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Antoine Griezmann est félicité par Anthony Martial et Léo Dubois après avoir marqué le deuxième but des Bleus lors du match de qualification du groupe D pour la Coupe du Monde au Qatar.
Antoine Griezmann est félicité par Anthony Martial et Léo Dubois après avoir marqué le deuxième but des Bleus lors du match de qualification du groupe D pour la Coupe du Monde au Qatar.
©FRANCK FIFE / AFP

Goût de la victoire

Emmenés par un duo Griezmann-Benzema étincelant, les bleus renouent avec le succès et mettent fin à une série de cinq matchs nuls consécutifs. Cette victoire les rapproche considérablement de la qualification pour la coupe du monde.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Faut-il rappeler que la période n'était pas à la fête ? Après avoir disputé face à l'Ukraine un match dans la continuité de son Euro raté, l'équipe de France avait deux ou trois choses à se faire pardonner et quelques vertus à retrouver à l'heure d'affronter la Finlande, l'outsider surprise du groupe. Marqués par cinq matchs nuls consécutifs et bousculés par un public divisé en deux catégories (ceux qui protestent et ceux qui dorment), les bleus, toujours à la recherche d'eux-mêmes, voulaient marquer des points d'abord... les esprits ensuite. 
Pourquoi ? Pour une simple raison : évacuer la pression. Parce que quand les résultats sentent le faisandé, cette garce suinte et s'infiltre partout... Chez les joueurs bien entendu, mais aussi et surtout chez l'entraîneur, en l'occurrence un Didier Deschamps plus proche que jamais d'un coach en hiver que du "Magnifique"... C'est la règle, lorsqu'une équipe supposée très forte enchaîne les mauvaises prestations en étant certaine de ses doutes et en doutant de ses certitudes, cette fameuse pression pèse de plus en plus sur les épaules du chef des opérations. Ce qui prouve que des états de services hors norme ou une aura indéniable ne prémunissent de rien, et surtout pas du pire, face à un public qui ne sait plus se satisfaire des trophées. Un public majoritairement composé de gens sans talent qui passent leur temps à juger celui des autres et qui n'ont que faire des efforts faits par le sélectionneur pour rendre l'équipe plus séduisante.
Toutes ces choses étant précisées, inutile de vous dire que Didier Deschamps jouait gros hier soir... 
Maintenant, aux faits. Comme disait Lénine, ils sont têtus, et hier soir, il y en avait quelques-uns à relever et en premier lieu la résurrection de la défense à trois, celle qui avait pris l'eau contre la Suisse mais qui a tenu la route face à une opposition que nous qualifierons de mesurée. Ensuite, et peut-être surtout, l'esquisse d'une complicité offensive qui commençait à se faire sérieusement désirer. À ce sujet, mentions spéciales à Antoine Griezmann (hier soir, auteur de ses 40e et 41e buts en bleu) et Karim Benzema, enfin sur leurs grands braquets. Je vous invite d'ailleurs à aller visionner leur connivence sur la belle ouverture du score du premier après un relais d'école avec le second (21e) ou encore leur virtuosité technique sur un jeu à trois avec Dubois aboutissant au doublé de qui vous savez(53e). Quand deux joueurs qui voient et comprennent plus vite que les autres arrivent à combiner ensemble, ça aide, et c'est beau à voir... Enfin, il faut saluer la belle arrivée en sélection de Théo Hernandez, piston gauche séduisant, visiblement aussi "Born to be alive" que son frère Lucas et animé par la même envie de jouer vers l'avant. Si l'on ajoute à cette agréable surprise les étincelles de Tchouaménie sur ses trois premiers matchs en équipe de France, on a envie de dire aux anciens du groupe : choyez les bienvenus !

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Même si tous les problèmes ne sont pas réglés, si la crispation n'a pas totalement disparu et que le doute (comme le vers solitaire) est toujours une chose difficile à extraire, cette victoire fait un bien fou à une équipe qui caracole désormais en tête de son groupe avec sept points d'avance. Nous retiendrons que Griezmann, l'homme de brio sur l'ensemble du match, n'est jamais meilleur que lorsqu'il joue en numéro dix et qu'on lui confie les clefs du camion. Avec 41 buts, il rejoint tout simplement Michel Platini à la troisième place du classement des meilleurs buteurs en bleu, excusez du peu. L'autre enseignement à tirer est que Didier Deschamps a encore une fois réussi à éloigner "La scoumoune", cette fois en choisissant une stratégie lui permettant de mieux exploiter la largeur. Avec cinq changements de système sur les sept derniers matchs, personne ne pourra reprocher à celui à qui l'on prête l'itinéraire d'un enfant gâté de ne pas chercher de solutions ou d'être enfermé dans ses certitudes. Nous verrons, à l'occasion de la reprise de la Ligue des Nations, le 7 octobre contre la Belgique, comment ses joueurs et leur petit matelas de confiance résisteront à une opposition d'un tout autre calibre.
En attendant ce match de gala, nous pouvons remercier les bleus de nous avoir offert la victoire, du beau jeu, et d'avoir mis fin à une spirale négative qui finissait par donner le bourdon à tout le monde... Car oui, nous, humbles et pauvres supporters, nous souffrons quand l'équipe nationale propose un football capable de rendre de mauvaise humeur l'homme moderne hypertendu souhaitant échapper pendant une heure et demi à l'incarcération conjugale... Mais rien de tout cela cette fois ! Même pas l'envie de passer ses nerfs sur les gosses ou de faire briller ses chaussures avec la serviette de bain de son épouse ! Non, même pas ! Rien d'autre que le plaisir de profiter de la victoire des bleus et de la petite joie simple qui l'accompagne. Un p'tit bonheur quoi...
Finalement, le foot devant sa télé, c'est un peu comme la psychanalyse. Parfois, comme hier soir, ça aide... parfois ça soulage... parfois on s'ennuie... Cela dit, dans les trois cas, ça coûte quand même très cher. 

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