2022 : un ticket Marine Le Pen – Gérald Darmanin ?

Elle a été sage, raisonnable, passablement centriste. Rassembleuse et présidentiable donc comme le dit Arnaud Benedetti dans un excellent texte. Darmanin a été mordant, offensif, dénonçant l’islamisme avec des mots que n’aurait pas reniés la présidente du Rassemblement National telle qu’elle était avant le débat.

L’ombre de Jean-Marie planait sur leur joute. Le ministre de l’Intérieur a considéré qu’il était de bonne de guerre de se blottir un peu contre la figure tutélaire du père de Marine Le Pen. Sa fille, au contraire, a jugé utile de s’en détacher : vade retro Jean-Marie !

Marine Le Pen s’est offert le luxe de dire qu’elle aurait pu signer le livre de Darmanin et que l’islam était une religion comme une autre. Darmanin ne lui a été nullement reconnaissant de cette politesse. Et il a même, en parfait goujat, accusé Marine Le Pen de « mollesse ».

Grands dieux ! Tous deux feraient un excellent attelage pour 2022. Une présidente, mère de la nation et consensuelle. Un Premier ministre à poigne qui ferait feu de tout bois contre les tenants d’Allah.

Ce n’était bien sûr qu’un jeu de rôle. Darmanin étant chargé de glaner des voix à droite et même à l’extrême droite. Marine Le Pen voulant cesser de faire peur pour engranger des suffrages sur sa gauche.

Après le débat on peut imaginer que Darmanin a reçu le coup de fil suivant de Macron : « Gérald, tu n’es jamais aussi bon que quand tu es de droite ». Réponse de Darmanin : « et toi tu es le meilleur quand tu es de gauche ». Pour parler sérieusement, c’est cet attelage-là qui se profile pour 2022…

A lire aussi : #VALP: Marine Le Pen et Gérald Darmanin, grands enjeux, petit débat