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Il faut évidemment se féliciter des résultats de l’emploi. Le taux de chômage est descendu à son plus bas niveau depuis 2008 aux alentours de 8 %. Même au gouvernement, Muriel Pénicaud, la ministre du travail, révèle qu‘elle ne croyait pas que le système serait capable de réaliser une telle performance si rapidement. Ce phénomène est d’autant plus étonnant que la croissance française est restée très faible. Le vrai changement prend sa source dans ce paradoxe. L’économie française crée désormais plus d’emplois avec une croissance faible de 1,2%&nbsp; qu’avec une croissance de 2, 5%.

Comme disent les économistes, la croissance française est faible mais beaucoup plus riche en emplois qu‘il y a 10 ou 20 ans. Plusieurs explications à ce paradoxe apparent. D’abord, si la France a perdu son industrie pour cause de délocalisation dans les pays émergents à faible cout de main d’œuvre (textile, mécanique, automobile), la France est devenue principalement une économie de services à fort contenu d’innovation et de formation. La productivité de ces secteurs est faible, donc leur taux d’emploi est fort.

Ensuite la deuxième explication, c‘est que les réformes structurelles ont commencé à porter leurs fruits et le crédit en revient aux différents gouvernements qui se sont succédés depuis 15 ans. Nicolas Sarkozy a pris des mesures au moment de la crise pour éviter que l'appareil de production français ne s’effondre, François Hollande avec Manuel Valls, a fini par lancer un plan de réduction des charges qui pèsent sur l‘emploi, avec le CICE, puis la loi El Khomri. Emmanuel Macron a supprimé l’impôt sur la fortune, instauré la flat tax, puis amélioré la flexibilité du travail, et des allocations chômage rendant le système incitatif à l‘emploi. Emmanuel Macron a aussi reformé les prud’hommes et la formation, ce qui a libéré la capacité d’emploi des entreprises.

Enfin, s’est institué dans le pays, au niveau des classes dirigeantes un climat pro business qui a changé le statut des chefs d’entreprises. Parallèlement, on a constaté un retour des investisseurs étrangers. L’attractivité du pays n’a fait que croitre à partir du jour où les réformes se multipliaient

Tous ces facteurs mis bout à bout ont boosté les créations d’emplois. Les créations d’emplois ont permis de faire reculer le chômage.

Reste que cette amélioration globale porte des distorsions qui seront difficiles et longues à résorber&nbsp;:

1er distorsion, la France reste le pays en Europe où le taux de chômage est encore le plus élevé. La courbe du chômage s’est bien inversée mais en dépit des créations d’emplois, la part des personnes sans emploi reste toutefois supérieure à la moyenne des pays occidentaux. Selon&nbsp;Eurostat, le taux de chômage de l'Hexagone était toujours le quatrième le plus élevé de l'Union européenne à la fin de l'année 2019. Derrière la Grèce (16,2 %), l'Espagne (13,7 %) et l'Italie (9,8 %). À l'opposé, c'est en République tchèque (2,0 %) ainsi qu'en Allemagne et aux Pays-Bas (3,2 %) que les taux sont les plus bas.

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2e distorsion&nbsp;: Les inégalités sociologiques devant l‘emploi. On retrouve là la fameuse fracture entre la France d’en haut qui travaille et celle d’en bas qui en cherche depuis si longtemps que la plupart ont abandonné et se sont installés dans le déclassement.

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Très précisément, un quart des départements français s’en tirent particulièrement bien, mais à côté de ça, des territoires immenses et toujours oubliés. «&nbsp; 26 départements en situation de plein emploi,&nbsp;» se félicite le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. De quoi parle-t-il&nbsp;? Des 26 départements où le taux de chômage est descendu en dessous de 7%, l’objectif de 2022 et la barre que s’est fixée le gouvernement pour parler de plein emploi (alors que l’on parle normalement plus en Europe de 5%).

