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Covid, Chine, USA et l’absence d’Europe de l’investissement et de l’entrepreneuriat
©NICOLAS ASFOURI / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Denis Jacquet revient cette semaine sur l'impact économique de la crise du Covid-19. L'Europe et la France vont-elles parvenir à surmonter ces difficultés face à la puissance de la Chine et des Etats-Unis ?

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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La crise du Covid va renforcer les forts et accroître la faiblesse…chez les faibles ! Le succès est du côté de ceux qui ont une vision, une stratégie et des moyens. Manifestement, nous sommes du mauvais côté de la balance, et le petit tour de vis supplémentaire que nous allons subir, de façon inadmissible, risque d’être la dernière pelletée de terre jetée sur une tombe déjà bien préparée. Explication de texte, en braille ou langage des signes, pour nos dirigeants aveugles, sourds et j’espère, bientôt, muets.

Aveugles, car incapables de voir les dégâts irréparables qu’ils préparent. Sourds, à tous ceux qui le leur disent. Et muets j’espère, car nous sommes de plus en plus nombreux et ne plus vouloir les entendre.

Certains peuples, eux, ont le talent et la mémoire. Cela leur permet de se prémunir d’erreurs futures, par l’absence de répétition des erreurs passées. A la survenance d’une crise, ils appliquent chaque mesure, comme le sportif reproduit le geste enseigné, répété, sans cesse, chaque jour, en rêvant à la victoire. L’exécution est parfaite, la stratégie s’adapte, mais garde sa cohérence tout au long de la crise, les mesures ne changent qu’en fonction de la réalité et non de la tendance du journal de 20H. Mais surtout, l’économie reste sans cesse, en ligne de mire, car chacun sait que le travail, la réussite, et le salaire qui en est la conséquence est essentiel, simplement parfois, pour survivre. Pas ou peu d’amortisseurs, utiles à court terme, mais dévastateurs sur le long terme, une aversion pour la dette qui ne soit pas un investissement, ces pays ne peuvent se permettre de ne pas enrichir leur population et de leur enlever leur espoir d’ascension sociale. Ils sont condamnés à réussir, pendant que les autres se condamnent à périr, espérant étouffer la détresse par un endettement massif et irresponsable. La Chine appartient, comme Hong Kong, Taïwan, le Vietnam, à la première catégorie. L’Europe à la seconde.

Les pays d’Asie sont des modèles de qualité d’exécution et de cohérence. Ils l’ont prouvé une fois de plus. Une discipline sans faille, qui a permis de mettre la data, les « app », au service de l’isolation des plus fragiles, du traçage des malades, et du maintien de l’économie. Pendant ce temps, nous en sommes à créer la seconde version d’une app que personne n’a téléchargé, afin que personne ne s’en serve, aux frais du contribuable, une seconde fois. L’échec à répétition, pendant que les autres cultivent le succès quotidien. Dès l’arrivée de la crise, la Chine a construit, en un temps record, des salles d’hôpital, capables de traiter des milliers de patients, comme l’a fait Israël d’ailleurs. Cela afin de pouvoir absorber les malades, qui chez nous vont mourir, non pas du virus, mais du manque de moyens et de personnel, pour les traiter. Nous n’avons rien fait qui nous permette d’absorber une seconde vague, dont pourtant nos dirigeants, nous rabattaient déjà les oreilles en Mai dernier. Rien. Nous pourrions aujourd’hui accueillir sereinement les nouveaux malades, plutôt que de décréter un couvre-feu liberticide, pour éviter l’embouteillage.

Ainsi Taïwan, Hong Kong, et le Vietnam, cumulent à eux 3 moins de 500 morts. Pour la Chine, on évitera de croire aux chiffres officiels, mais on remarquera que depuis 1 mois, les Chinois ne portent plus de masques… No comment !

Plus que cela, ces pays ont accéléré, surtout la Chine, pendant que nous nous retranchions dans la dette et de « foireux » plans de relance, qui ne permettront pas à ceux qui ne font plus de chiffre, d’échapper à la faillite. La Chine a vraisemblablement investi plus de 60Mds pendant la crise du Covid, sur l’automatisation seulement. Elle a accéléré ses investissements dans la santé, sur l’IA, le commerce online et le paiement sans contact.

