2/3 des missions militaires de l’UE sont utilisés pour sécuriser l’accès aux énergies fossiles : radioscopie de la dernière manip’ de Greenpeace<!-- --> | Atlantico.fr
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A bord d'un hélicoptère dépêché depuis une frégate française, un membre d'équipage observe un pétrolier lors d'une mission de supervision le 11 janvier 2009 dans le golfe d'Aden.
A bord d'un hélicoptère dépêché depuis une frégate française, un membre d'équipage observe un pétrolier lors d'une mission de supervision le 11 janvier 2009 dans le golfe d'Aden.
©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

ONG

Les engagements militaires de l'Union européenne, comme la mission « Atalanta » dans la corne de l’Afrique, serviraient à protéger des navires pétroliers, selon Greenpeace. L'Italie, l'Espagne et l'Allemagne auraient investi plus de 4 milliards d'euros pour protéger les combustibles fossiles acheminés en Europe depuis 2018. Greenpeace estime que les consommateurs paient une triple facture pour les importations d'énergies fossiles : les coûts de sécurisation militaire des importations, les dommages financiers de la crise climatique et la valeur intrinsèque de l’énergie.

Jean-Pierre Favennec

Jean-Pierre Favennec

Jean-Pierre Favennec est un spécialiste de l’énergie et en particulier du pétrole et professeur à l’Ecole du Pétrole et des Moteurs, où il a dirigé le Centre Economie et Gestion. 

Il a publié plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur des sujets touchant à l’économie et à la géopolitique de l’énergie et en particulier Exploitation et Gestion du Raffinage (français et anglais), Recherche et Production du Pétrole et du Gaz (français et anglais en 2011), l’Energie à Quel Prix ? (2006) et Géopolitique de l’Energie (français 2009, anglais 2011).

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Myriam Maestroni

Myriam Maestroni

Myriam Maestroni est présidente du fonds de dotation E5T. Elle est l'ex présidente d'Economie d’Energie et Primagaz. 

Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages majeurs: Intelligence émotionnelle (2008, Maxima), Mutations énergétiques (Gallimard, 2008) ou Comprendre le nouveau monde de l'énergie (Maxima, 2013), Understanding the new energy World 2.0 (Dow éditions). 

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A l'occasion de l'été, la rédaction d'Atlantico republie les articles marquants de ce début d'année 2022

Atlantico : Selon un article de l’ONG Greenpeace publié le 9 décembre, près des deux tiers de toutes les missions militaires de l'UE surveillent et sécurisent la production et le transport de pétrole et de gaz vers l’Europe. Ce constat est-il juste ? 

Jean-Pierre Favennec : En préambule il faut réaffirmer que le changement climatique est une réalité, que ses dégâts sont considérables et qu'il est dû aux émissions de gaz à effet de serre au premier rang desquels le gaz carbonique (CO2, dioxyde de carbone) en majorité émis par la combustion des énergies fossiles : charbon, pétrole et gaz. Réduire la consommation des combustibles fossiles est donc une priorité

On notera cependant que dans l'immédiat les énergies renouvelables que promeut Greenpeace représentent environ 25 % de la consommation totale d'énergie dans le monde. Parmi ces renouvelables plus de 10% sont du bois et du charbon de bois utilisés en particulier en Afrique pour la cuisson des aliments. Leur consommation est dangereuse pour les populations car outre le CO2 qu'émet la combustion du bois, les autres émissions de particules et gaz toxiques émanant du bois causent la mort prématurée de centaines de milliers de personnes. L'hydroélectricité qui contribue aussi pour près de 10% aux besoins en énergie de la planète est aussi largement critiquée (du fait par exemple des surfaces inondées par les barrages) et les ONG ont réussi à interdire le financement de la construction de nouveaux barrages par la Banque Mondiale

Quant aux énergies renouvelables modernes (essentiellement éolien et solaire), elles ne représentent que 5 % environ de la consommation d'énergie mondiale mais elles ont de nombreux défauts : elles sont intermittentes et lorsqu'il n'y a ni soleil ni vent ce sont des centrales au charbon extrêmement polluantes qui prennent le relais. En outre la construction des éoliennes et des panneaux solaires requiert des matières premières (métaux, terres rares) dont l'exploitation est extrêmement polluante (voir les conditions d'extraction du cobalt dans l'Est de la République Démocratique du Congo ou les conditions d'extraction des terres rares en Mongolie)

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Mais revenons aux énergies fossiles. Si l'on prend le cas du pétrole, il est produit par exemple au Moyen Orient ou en Afrique, souvent loin des grandes zones consommatrices (Europe, Asie) et il y a effectivement une nécessité de protéger ces approvisionnements. 