La situation de plein emploi doit permettre à un chômeur de retrouver facilement et rapidement un travail, c’est aussi ce qu’on appelle chômage frictionnel, un chômage de transition le temps de retrouver un emploi. On retrouve là le phénomène d’une faible croissance riche en emploi, phénomène on l’a vu, lié aux baisses de charges patronales et la pérennisation du dispositif CICE. D’autant plus que le taux d’emploi des personnes augmente, et qu’on n’est donc pas vers un transfert massif des chômeurs vers des inactifs.

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Du coté des mieux lotis, &nbsp;les départements français les plus proches du plein emploi&nbsp;sont&nbsp;en Auvergne et en Rhône Alpes qui comptent des très bons élèves comme la Lozère ou le Cantal – département où le taux de chômage est le plus bas en France, avec un taux de chômage proche des 5%, et des départements frontaliers avec la Suisse (Ain, Jura, Savoie et Haute-Savoie) qui sont à 6% de chômage.

Deuxième zone à tirer son épingle du jeu, les Pays de la Loire et la Basse-Normandie, avec notamment la Mayenne (5,5% de chômage), la Manche et l’Ille et Vilaine (6.3%), L’Ouest de la France.

En revanche, les régions très touchées par le chômage sont&nbsp;:

Le bassin méditerranéen, des Bouches du Rhône et son arrière-pays jusqu’aux Pyrénées, département français où le chômage est le plus élevé, à 14% et jusqu’à 23% à Perpignan-même.

Le Nord de la France, affiche encore 11% de taux de chômage en moyenne.

Département à plus de 12% de chômage, dans une région qui se porte pourtant très bien, la Seine Saint Denis.

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Ce fossé &nbsp;qui persiste entre les départements touchés par le chômage et ceux qui vont mieux n’est pas une fracture entre départements urbains et ruraux, ni Nord Sud ou même Est/Ouest. On retrouve deux grands clivages :

Par diplômes. La catégorie des cadres est en situation de plein emploi avec un taux de chômage, à 3,8% selon l’APEC, soit la moitié moins du niveau national. Par âge. Les plus jeunes n’ont pas bénéficié de la baisse du chômage.

En bref, la France est coupée en deux. Entre une France où l’ascenseur social est reparti, et une France où il est toujours en panne.

 La baisse du chômage révèle la fracture de la France 

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 La baisse du chômage révèle la fracture entre une France où l’ascenseur social est reparti et une France où il est toujours en panne

