Extrême gauche : le fascisme a changé de côté <!-- --> | Atlantico.fr
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Des militants d'extrême gauche constituent un black bloc en marge de la manifestation du 1er mai 2018.
Des militants d'extrême gauche constituent un black bloc en marge de la manifestation du 1er mai 2018.
©Thomas SAMSON / AFP

Bonnes feuilles

Gilles-William Goldnadel publie le « Manuel de résistance au fascisme d’extrême gauche » chez Les Nouvelles Editions de Passy. La bataille des idées, la gauche sait qu'elle l’a peut-être perdue depuis quelque temps. La bataille culturelle qui se joue est une bataille existentielle. Extrait 1/2.

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il a notamment écrit en 2024 "Journal de guerre : C'est l'Occident qu'on assassine" (éditions Fayard) et en 2021 "Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche" (Les Nouvelles éditions de Passy). 

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Pour autant que l'on souscrive à l’idée que le fascisme mussolinien et le nazisme étaient à droite, ce qui est loin d'être évident, il nous faut constater qu'il a changé de côté.

Je parle évidemment ici du fascisme dans son acception contemporaine édulcorée et galvaudée.

Sous cet angle, ce fascisme peut se caractériser par la détestation des libertés, le racisme et l'antisémitisme ainsi que l'usage de la violence comme argument frappant.

Hier encore, la gauche n'avait que la liberté d'expression à la bouche. Elle est aujourd'hui la première à vouloir fermer celle des autres. C'est ainsi par exemple, pour ne prendre qu'un seul exemple parmi cent mille, que l'obscur sociologue Geoffroy de la Gasnerie a eu les honneurs de la matinale de la radio de service public.

Celui-ci a pu tranquillement souhaiter sans être contredit voir la prétendue extrême droite interdite de médias. On imagine la réaction des journalistes épris de liberté de l'antenne publique si la même proposition avait été émise symétriquement par un prétendu intellectuel de droite.

Dans le camp de rééducation morale où voudraient nous enfermer les gardes-chiourme gauchisants du politiquement correct, chaque mot est épié. Untel est sexiste. Cet accent est raciste. Cette expression est homophobe. On ne plaisante plus. D'ailleurs, selon les humoristes diplômés de France Inter, l'humour ne peut être que de gauche. Et je ne plaisante pas. (Voir Le Monde du 18 juin)

Dans la rue, ce sont les Black-Blocks (habillés de noir comme des nazillons, ce que ne relèvent les médias daltoniens qu’avec parcimonie) et les Antifas, (notez la référence par antiphrase au combat antifasciste car ce sont eux qui décrètent qui est fasciste) qui font le coup de poing contre les policiers ou leurs opposants. Quand ce ne sont pas des cortèges de catholiques pacifistes. Et en fait de poings, ce sont des barres de fer ou des cocktails Molotov.

Il y a l'extrême gauche féministe, associée à la militance LGBT, qui n'hésite pas à perturber les représentations cinématographiques au regard de la personnalité du cinéaste.

Il y a l'extrême gauche activiste d'origine américaine qui intimide les annonceurs de journaux qui n'ont pas l’heur de lui plaire. Le mouvement des Géants Endormis (« Sleeping Giants ») qui a eu les honneurs appuyés du Monde et de France Inter, en est l'illustration la plus grimaçante.

Dès lors que par décret de droit quasi divin, celui-ci considère arbitrairement que telle publication (de droite évidemment) présente un contenu « haineux », un message est adressé à ses annonceurs. Certains, par conformisme intellectuel ou par pusillanimité commerciale, préfèrent battre en retraite. Fort heureusement, certains nains se sont réveillés pour contrer ces géants fascisants.

Il y a certains syndicats ou partis politiques qui n'hésitent plus à faire le coup de poing ou de gourdins dès lors qu'ils constatent que leur combat s’essouffle ou que leurs résultats électoraux ne leur permettent pas d’espérer ce Grand Soir qui précède toujours les matins qui sanglotent.

Parmi ces syndicats, je n'aurais gare de citer celui de l'Education Nationale, grandement responsable de la chute vertigineuse du niveau des élèves.

Experts internationaux hautains du nivellement par le bas, et de la phobie de la sélection. Plus question de faire redoubler un élève ou de lui donner une appréciation négative traumatisante. Et voilà pourquoi le baccalauréat est devenu une formalité administrative rituelle débouchant sur le néant absolu.

Dans ce cadre idéologique, l'islamo-gauchisme est une sorte d'impensé pavlovien naturel.

Et voilà pourquoi Samuel Paty a été abandonné au couteau du bourreau.

Tandis que d'autres refusaient même de lui rendre l'hommage minimum par le nom d'une école.

Ils sont les artisans les plus efficaces de la fabrique des crétins, connaissant parfaitement leur sujet sur ce point.

La même sociologie s'applique aux magistrats du Syndicat de la Magistrature qui refuse l'incarcération exactement pour les mêmes raisons idéologiques que le précédent, la notation.

Ce sont les maçons du Mur des Cons dont l'une de mes plus grandes satisfactions professionnelles est d'avoir mis leur présidente au pied du mur contre l'avis du parquet, du Conseil Supérieur de la Magistrature et de certains syndicats de journalistes parfaitement assortis à leur couleur politique écarlate.

Bien sûr, ces basses âmes rebelles pousseraient des hauts cris si on les taxait de fascistes, elles pourtant si friandes, s'agissant de leurs adversaires, de la même taxation.

Il y a avant tout cet islamo-gauchisme. Ce mot que j'emploie depuis des lustres et qui me valait tant de quolibets. Ce mot qui a fini par s'imposer au contact de la réalité. Ce mot qui malgré tout est interdit par la faculté.

Car, à en croire certains, l’islamo-gauchisme serait une manière de dahu, de yéti ou de monstre du Loch Ness. C'est ainsi qu'à lire le Monde et son éditorial du 20 février 2021, il s'agirait d'une « notion aussi hasardeuse que fourre-tout ».

C'est étrange comment ceux qui ont approché le monstre presque jusqu'à l'embrasser déclarent ne l'avoir jamais rencontré.

Quant à moi, qui aurai passé une bonne partie de ma vie intellectuelle, professionnelle, médiatique et politique à le combattre, je le reconnais dans le noir du fascisme contemporain.

Avant que de vous le décrire, qu'il me soit permis de sourire un peu à la vue de ces savants médiatiques qui ne confèrent aucune valeur scientifique à un concept paraît-il forgé par une « extrême droite » dont l'étiquette a été attribuée à leurs contradicteurs minutieusement après analyse objective et contradictoire dans leurs laboratoires.

Extrait du livre de Gilles-William Goldnadel, « Manuel de résistance au fascisme d’extrême-gauche », publié chez Les Nouvelles Editions de Passy.

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