Des Français confiants dans leur armée, selon les résultats du dernier sondage d’OpinionWay, réalisé en exclusivité pour le CEPS<!-- --> | Atlantico.fr
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Les soldats français du 2e Régiment de Dragons, mobilisé lors de la pandémie de COVID-19, lors des répétitions du défilé du 14 juillet 2020.
Les soldats français du 2e Régiment de Dragons, mobilisé lors de la pandémie de COVID-19, lors des répétitions du défilé du 14 juillet 2020.
©THOMAS SAMSON / AFP

Militaires

86% de nos concitoyens ont en effet une perception très positive de leur armée, et une grande majorité d’entre eux (73%) estiment par ailleurs que nos militaires devraient pouvoir s'exprimer librement.

Franck DeCloquement

Franck DeCloquement

Ancien de l’Ecole de Guerre Economique (EGE), Franck DeCloquement est expert-praticien en intelligence économique et stratégique (IES), et membre du conseil scientifique de l’Institut d’Études de Géopolitique Appliquée - EGA. Il intervient comme conseil en appui aux directions d'entreprises implantées en France et à l'international, dans des environnements concurrentiels et complexes. Membre du CEPS, de la CyberTaskforce et du Cercle K2, il est aussi spécialiste des problématiques ayant trait à l'impact des nouvelles technologies et du cyber, sur les écosystèmes économique et sociaux. Mais également, sur la prégnance des conflits géoéconomiques et des ingérences extérieures déstabilisantes sur les Etats européens. Professeur à l'IRIS (l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques), il y enseigne l'intelligence économique, les stratégies d’influence, ainsi que l'impact des ingérences malveillantes et des actions d’espionnage dans la sphère économique. Il enseigne également à l'IHEMI (L'institut des Hautes Etudes du Ministère de l'Intérieur) et à l'IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale), les actions d'influence et de contre-ingérence, les stratégies d'attaques subversives adverses contre les entreprises, au sein des prestigieux cycles de formation en Intelligence Stratégique de ces deux instituts. Il a également enseigné la Géopolitique des Médias et de l'internet à l’IFP (Institut Française de Presse) de l’université Paris 2 Panthéon-Assas, pour le Master recherche « Médias et Mondialisation ». Franck DeCloquement est le coauteur du « Petit traité d’attaques subversives contre les entreprises - Théorie et pratique de la contre ingérence économique », paru chez CHIRON. Egalement l'auteur du chapitre cinq sur « la protection de l'information en ligne » d u « Manuel d'intelligence économique » paru en 2020 aux Presses Universitaires de France (PUF).
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Franck DeCloquement : Dans la période de très grandes incertitudes que nous traversons, tant à l’international que sur le plan intérieur, et à moins d'une année des échéances électorales qui désigneront le prochain président de la République Française – mais aussi celui « du monde d’après » – nos militaires ont d’ores et déjà la côte dans le cœur des Français et des Françaises.

Ils ont en effet tous les motifs pour être satisfait au regard du dernier sondage OpinionWay, réalisée en exclusivité pour le Centre d'Étude et de Prospective Stratégique (CEPS). Et ceci, à l’occasion des 11èmes conversations de Gouvieux – hors les murs – qui se sont tenues cette année à Paris, à l’Hôtel de Lauzun. Le tout, achalandé d’un impressionnant panel de personnalités qualifiées, sur le thème : « quelle défense pour quel avenir ? ».

Nul ne doute que les différents candidats et candidates en lice pour la mandature suprême de 2022 pourraient aisément s'appuyer sur le constat édifiant de la bonne image qu'ont nos compatriotes de leurs armées, au moment où les questions sécuritaires semblent être incontestablement au centre du jeu dans cette course implacable au titre. Et ceci, afin de bâtir en toute connaissance de cause un programme solide pour notre défense, en capacité de garantir sans conteste les conditions de notre sécurité nationale et celle de l’ensemble des Français pour le quinquennat à venir, et bien plus encore.

Ainsi, le sondage d'OpinionWay nous révèle que 86% des Françaises et des Français partagent une perception très positive de l'armée française (31% une très bonne image, 55% une assez bonne image). Un quasi-plébiscite en ces temps troublés par la déferlante des vagues successives de la Covid-19 et de ses variants. Le tableau est en revanche un peu moins dithyrambique pour l'OTAN (69%). Mais la perception à l'égard de l'Alliance Atlantique demeure cependant au-dessus de la moyenne et reste tout à fait honorable au regard des opinions collectées. Bien que globalement à l’équilibre, les tranches d’âge sont à considérer et restent intéressantes à observer pour fournir aux décideurs quelques pistes de réflexions et d’actions communes concrètes.

