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(In)égalités salariales hommes femmes : et si le gouvernement poussait l'audace jusqu'à se poser aussi la question du mérite...
©Flickr/Gryphus31

Opinion

Deux entreprises, qui n’ont pas respecté l’égalité salariale entre hommes et femmes, viennent d’être sanctionnées, a annoncé la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem. Une décision qui ne réjouit pas Sophie de Menthon.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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Ouf ! Cela faisait trop longtemps que l'on n’avait pas taclé des entrepreneurs ou des entreprises ! La porte parole du Gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem a donc eu cette semaine l’occasion de se réjouir du fait que pour la première fois en France, deux entreprises ont été condamnées pour ne pas avoir respecté la parité.

On peut certes le regretter, mais d'évidence c'est surtout une excellente occasion de donner un mauvais exemple en pâture à l'opinion publique ! Une excellente occasion de montrer que la ministre des Droits des femmes veille et protège les femmes contre ces exploiteurs invétérés. Une excellente occasion de saper un peu plus le moral des entrepreneurs en période de dépression économique mais surtout psychologique. Il faut arrêter de croire que les inégalités salariales ne sont dues qu’au machisme des « méchants patrons ». Il y a également des raisons culturelles que Najat Vallaud-Belkacem a tendance à oublier : les femmes acceptent plus que les hommes des postes à temps partiel. Parfois, ces inégalités salariales ne sont pas faciles à détecter.

Autre exemple : lorsqu’une directrice marketing a un salaire inférieur à la moyenne nationale, peut on l’augmenter sans raison, seule au sein de l’entreprise ? Que faire également lorsqu’on veut augmenter « au mérite », j’entends d’ici les cris d’orfraies ! Il est devenu injuste et mal vu de parler de mérite : deux femmes qui occupent la même fonction doivent avoir le même salaire, c’est le fait syndical… Décourageant pour celle qui bosse bien et celle qui bosse mollement. Parce que c’est cela la vérité de la vie au quotidien. Mais ce qui importe maintenant, semble-t-il dans la culture et la communication nationale, c’est la mise à l’index de comportements bien ciblés qui marque une détermination absolue (peut-elle être involontaire ?) de montrer que l’Etat veille sur les opprimés et les faibles. Fausse solidarité, combat idéologique qui va à contre courant de ce qui est nécessaire au pays : la confiance de ses dirigeants, l’enthousiasme.

Et pourquoi refuser de donner les noms des entreprises condamnées ?  Et pourquoi ne pas faire un mur de la honte ? Voilà qui serait une bonne idée médiatique! Le syndicat de la magistrature a bien donné l'exemple.

Nous n'avons pas souvenir en revanche d'avoir eu droit à des encouragements sur un sujet quelconque ? Suis-je bête ! Sur deux millions et demi d'entrepreneurs, personne ne mérite d'être félicité ! Le Gouvernement cherche-t-il à se faire haïr de tous les chefs d'entreprises ?

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