2004 en matière de réglementation de la recherche sur l’embryon, à savoir une interdiction assortie de dérogations, permet de contenir la chosification de l’embryon humain. Un régime d’autorisation le réduira définitivement à un matériau de recherche.

Sans en tenir compte, le professeur Axel Kahn vient de publier une une tribune dans laquelle il brandit le spectre du lobby religieux pour discréditer les défenseurs d’une protection réelle de l’embryon. Or l’embryon humain est un être humain. Il s’agit là d’un constat scientifique, non d’une opinion religieuse ou d’un choix philosophique. Cette prise de position est d’autant plus regrettable que la protection des êtres humains les plus vulnérables, quel que soit leur stade de développement, extrêmement jeunes ou âgés, constitue un principe fondateur de la société française. C’est une règle qui s’impose à tous dans l’espace démocratique. On sait ce qu’il advient lorsqu’on s’en affranchit en arguant de la toute puissance de la liberté. Il n’existe aucune activité humaine, surtout pas l’activité scientifique, qui puisse s’affranchir d’un tel principe.

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