Les menaces sont nombreuses : outre la piraterie (très importante il y a quelques années par exemple le long de la corne de l'Afrique ou actuellement dans le Golfe du Bénin, les cyberattaques sont de plus en plus nombreuses et virulentes

Il est donc clair :

- que certaines missions militaires de l'UE visent à protéger les approvisionnements en hydrocarbures (surtout pétrole) de l'UE. Mais leur coût doit être comparé au budget militaire total de ces pays. Le budget militaire de l'Allemagne est de l'ordre de 45 milliards d'Euros, celui de l'Italie de 26 milliards d'Euros, celui de l'Espagne de 13 milliards d'euros. Les sommes citées pour "sécuriser la production et le transport du pétrole et du gaz vers l'Europe" ne représentent donc qu'une infime partie des dépenses militaires de ces pays. Au surplus ces missions militaires ont souvent de multiples aspects

- le remplacement des énergies fossiles - remplacement nécessaire à terme - est impossible rapidement car les énergies renouvelables ne pourront pas se substituer  complètement aux énergies fossiles avant de nombreuses années pour des raisons d'intermittence, d'occupation du sol, et tout simplement de coût.

Si l’on compare les 4 milliards d’Euros qui, selon Greenpeace, auraient été dépensés par 3 pays (Allemagne, Espagne, Italie) pendant 4 ans, aux budgets militaires de ces pays c’est une infime partie. Le budget annuel de la défense de l’Allemagne est de plus de 50 milliards, celui de l’Italie de 30 milliards, celui de l’Espagne de plus de 12 milliards. Donc les missions dont parle Greenpeace représentent environ 1% des budgets de la défense des pays concernés.

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Myriam Maestroni :Greenpeace vient, en effet de publier un rapport établi sur la base de documents publics et de déclarations officielles émanant de leaders politiques,  indiquant que, sur la période 2018-2021 près de 2/3 des missions militaires de l’UE avaient été alloués à la surveillance et à la sécurisation de la production et des chaines d’approvisionnement de pétrole et de gaz naturel destiné à l’Europe. L’Espagne, l’Italie et l’Allemagne auraient investi, depuis 2018, plus de 4 Mds d’€ à ces fins.

Ce rapport nous rappelle, si tant est que nous ayons pu l’oublier (…), que les pays de l’Union Européenne sont largement dépendants des importations d’énergies fossiles, avec un niveau de dépendance énergétique de plus de 60%, en 2019 -90% pour les produits pétroliers et 70% pour le gaz naturel-. Ce taux a d’ailleurs, fortement augmenté depuis les années 90, lorsque les importations d’énergie représentaient 44% du total et, que pourtant, le leitmotiv général « pré-climatique » était déjà celui « d’assurer la sécurité et la diversité des approvisionnements ». Il est bien évident que l’on doit différencier la situation des différents pays qui ne sont pas tous logés à la même enseigne, avec des dépendances particulièrement marquées en Allemagne (gaz naturel de Russie), en Espagne (produits pétroliers algériens et GNL de différentes origines) et Italie (produits pétroliers libyens). De fait, la Commission Européenne travaille depuis 2016, à des pistes censées favoriser l’indépendance énergétique des pays membres. Le premier paquet législatif sur la sécurité énergétique de la Commission Européenne, présenté, le 16 février 2016, encourage le recours au gaz naturel liquéfié (GNL), qui transite par cargo (60% des échanges se font par voie maritime) depuis des origines lointaines de plus en plus des États-Unis, devenu un des principaux producteurs mondiaux avec les gaz et pétrole de schiste… Ainsi entre juillet 2018 et mai 2019, les importations de GNL en provenance des États-Unis ont augmenté de 272 %, afin de contrebalancer le pouvoir de la Russie mal-aimée de l’OTAN mais qui, malgré cela, demeure la source d’approvisionnement principale de l’UE.

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Parmi les missions mentionnées par Greenpeace, certaines sont en réalité destinées au maintien de la paix, comme la mission « Atalanta » dans la corne de l’Afrique. Cette mission est notamment destinée à lutter contre la piraterie maritime, et donc à protéger des navires pétroliers. Peut-on affirmer que Greenpeace fait de nombreux raccourcis trompeurs ? Peut-on parler de « désinformation » de la part de l’ONG ? 

Jean-Pierre Favennec : La mission Atalanta est une mission initiée par la France en 2008 et à laquelle participent la plupart des pays européens. Elle vise à sécuriser le trafic de navires de toutes sortes (pétroliers mais aussi transporteurs divers, navires de pêches) alors que sévissait au début du siècle une piraterie très importante. Cette mission est un succès total puisque de près de 200 attaques vers 2010, le nombre a été réduit à quelques attaques généralement sans succès.