A contrario, l'Europe de la Défense a bien du mal à décoller dans les cœurs et les esprits, et à convaincre les Français qui apparaissent peu enthousiastes à cet égard. Seuls 46% d’entre eux estiment en effet possible la concrétisation d’un tel scénario, tandis que 30% demeurent ouvertement sceptiques face à cette occurrence. 23% ne savent tout simplement pas ce que signifie au juste cette expression et ce quelle recoupe concrètement...

Hors le giron des commentateurs de plateaux télévisuels et des spécialistes avisés souvent plus discrets, il est vrai que les nombreux atermoiements –  et les méandres de la coopération franco-allemande – n'aident pas à garder la tête froide, ni même les idées claires en l’état. On ne saurait en tenir grief à nos compatriotes qui calquent possiblement dans cette affaire leurs impressions sur le flou artistique ainsi produit. 

65% des Français s’estiment favorables à la poursuite des opérations extérieures, qu’est-ce à dire ? Les Français font confiance à leur armée pour les protéger et assurer leur sécurité au mieux de leur capacité sur les différents scénarios retenus, à l'exception d'une cyberattaque massive, où moins de la moitié des sondés estiment qu'ils peuvent être défendus efficacement par leurs anges gardiens… Ils considèrent toutefois que les armées peuvent les protéger d'un conflit traditionnel (81%), d'une attaque terroriste (74%), d'une guerre civile (72%), d'une catastrophe naturelle (63%) et également d'une attaque nucléaire, bactériologique ou chimique (55%). En outre, pour 65% des personnes interrogées, les forces armées françaises ont vocation à mener des opérations extérieure (OPEX), qui protègent la France. Et 63% d'entre eux sont favorables à la poursuite de ces OPEX de nos forces armées.

Par ailleurs, le panel des personnes interrogées estime que l'armée britannique est celle qui se rapproche le plus u niveau de l'armée française. Ainsi, cette dernière est pour 77% des Français au niveau de l'armée britannique, puis de celle de l'armée allemande (76%), de l'armée turque (70%), de l'armée russe (54%), de l'armée chinoise (53%) et de l'armée américaine (52%). Réconfortant au premier abord, mais est-ce bien réaliste pour certains des pays cités compte tenu des différences de formats et de dimensionnements  des troupes en présence...

Autre surprise de taille – et pas des moindres – en cela que pour la majorité de nos compatriotes, disposer de l'arme nucléaire apparaît comme un atout majeur (81%), face aux menaces extérieures qui pèsent irrémédiablement sur notre sécurité collective pourrions-nous ajouter. Le constat est frappant et sans appel. Et ce résultat d’apparence inattendue contrevient sans conteste à l’idée reçue – et le plus souvent relayée par les médias mainstream – que nos concitoyens seraient défavorables à la possession de l’arme nucléaire, au point d’y renoncer. Une idée – et un « même culturel » – savamment orchestré et répliqué par les antinucléaires de tous poils, à grands frais d’action sémantiques dans la médiasphère. Peine perdue semble-t-il au regard de ces derniers chiffres.

Entre autres florilèges, les sondés de cette enquête considèrent au demeurant que la France accorde un intérêt suffisant à l'industrie de défense (68%), que l'armée française est bien équipée (66%), que notre pays consacre un budget suffisant à son armée (62%), et que les effectifs de nos armées sont suffisamment importants (59%). L'actuelle loi de programmation militaire (LPM), et ses 295 milliards pour sept ans qui courent jusqu’en 2025, a pour vocation première de compenser les lacunes capacitaires accumulées précédemment au fil des ans, en raison d'une sous-budgétisation assumée des armées par les gouvernements successifs, de gauche comme de droite. L’aboutissement en somme d'un travail collectif de réflexion pour « penser l'armée de demain, pensée pour nos soldats, pour leurs équipements, pour l'innovation au service de nos armées. Avec des projets européens et internationaux en coopération qui nous permettront de répondre aux défis contemporains » selon les mots mêmes du Président de la République. Avec la ferme volonté de traiter les difficultés du passé, d’améliorer le présent et de préparer l'avenir du pays en lui donnant les moyens de sa défense.

Autre constat frappant de ce sondage édifiant, une grande majorité des personnes interrogées estiment que nos militaires devraient pouvoir s'exprimer librement (73%). Ce qui à la lueur des événements récents en lien avec la publication dernièrement des diverses tribunes critiques à forts retentissements dans l’opinion, montre le gouffre qui sépare les personnels politiques en charge, de leurs compatriotes sur ce point très précis. Ce sont en outre les femmes qui sont le plus en congruence avec cette affirmation ainsi que les plus jeunes : 82% de femmes contre 64% d'hommes, 79% des jeunes de moins de 35 ans, contre 59% des 65 ans et plus.

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(1) Echantillons de 1003 personne, représentatif de la population française âgé de 18 ans et plus. Cet échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, et catégorie socio-professionnelles, de catégories d’agglomération et de région de résidence.

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