La semaine boursière a été sous influence quasi unique des nouvelles provenant de Grèce. Ce n&rsquo;est pas étonnant, pour 2 raisons :La situation grecque est binaire : soit, grâce à un accord, dont on distingue mal les contours à ce stade, la situation revient à ce qu&rsquo;elle était il y a quelques mois, soit la Grèce se dirige vers un défaut de paiement. L&rsquo;épilogue est proche : fin juin tout devra être joué, ce qui bien sûr amplifie la nervosité et les amplitudes de marchés.La situation est donc vu comme &quot;simple&quot; par les opérateurs : un accord et les marchés reviendront rapidement vers les plus hauts récents, un défaut et le spectre de l&rsquo;été 2011 viendra de nouveau hanter les marchés !Nous restons pour le moment sur notre ligne de conduite adoptée depuis plusieurs semaines : prudence et recherche d&rsquo;opportunités quand les marchés entrent en zone de stress. Nous pensons toujours qu&rsquo;une solution destinée à sauver la face et gagner du temps sera trouvée, ce qui d&rsquo;ailleurs ne justifiera pas un emballement excessif du marché.En clair : après l&rsquo;épisode grec, que nous espérons dénoué cette semaine, les &quot;fondamentaux&quot; reprendront le dessus.Quelle que soit l&rsquo;issue en Grèce, l&rsquo;Italie devrait selon nous être particulièrement concernée : - Si la Grèce fait défaut, l&rsquo;Italie a tout du candidat idéal pour une attaque en règle des marchés dans la foulée.- Si la Grèce sort de l&rsquo;ornière, l&rsquo;Italie devient un modèle de reprise sur lequel les investisseurs vont probablement revenir fortement.Dans le cas d&rsquo;un défaut évidemment, le jeu de domino classique sur les marchés va lourdement affecter l&rsquo;Italie. Les obligations d&rsquo;Etat du Sud vont être vendues massivement, dans le sillage du défaut grec, entraînant une hausse des taux. Le système bancaire grec tombera dans la foulée de l&rsquo;Etat grec et entrainera les systèmes bancaires du Sud dans une zone de très fortes turbulences. Du coup, il y aura :- Moins de crédit disponible pour les entreprises ;- Une panne d&rsquo;investissement ;- De incertitude économique ;- Un nouveau ralentissement économique avec le scénario social terrible de hausse accru du chômage.Dans ce cas de figure, l&rsquo;Italie, encore sous le choc de la crise de 2008-2011, serait particulièrement affectée.A l&rsquo;inverse, dans notre hypothèse optimiste d&rsquo;un accord à minima en Grèce, la situation italienne présente de nombreux attraits dans une optique 2016-2017. Les atouts de l&rsquo;Italie sont nombreux : elle reste malgré tout la 2ème économie industrielle en Europe derrière l&rsquo;Allemagne et la 5ème dans le monde. Il s&rsquo;agit d&rsquo;une industrie très diversifiée : elle va de l&rsquo;équipement électronique et industriel aux technologies en passant par les biens de consommations, la mode ou les transports Diversifiée, compétitive, avec une balance commerciale excédentaire, l&rsquo;économie Italienne est donc bien positionnée pour profiter à plein du petit vent de reprise qui souffle sur l&rsquo;économie européenne.L&rsquo;Italie avait durement souffert de 2008 à 2012, comme toute l&rsquo;Europe du Sud : la fragilité du système bancaire dans cette période a restreint la capacité de crédit, ce qui a logiquement diminué les possibilités d&rsquo;investissements des entreprises de la péninsule. La situation commence à s&rsquo;inverser : après une baisse de près de 10% en 2012 et 6% en 2013, l&rsquo;investissement commence à repartir en 2015, et la tendance pourrait s&rsquo;accélérer en 2016. Le chômage a commencé à baisser un peu et la consommation repart également.Sur le plan politique, Matteo Renzi a réussi à assurer une certaine stabilité et à enclencher de nombreuses mesures destinées à accompagner et pérenniser ce début de reprise. Les marchés ont salué cet ensemble d&rsquo;éléments depuis le début d&rsquo;année : la marché italien a largement surperformé en 2015, mais subi des contrecoups violents dès que les nouvelles de Grèce sont moins favorables. Nous ne conseillons donc pas d&rsquo;acheter le marché italien dès cette semaine mais, à condition que la situation grecque s&rsquo;éclaircisse, certaines valeurs pourront être à surveiller.Quelques exemples :- Dans la finance, Intesa ou Generali, qui ont su toutes les deux se restructurer et faire évoluer leur modèle dans un contexte difficile. Elles pourraient profiter d&rsquo;une situation domestique meilleure ;- Enel : société qui distribue du gaz et de l&rsquo;électricité à 60 millions de clients dans le monde devrait voir ses résultats fortement monter dans les prochaines années. Malgré la surperformance du titre depuis le début d&rsquo;année, il y a encore un potentiel à moyen-terme.L&rsquo;Italie va réagir très fortement à la situation grecque : un défaut en Grèce et l&rsquo;Italie retombera durement en récession, et si un accord est trouvé, sans tomber dans un optimisme déplacé, l&rsquo;Italie a mis en place les conditions d&rsquo;une reprise qui devrait être profitable à l&rsquo;économie et aux entreprises Italiennes.

Après la Grèce… l’Italie ?

