Comment la Chine est en train de faire main basse sur les stocks d'or<!-- --> | Atlantico.fr
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L'or est peut-être tombé en disgrâce auprès de certains investisseurs... mais pas de tous.
L'or est peut-être tombé en disgrâce auprès de certains investisseurs... mais pas de tous.
©Reuters

Décod'Eco

L'or est peut-être tombé en disgrâce auprès de certains investisseurs... mais pas de tous. L'Empire du Milieu, notamment, reste acquéreur pour une raison bien précise.

Addison Wiggin

Addison Wiggin

Addison Wiggin est un analyste financier américain.

Il est le directeur de publication de Agora Financial, LLC et le producteur du documentaire I.O.U.S.Asur la situation économique et fiscale aux Etats-Unis.

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"L'or des banques centrales n'existe vraisemblablement plus et les bullion banks (les banques détentrices de lingots) qui l'ont vendu n'ont raisonnablement aucune chance de le récupérer", observe Eric Sprott.

Il ajoute que ces banques intermédiaires sont probablement en train de vendre leur or à la Chine. Nos spécialistes parlent depuis longtemps de la mainmise actuelle de la Chine sur l'or -- qui remonte au 24 avril 2009, lorsque la Banque populaire de Chine a annoncé que ses réserves d'or s'élevaient à 1 054 tonnes -- elles étaient de 600 en 2003. C'est le dernier communiqué officiel.

Il faut aussi tenir compte de la demande du secteur privé en Chine. Le gouvernement est tout aussi opaque à ce sujet. Mais nous obtenons régulièrement des chiffres sur les importations chinoises via Hong Kong. L'année dernière, elles se sont élevées au chiffre ahurissant de 834,5 tonnes. Ceci, ne l'oublions pas, dans un marché qui ne produit que 3 700 tonnes par an !

Si l'on additionne ce chiffre des importations avec la production minière chinoise, la somme totale d'or que l'on sait se trouver en Chine a doublé en seulement trois ans. Et puis il y a les nombreuses déclarations du gouvernement chinois qu'il vaut mieux prendre pour argent comptant...

Les réserves d'or chinoises sont "trop faibles", selon le service des affaires économiques mondiales du Ministère. "Aucun actif n'est sûr aujourd'hui", affirme le directeur du Bureau des études de la Banque populaire de Chine. "Le seul moyen de se protéger contre le risque est de détenir de l'or".

Et peut-être le plus révélateur : "les États-Unis et l'Europe ont toujours réprimé la hausse du prix de l'or",  selon un commentaire publié dans le journal Shijie Xinwenbao, et dont certains diplomates américains ont pris bonne note selon des sources révélées par WikiLeaks.

Faisant écho à un sujet que nous avions déjà abordé il y a quelques années dans notre ouvrage Le déclin du dollar, l'article continue : "réprimer le prix de l'or est très bénéfique pour les États-Unis pour maintenir le rôle de monnaie de réserve internationale du dollar américain. L'augmentation des réserves d'or de la Chine agiront donc comme un modèle et conduiront les autres pays à augmenter leurs réserves d'or. De grandes réserves d'or sont également bénéfiques pour promouvoir l'internationalisation du renminbi".

L'affaire se corse : "en 2009", observe Byron King, rédacteur de la lettre Outstanding Investments, "un haut conseiller d'État a laissé échapper qu'un groupe d'étude gouvernemental spécial a conseillé d'augmenter les réserves en or de la Chine pour atteindre le volume exorbitant de 10 000 tonnes". En outre, "il apparaît déjà dans les journaux chinois que le gouvernement a l'intention de rendre le renminbi entièrement convertible d'ici 2015" -- c'est-à-dire qu'il puisse être librement échangé contre d'autres devises.

Si l'on réunit tous ces éléments, l'évidence saute aux yeux : la Chine a pour objectif de multiplier ses réserves d'or par dix pour soutenir la crédibilité du renminbi d'ici seulement deux ans.

[NDLR : Or, Chine, dollar... mais aussi marchés boursiers, Zone euro, bulles et krachs -- tout est dans La Chronique Agora : suivez le guide !]

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