Myriam Maestroni : Les routes d’approvisionnement et l’ensemble des infrastructures logistiques sont sécurisées avec l'aide de missions militaires, ce que fait valoir Greenpeace qui cite, en effet, des exemples précis tels que la mission « Irini » qui a vocation, entre autres, à contrôler les exports illégales de Lybie et à assurer la sécurité des cargaisons légales… ou encore l’opération “Atalante” visant à lutter contre les menaces des pirates qui partent des côtes somaliennes et menacent la zone maritime dans le Golfe d’Aden (Yémen) et l’Océan Indien. Cette zone au large de la Corne de l’Afrique, est l’un des passages les plus empruntés pour le transport du pétrole du Golfe Persique (environ 21.000 cargos par an soit plus de 10% du pétrole transporté par voie maritime) et compte de nombreuses raffineries installées le long du littoral pour traiter le pétrole… mais il y a bien d’autres problèmes dans cette zone (pour ceux que ça intéresse revoir, par exemple, le film Capitaine Phillips qui date de 2013) et il s’agit donc d’un lieu de haute surveillance depuis la moitié des années 2000… le problème ne date donc pas d’hier et n’est donc pas juste lié aux routes pétro-gazières.

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Pour mieux comprendre les prises de position de Greenpeace, il faut sans doute rappeler que l’organisation vient de fêter, en septembre 2021, ses 50 ans d’activisme avec une double orientation clairement évoquée par son propre nom à savoir : protection de l’environnement et pacifisme. En Septembre 1971, l’ONG protestera contre les essais nucléaires américains prévus sur l’Ile d’Amchitka, au large de l’Alaska, en se positionnant à bord du Phyllis Cormack sur la zone d’essai. Cette action signera l’acte de naissance de l’organisation avec une victoire qui se traduira par la fin des essais nucléaires américains sur la zone. Depuis l’Organisation a fait bien du chemin pour devenir internationale avec une présence dans 55 pays, plus de 36.000 bénévoles et 3 millions d’adhérents et elle s’est engagée dans différentes causes au cœur de la lutte contre l’urgence climatique au travers de différentes campagnes de lutte contre la déforestation, la protection des océans, la promotion de l’agriculture écologique, le développement des énergies renouvelables, la lutte contre le nucléaire (fausse bonne idée pour lutter contre le changement climatique), défense d’une mondialisation privilégiant un commerce plus équitable, aide aux réfugiés et victimes des conflits ou dérèglement climatique notamment.

Greenpeace a également conservé ses positions en faveur de l’élimination des armes nucléaires et continue d’appeler au désarmement. L’ONG dénonce des dépenses pour la guerre qui ont atteints plus de 1.700 Mds de dollars dans le monde en 2017… un « triste record depuis la Guerre Froide » d’après l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm -SIPRI-), et une aberration comparée à l’aide humanitaire internationale qui représente moins de 2% de ce montant ou un budget 24 fois supérieur à celui de la santé pour la France…

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Greenpeace semble donc profiter de son anniversaire pour revenir à ses missions originelles: pacifisme et environnement… Finalement l’angle de la défense des routes des énergies fossiles n’est pas faux mais ne constitue ni une base principale d’argumentation ni de démonstration d’un problème pourtant réel d’instabilité géopolitique et d’un déficit de développement suffisamment rapide et structuré d’une politique d’indépendance énergétique et de lutte contre le changement climatique. Il est d’ailleurs à noter que dans d’autres communiqués, publiés ces derniers jours, Greenpeace appelle à une sortir du gaz naturel en 2035 au plus tard, et insiste sur l’urgence d’une transition énergétique avec une montée en puissance beaucoup plus rapide de la part des énergies renouvelables et un effort beaucoup plus important en matière d’efficacité énergétique et d’isolation des bâtiments. Pour mémoire Greenpeace est également extrêmement critique du lobbying nucléaire français et gazier allemand fortement mobilisés autour des questions de taxonomie.

L'Italie, l'Espagne et l'Allemagne auraient investi plus de 4 milliards d'euros pour protéger les combustibles fossiles acheminées en Europe depuis 2018. Ce chiffre, qui cumule les dépenses de 3 des pays européens les plus actifs en la matière sur plusieurs années, semble-t-il vraiment exubérant ? 