C&#39;est le pire des scénarios qui est doucement en train de se mettre en place. Malgré des mois de négociations, la Grèce et la troïka (UE, BCE, FMI) n&#39;ont toujours pas trouvé le moindre accord pour débloquer les fameux 7,2 milliards d&#39;euros destinés à renflouer (temporairement) le pays. La faute aux uns, la faute aux autres... Chacun campe dans ses positions. &quot;Malgré quelques progrès, des différences significatives persistent, entre les propositions des Grecs et celles des trois institutions. Les discussions reprendront à l&rsquo;Eurogroupe du 18 juin&quot; a expliqué, dimanche soir, un porte-parole de la Commission. Le 30 juin prochain, Athènes devra rembourser 1,6 milliard d&#39;euros au FMI et a donc besoin de l&#39;argent européen pour y parvenir. En échange, le gouvernement de gauche radicale doit lâcher du lest sur les réformes qu&#39;il envisage pour le pays, notamment sur deux sujets compliqués : la TVA et les retraites. Athènes ne veut pas baisser les petites retraites ni augmenter la TVA sur l&#39;électricité, afin de ne pas léser les plus pauvres. La BCE et l&#39;UE ont bien proposé de réduire l&#39;énorme budget militaire pour obtenir des gains mais le FMI a mis son véto, considérant qu&#39;il ne s&#39;agissait pas d&#39;une réforme structurelle. Les négociations reprendront donc le 18 juin, à la recherche d&#39;un accord de plus en plus urgent.De son côté, le Premier ministre Alexis Tsipras joue la provocation et affirme que la Grèce va &quot;attendre patiemment jusqu&#39;à ce que les institutions se rallient au réalisme,&quot; affirmant que son gouvernement a présenté un &quot;projet et des contre-propositions documentées&quot; et fait de nombreuses concessions auprès des créanciers. Enfin, François Hollande s&#39;est lui aussi exprimé depuis le salon du Bourget, appelant le gouvernement de Syriza à reprendre &quot;le plus vite possible la négociation&quot; avec les créanciers. &quot;Nous avons des délais maintenant extrêmement courts. Attention, nous arrivons dans une période qui peut être celle de turbulences s&#39;il n&#39;y a pas un accord qui est trouvé&quot; a-t-il prévenu. &quot;Ce message s&#39;adresse à la Grèce. La Grèce ne doit pas attendre et aller de nouveau dans la discussion avec les institutions.&quot;&nbsp;

euro Grèce 

Grèce : nouvel échec des négociations pour sauver le pays de la faillite

Toujours pas...

Grèce : nouvel échec des négociations pour sauver le pays de la faillite, Tsipras provoque encore

Politique

Europe

Après la Grèce… l’Italie ?