En clair, ce pays en pleine accélération depuis 10 ans, a réussi à trouver un moyen d’accélérer encore plus. Dans quasiment tous les domaines. Et le résultat ne se fait pas attendre. La Chine sera le seul pays qui aura de la croissance en 2021. La Chine sera le seul pays qui aura autant appris de la crise. La Chine prendra encore un temps d’avance sur le monde. Il ne reste que les USA, le seul, qu’on le veuille ou non, qui ait compris qu’il fallait un contrepoids dans le monde et montre qu’il reste du muscle sous un corps un peu obèse. L’Europe, elle, hésite toujours entre jouer la « catin » qui se vend au plus offrant ou puni le plus dangereux, alternant la menace de taxation, de pénalités ou de retrait de la 5G pour l’un ou de la data de l’autre, sans offrir de stratégie pour son propre peuple.

Rincée par la première période, nos PME, ne pourront investir dans ce qui a fait le succès de la Chine et dans une moindre mesure, des USA, pendant la crise. L’investissement dans la digitalisation, l’accroissement de l’utilisation de la data, l’utilisation massive du paiement sans contact, et tellement d’autres choses. Sans trésorerie, éventuellement bénéficiaires de mesures sur le chômage partiel et de prêts garantis, les PME s’enfoncent ou survive, mais ne peuvent investir. Le chômage pourrait monter à 15 % si l’on continue sur cette voie. La détresse monte à vitesse du cheval au galop, comme la marée montante du Mont St Michel.

L’Europe s’excite sur des stratégies de « loser » une fois de plus, réduite à décréter un couvre-feu vraisemblablement inutile, ou à railler, comme l’a fait encore récemment sur une chaîne et une heure de grande écoute, la Suède, alors que ce pays brillant, montré du doigt, affiche, depuis le 24 juillet, moins de 3 morts par jour sans discontinuer et sans tuer son économie et les hommes qui en dépendent. Nous fermons les salles de sport, au mépris de toutes les statistiques (18 millions de passage depuis leur réouverture et 200 contaminations et aucune hospitalisation), à qui il reste en moyenne, au niveau national, 15 jours de trésorerie, qui vont mourir de vouloir nous faire faire du sport, qui pourtant dope notre système immunitaire. Et la liste est si longue.

L’Europe, a difficilement accouché d’un plan de 750Mds de relance, dont personne n’a l’idée de savoir comment il retombera dans les caisses des entreprises (en même temps 25Mds par pays, personne n’ira très loin avec cela), mais toujours rien proposé sur une stratégie de combat, destinée à redonner espoir et avenir à nos populations. Je me contenterai même de l’ombre du plan d’investissement Chinois, mais…….rien !

A l’issue de cette crise, victime d’un virus qui ne tue pas (seul notre manque de capacité hospitalière tue, et encore, des personnes principalement âgées, et atteintes d’une comorbidité, tout en ayant des capacités toujours sous-utilisées dans les cliniques) nous aurons perdu nos libertés, nos illusions, notre économie, nos emplois, nos entreprises, nos territoires et les hommes qui y vivent, pour rien. L’Amérique du Sud, a fait un pari inverse, celui de rouvrir tout. Les USA ont toujours plus de la moitié de ses Etats ouverts, et si ce pays reste en valeur absolue, le pays le plus mortel, si l’on considère sa taille et surtout l’obésité de ses habitants et le coût de son système de santé, son score, reste presque un exploit. Son économie, aura, elle aussi, du mal à repartir, mais repartira plus vite que les nôtres. Et surtout, elle investit encore, et toujours, environ 30Mds de plus sur l’automatisation pendant la crise. Et si vous pensez qu’elle bénéficie d’une surévaluation coupable, liée aux avantages fiscaux consentis par Trump et aux injections de la FED (ce qui reste vrai), gardez en tête que la bourse Américaine, si elle a pris 53% sous Trump, en avait pris 61% sous Clinton et 71% sous Obama. Donc la surévaluation actuelle, reste raisonnable à l’échelle de l’évolution boursière Américaine.

Le seul couvre-feu que nous devrions imposer, serait de l’imposer à nos autorités. Enlevons-leur ce pouvoir de nuisance, rendons leur la vue, en prenant les commandes. Il existe tellement d’hommes et de femmes dans ce pays, qui feraient 1000 fois mieux que ce Gouvernement. Et nous, PME françaises, Espagnoles, Irlandaises, devrions prendre le pouvoir plutôt que de crier, discrètement comme au temps des Romains, que « les gladiateurs qui vont mourir, vous saluent ».

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