Diabète : des pancréas artificiels pourraient révolutionner les traitements<!-- --> | Atlantico.fr
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Un patient atteint de diabète de type 1 utilise un appareil pour mesurer la glycémie alors qu'il se prépare à s'administrer une dose d'insuline à son domicile, au nord de Londres, le 24 février 2019.
Un patient atteint de diabète de type 1 utilise un appareil pour mesurer la glycémie alors qu'il se prépare à s'administrer une dose d'insuline à son domicile, au nord de Londres, le 24 février 2019.
©Niklas HALLE'N / AFP

Prouesse médicale

Près de 900 patients atteints de diabète de type 1 en Angleterre testent un pancréas artificiel qui pourrait changer leur vie.

Réginald  Allouche

Réginald Allouche

Réginald Allouche est médecin et ingénieur. Il assure une consultation principalement axée sur la nutrition et la prévention du diabète de type II. Réginald Allouche a notamment publié en 2022 La nouvelle méthode anti-diabète chez Flammarion et La Méthode hépato-détox aux éditions Albin Michel.

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Atlantico : Au Royaume-Uni, près de 900 patients atteints de diabète de type 1 testent un pancréas artificiel. Celui-ci permet d’éliminer la nécessité d'effectuer des tests par piqûre au doigt et prévient les crises d'hypoglycémie à l’aide d’un capteur situé sous la peau qui peut ajuster automatiquement la quantité d'insuline nécessaire. Ce pancréas artificiel pourrait-il révolutionner le traitement du diabète de type 1 ? 

Réginald Allouche : Effectivement, ce système pourrait révolutionner le traitement du diabète de type 1, qui représente 10% des diabétiques, soit environ 350 000 personnes en France. Il s’agit d’un dispositif qui fonctionne en boucle fermée. Une pompe va injecter de l’insuline en fonction de la glycémie, le taux de sucre dans le sang. Auparavant, il n’y avait pas de liaisons entre le capteur de glycémie et la pompe. Grâce à ce système, l’injection d’insuline est reproduite comme s’il s’agissait d’une sécrétion naturelle. 

Les pompes à insuline existent depuis une vingtaine d’années mais n’étaient pas en boucle fermée. Les patients décidaient donc eux-mêmes des niveaux d’insuline qu’ils souhaitaient délivrer. Grâce à ce système, tout est automatisé.  

Dans quelle mesure ce pancréas artificiel améliore-t-il la vie des patients atteints de diabète de type 1 ? Permet-il de s’affranchir de certaines contraintes ? 

Comme la délivrance de l’insuline est automatisée en fonction de la variation de la glycémie, les individus n’ont plus besoin d’être obsessionnels. Il faut bien savoir que les diabétiques sont formés à l’auto-surveillance, ils ont donc l’habitude de gérer leur niveau d’insuline en fonction de ce qu’ils ont mangé. Grâce à ce système, ils peuvent être débarrassés de cette tutelle. Cela ne devrait pourtant pas les dispenser de faire attention à leur alimentation, mais il s’agit d’une véritable avancée. Un tel système a été approuvé aux États-Unis en 2016 avant d’obtenir l’homologation en Europe en 2019.  

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Dans un avenir proche, tous les malades pourraient-ils se voir munis d’un tel dispositif ? Existe-t-il des contre-indications ?

L’ensemble des diabétiques pourraient être équipés d’un tel système, la seule limite est celle du coût. Il faut également mettre en place une surveillance, réservée à des professionnels de santé. À terme, c’est la solution idéale pour le diabète de type 1, qui est une maladie auto-immune, contrairement au diabète de type 2.  

Je ne vois pas quelles pourraient être les contre-indications pour les individus qui n’ont pas de problèmes « cognitifs » ou de métiers violents. Il faut tout de même noter que ce dispositif requiert la pose d’une pompe à insuline munie d’un réservoir, reliée à un cathéter. C’est en quelque sorte l’ordinateur qui va délivrer la bonne dose d’insuline. Enfin, un capteur va transmettre à l’ordinateur les valeurs de glycémie à intervalles réguliers. Si ces valeurs sont normales, il n’y a pas d’injection d’insuline. Dans le cas contraire, l’ordinateur va déclencher une pompe chargée de délivrer la bonne dose d’insuline. Ces équipements sont complexes et donc assez sensibles et fragiles. À savoir, dans les boucles fermées, on privilégie toujours l’hyperglycémie à l’hypoglycémie. Si vous injectez trop d’insuline, le patient peut être en hypoglycémie. Cela peut être dangereux s'il est en train de conduire par exemple. 

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