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Cynique hypocrisie : pourquoi financer les retraites en augmentant les impôts appauvrit les jeunes
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Bonnes feuilles

Chaque enfant qui naît en France doit déjà près de 20 000 euros à la société. Un constat brutal mais réel tant les générations précédentes ont abusé des finances publiques. Extrait de "Déficits publics, La démocratie en danger" (2/2).

Alain Lambert

Alain Lambert

Alain Lambert a été ministre du Budget et de la Réforme budgétaire de 2002 à 2004. Il est actuellement président du Conseil national d'évaluation des normes.

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La génération du baby-boom qui part actuellement à la retraite recevra une pension généreuse, égale en moyenne à 62 % de son salaire de fin de carrière. Grâce à une croissance dynamique de la population active jusqu’aux dernières années, cette génération n’a eu à verser tout au long de sa vie active que des cotisations sociales limitées.

Elle a, de plus, globalement bénéficié d’un contexte économique plutôt favorable, qui lui a permis d’éviter le chômage de masse, et d’accumuler un petit capital. En revanche, les générations moins nombreuses nées après le milieu des années 1970, devront supporter des cotisations sociales plus élevées pour un montant de retraite inchangé voire plus faible.

Si la réforme des retraites consiste à augmenter les prélèvements obligatoires, le rendement du régime par répartition, c’est-à-dire le rapport entre les cotisations sociales versées tout au long de sa vie active et la pension perçue une fois atteint l’âge de la retraite, sera nettement supérieur pour les baby-boomers que pour la génération actuelle des 20-40 ans.

Augmenter les impôts pour financer les retraites revient donc à appauvrir les jeunes sur l’ensemble de leur vie active pour financer les retraites de leurs aînés. Il y a une cynique hypocrisie voire une imposture à présenter cela comme l’effet de la solidarité intergénérationnelle.

C’est d’abord une méprise car il s’agit non pas d’un sacrifice momentané qui sera compensé plus tard, mais bien d’un appauvrissement durable sur l’ensemble d’une vie. La ponction supplémentaire ne sera jamais contrebalancée pour les jeunes par des retraites plus élevées. Une solidarité intergénérationnelle qui fonctionne à sens unique en est-elle vraiment une ?

Extrait de "Déficits publics, La démocratie en danger", Alain Lambert, (Editions Armand Colin), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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