28 mois de hollandisme et une belle collection d'échecs : les Français contraints d'assister à la grande débâcle de leur économie<!-- --> | Atlantico.fr
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Le logo Made in France dans les mains de l'ancien ministre de l'Economie.
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©Reuters

Éditorial

Le pays a été assommé par une cascade de nouveaux impôts, qui, bien loin de déboucher sur une diminution des déficits, n’ont fait qu’aggraver la situation en paralysant l’activité et faisant fondre les recettes.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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C’est la Bérésina ! Les Français, à peine rentrés de vacances et devant l’avalanche des impôts à payer, assistent à la grande débâcle de leur économie. Ils prennent en même temps conscience des mensonges qui leur ont été assénés pendant des années à l’énoncé des résultats qu’un gouvernement tétanisé par l’échec vient de leur asséner. Sur tous les plans, le pouvoir a tout faux. La croissance, en panne depuis des mois, ne dépassera pas 0,4% cette année, alors qu’il faudrait un chiffre d’un et demi pour cent pour stopper la hausse du chômage. Le déficit public atteindra 4,4%, loin de l’objectif de 3% pour lequel la France avait déjà obtenu de ses partenaires un répit de deux ans et qui est repoussé au moins à 2017. Un constat accablant : à mi-mandat, François Hollande n’obtient pas un seul résultat positif, mais seulement une collection d’échecs. Et la situation présente dépasse celle que les plus pessimistes pouvaient imaginer.

En fait, le pays a été assommé par une cascade d’impôts nouveaux, qui, bien loin de déboucher sur une diminution des déficits, n’ont fait qu’aggraver la situation, en paralysant l’activité et faisant fondre les recettes. François Hollande avait espéré consacrer la deuxième partie de son quinquennat à la redistribution chère aux socialistes, alors qu’aujourd’hui c’est la perspective de voir l’impasse financière dépasser le seuil symbolique des cent pour cent du produit intérieur brut qui pourrait marquer la fin de son mandat.

La France se trouve ainsi au ban de l’Europe, avec l’Italie, qui pourtant se lance courageusement dans les réformes. Elle commence à être traitée avec commisération par nos partenaires, en particulier l’Allemagne, qui affiche cette année un budget en équilibre. Bruxelles la somme de prendre "des mesures crédibles", mais la traite avec ménagement, comme un grand malade qu’il faut traiter avec prudence étant donné son poids dans la communauté européenne.  

La France est au pied du mur, d’autres disent au fond du trou. On répète à longueur de journée que les réformes ne peuvent être différées. Des dizaines de rapports sont publiés depuis des années : ils décrivent avec minutie ce qu’il faudrait faire. Mais paradoxalement, la dégradation de la situation économique entraine un durcissement des comportements des groupes sociaux et des oppositions de plus en plus forte à tout changement, chacun ayant peur de perdre un peu plus dans une France qui s’appauvrit. Ainsi, le fameux Pacte de responsabilité se débat dans les arguties et le tiers des branches convoquées pour une discussion générale manquent toujours à l’appel, alors qu’elles représentent des secteurs importants. Mais l’obstacle le plus sérieux est peut-être au Parlement, où le gouvernement n’est pas certain d’avoir encore une véritable majorité. Car le parti socialiste pratique le repli sur soi et continue de véhiculer une idéologie vieillotte, comme s’il voulait continuer d’ignorer la mondialisation. Pour lui, les réformes de structure ne sont pas urgentes. Il continue d’assurer que la croissance reviendra d’elle-même et qu’elle sera "le fruit de la justice sociale". Il insiste toujours sur la nécessité de contreparties aux "cadeaux" faits par le gouvernement aux entreprises, car il reste fondamentalement habité par la haine des patrons. Il se complait dans des débats interminables et stériles, qui ne débouchent sur rien de concret mais qui lui permettent d’ignorer les réalités et les transformations du monde en s’enfermant dans une sorte de guetto interne. Et pour l’instant, seule la palabre lui sert de politique, laissant la France dans un immobilisme dont personne ne voit pour l’instant la sortie.

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