Jean-Pierre Favennec : Ce chiffre qui couvre des dépenses militaires qui n’ont pas pour seul objet la protection du transport du pétrole (il n’y a guère besoin de protéger spécifiquement le transport du gaz ou du charbon) est très faible comparé aux dépenses totales militaires de ces pays. 

Myriam Maestroni : L’étude de Greenpeace évoque des montants de 797 mlns d’€ pour l’Italie pour la seule année 2021, de 274 mlns d’€ pour l’Espagne et de 161 mln d’€ pour l’Allemagne et parvient en cumul à 4 Mds d’€ depuis 2018. Néanmoins le détail des dépenses n’est ni extrêmement clair ni détaillé. L’ONG explique que pendant l’été 2021 l’Union Européenne a déployé des soldats et des équipements militaires pour venir prêter main forte contre les inondations et les incendies meurtriers qui ont eu lieu dans plusieurs pays (Allemagne, sud de l’Espagne et de l’Italie) et ajoute que des militaires et des millions d’€ ont été dépensés pour sécuriser les cargos de pétrole et de gaz.  A nouveau le sujet n’est pas nouveau, et on sait que de nombreux autres facteurs vont influencer les coûts de sécurisation des approvisionnements pétro-gaziers dont un sujet pas évoqué par l’étude à savoir celui des stocks stratégiques obligatoires dans l’UE depuis les années 60. Ces derniers sont significatifs et représentent "la plus grande des quantités représentées soit par 90 jours d’importations journalières moyennes nettes, soit par soixante et un jours de consommation intérieure journalière moyenne", avec des impacts majeurs de variations de la valeur en fonction des cours Il est d’ailleurs à noter que les US viennent d’annoncer une mobilisation des réserves stratégiques pour essayer d’alléger les niveaux de prix actuels revenus à des niveaux historiques de fin 2018 -plus de 70$ le baril- après avoir touché des bas inférieurs à 20$ au moment des confinements liés au Covid. Rappelons que les coûts de transport ont également explosé… du coup la question de la sécurisation militaire n’est pas anecdotique mais est un élément de plus dans une chaine de coûts en forte inflation.

Greenpeace affirme que les consommateurs paient une triple facture pour les importations d'énergies fossiles : les coûts de sécurisation militaire des importations, les dommages financiers de la crise climatique et enfin la valeur intrinsèque de l’énergie. Ce constat est-il juste pour un simple consommateur européen ?

Jean-Pierre Favennec : Il est évident que le coût total des importations d’énergies fossiles ne se limite pas à la seule valeur du produit (valeur « intrinsèque » ou prix au chargement plus transport). La protection de ces importations a un coût. Le coût de la sécurisation militaire est réel mais rappelons que ce sont surtout les Etats Unis, grâce aux différentes flottes maritimes militaires qui assurent, à travers le monde,  une sécurité globale qui ne se limite pas à la protection des transports pétroliers. La 5ème flotte navigue en Méditerranée, la 6ème flotte au large du Golfe Persique, la 7ème flotte dans l’océan indien. Leur mission va au-delà de la protection des navires transporteurs d’énergie.

Bien entendu les émissions de gaz à effet de serre ont un impact sur la vie des populations, un coût que l’on s’efforce de prendre en compte par le biais par exemple de taxes carbone qui visent à décourager l’usage des combustibles fossiles  essentiellement composés de carbone

Myriam Maestroni : Cette affirmation est assez contestable car extrêmement biaisée. En effet, l’argument manque de rigueur intellectuelle… Ce que le consommateur paie c’est un prix calculé en fonction d’un cours, on l’a vu extrêmement volatile, d’un produit côté en général en USD et donc deuxième élément de volatilité, de coûts d’approvisionnements qui sont, malgré leur renchérissement assez faibles face à la proportion des taxes sur les produits pétroliers et à la TVA (qui s’applique d’ailleurs également sur les taxes !). En clair le coût du pétrole brut compte seulement pour un peu plus du quart du prix du gazole et de l'essence à la pompe dans notre pays (mais le raisonnement est assez similaire ailleurs en Europe) à mettre en perspective avec environ 60% pour les taxes (TICPE, notamment, principale taxe pesant sur la consommation de carburants).

Les coûts liés aux épisodes climatiques extrêmes, fruits du changement climatique sont également une réalité, mais qui ne s’applique pas directement sur le prix des importations d’énergie. Le sujet de la remise à plat fiscale et de la prise en compte des coûts des externalités négatives (dont le CO2 et les GES -CO2e-) est une réalité également, mais Greenpeace devra sans doute sophistiquer son raisonnement pour rendre la démonstration crédible et continuer à convaincre des citoyens bien durement mis à l’épreuve par les questions climatiques et sanitaires.

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