En août 2014, à son entrée au gouvernement, Emmanuel Macron déclare son patrimoine. On y retrouve un appartement, deux assurances-vie, plusieurs comptes bancaires et une voiture pour un montant total de 1.2 million d'euros environ. Il faut soustraire à cet ensemble une dette d'environ un million d'euros soit une déclaration totale de patrimoine de 156 000 euros.
Paul Mumbach, candidat des Maires en colère, Jean-Philippe Allenbach, président du mouvement Franche-Comté et Serge Grass, président de l'Union Civique des Contribuables Citoyens (U3C), estiment que l'écart entre les revenus qu'Emanuel Macron a déclaré avoir perçu entre 2009 et 2014 (lors de son passage chez Rothschild & Cie et en tant que secrétaire général adjoint à la présidence de la République) est trop important. Entre 2009 et 2014 (avant qu'il ne devienne ministre de l'Economie) le candidat aurait cumulé près de 3.3 millions d'euros (1.8 million en tenant compte des impôts).
Le 14 février, les trois hommes décident alors d'adresser un courrier directement à Emmanuel Macron et à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Politique (HATVP). "Où est passé la différence ? s'interroge Jean Philippe Allenbach, Comment a-t-il pu déclarer si peu en 2014 après avoir gagné 3 millions ? Pour moi, il y a eu fausse déclaration et c'est un délit pénal."
Sans réponses de la part de la HATVP, ils décident de renvoyer ce même courrier au Parquet national financier qui reste muet. Comme l'explique Le Monde dans un article 8 mars, il manque des éléments pour répondre à cette question, éléments que la loi n'oblige aucunement au candidat de fournir.
Un proche d'Emmanuel Macron expliquait à Mediapart que "Si le procès qu'on veut faire à Emmanuel Macron, c'est qu'à 35 ans il a eu le goût de dépenser son argent, il n'y a rien là de répréhensible". Et son porte-parole Sylvain Fort, interrogé par le JDD le 19 février, ajoute que « pendant les années Rothschild, Emmanuel Macron a adapté son train de vie à ses revenus et il a donc pas mal dépensé ». L’écart s'expliquerait donc par les dépenses personnelles de l'ancien ministre. C'est trop gros pour M Allenbach : "Comment a-t-il pu dépenser quasiment intégralement 1.8 millions d'euros sur quatre ans ? Ca n'est pas possible. Il a forcément mis une partie de l'argent quelque part !"
Interrogée par Atlantico, la Haute Autorité a affirmé avoir pris connaissance de la demande de vérification des plaignants comme le veut la procédure. En revanche, l'organisme déclare ne pas avoir autorité pour communiquer tous les éléments de leur enquête, étant liés par le secret professionnel. Elle a rappelé qu’en aucun cas elle ne pouvait prendre la place de l’administration fiscale et que c’est bien cette dernière que le dossier concerne, la HATVP étant uniquement en charge des patrimoines. Au cas d'espèce, la HATVP assure avoir "fait (son) travail", et qu'il n'y avait dès lors "rien à dire" sur le cas Macron.Elle a depuis supprimé la déclaration de patrimoine d'Emmanuel Macron de son site internet. Une pratique normale puisque les déclarations ne sont visibles par le public que pendant l'exercice du mandat et six mois après la fin des fonctions. La déclaration est toutefois toujours consultable sur le cache du site internet.
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