Panne de croissance, chômage et endettement excessif&hellip; à tous ces maux, une des solutions miracles consisterait à dévaluer pour créer un choc de compétitivité : sortir de l&rsquo;euro, recréer le franc et le dévaluer de 20% par exemple.Le problème de cette solution est assez simple à comprendre&nbsp;: la création du franc et sa dévaluation immédiate arriveraient après la disparition ou la sortie de l&rsquo;euro. Or cela provoquerait un désastre sur les marchés&nbsp;: explosion du marché obligataire (donc hausse des taux), effondrement de la valeur des actions du fait des sorties des investisseurs internationaux, ruée des particuliers pour sortir des capitaux de leur banque et récupérer des devises, arrêt de l&rsquo;investissement des entreprises françaises et internationales en France, incapacité de l&rsquo;Etat de faire face à ses engagements sociaux, arrêt de l&rsquo;économie, perte massive de pouvoir d&rsquo;achat.Restons dans le cas où c&rsquo;est simplement l&rsquo;euro qui est &quot;dévalué&quot;. Notons d&rsquo;abord que l&rsquo;euro a baissé de 8% depuis ses plus hauts par rapport au dollar en quelques mois, ce qui nous donne déjà une bouffée d&rsquo;air économique appréciable.L&rsquo;impact positif est réel mais plus limité que beaucoup l&rsquo;espère.Un euro à 1,24 contre le dollar profite à nos entreprises exportatrices qui peuvent regonfler leurs marges et rentrer dans un cercle vertueux d&rsquo;investissements et d&rsquo;embauches.Hélas, la désindustrialisation de la France limite l&rsquo;impact positif sur l&rsquo;ensemble de l&rsquo;économie française. En effet, la France compte finalement peu d&rsquo;entreprises exportatrices et la compétitivité de la France ayant baissé dans beaucoup de domaine, une baisse des prix de quelques pourcent ne suffit pas à améliorer véritablement la situation. La baisse mesurée vécue actuellement est donc salutaire mais n&rsquo;exonérera pas la France de profondes évolutions pour réellement sortir du marasme actuel.La BCE doit elle tenter de mettre en œuvre des mesures &quot;à la japonaise&quot; pour faire baisser l&rsquo;euro plus fortement&nbsp;?Les Japonais ont mis en œuvre des injections massives de liquidités qui ont pour but de faire baisser le yen et relancer l&rsquo;économie. Mise en œuvre depuis 2012, cette politique n&rsquo;a pas pour le moment porté ses fruits&nbsp;: les effets négatifs de la dévaluation du yen sont apparus rapidement. Les consommateurs japonais dont les gains salariaux ont été absorbés par le renchérissement des importations et par des hausses de taxes ont finalement vu leur pouvoir d&rsquo;achat baisser&nbsp;! L&rsquo;inverse de ce qui était recherché.Inutile de dire que cet exemple n&rsquo;est pas suffisamment probant pour que la BCE s&rsquo;aventure dans une politique du même genre.Tout au plus peut-on envisager une poursuite de la politique menée actuellement.En fait, la méthode &quot;allemande&quot; est mise en œuvre&nbsp;: comme dans les années 70 en Allemagne, c&rsquo;est la stabilité de l&rsquo;euro qui est privilégiée. Si on en juge par les résultats à l&rsquo;époque, cette politique a été pertinente, l&rsquo;Allemagne a nettement mieux traversé les chocs pétroliers que la France et ses multiples dévaluations.De plus, les &quot;guerres des changes&quot; par les incertitudes qu&rsquo;elles génèrent conduisent à des tensions sur le plan économique et freinent les investissements. La BCE ne s&rsquo;engagera pas sur cette voie.Le problème français ne sera donc pas résolu par un choc de dévaluation seul mais aussi par des efforts et des réformes visant à rétablir la compétitivité globale de l&rsquo;économie française.Enfin, n&rsquo;oublions pas que pour l&rsquo;épargnant, une dévaluation massive est une catastrophe. Sans aller jusqu&rsquo;à un retour au Franc qui conduirait à une baisse de 30 à 40% de l&rsquo;épargne constituée, une baisse massive de l&rsquo;euro conduirait à une perte de pouvoir d&rsquo;achat équivalente de l&rsquo;ensemble de l&rsquo;épargne des Européens&hellip; et comme les Français sont de grands épargnants, ils seraient les plus pénalisés.Finalement, la politique menée actuellement par la BCE est à la fois la plus réaliste et la plus raisonnable pour l&rsquo;économie et l&rsquo;épargne des Européens.&nbsp;

Pourquoi la dévaluation n'est pas une solution miracle 

En mai 1980, la dette de l&rsquo;État Français ne représentait que 10% du PIB. En 2014, le passage au-dessus de 100% n&rsquo;est désormais plus qu&rsquo;une question de mois. La dette française s&rsquo;élève désormais à 2023 Mads d&rsquo;euros, la charge de la dette atteint 45Mads et l&rsquo;Etat devra trouver 180Mads sur les marchés en 2015.Les taux devraient donc monter&hellip; or, ils baissent&nbsp;: ils étaient à près de 5% en 2008 et s&rsquo;établissent à 1,18% à fin octobre.Beaucoup voient une aberration, voire une manipulation dans ce fait.Qui peut bien acheter à ce prix là&nbsp;? Et Pourquoi&nbsp;?Les particuliers sont absents. Il n&rsquo;y a plus de &quot;grand emprunt&quot; qui leur soient destinés. Par contre, ils sont indirectement porteurs d&rsquo;emprunts d&#39;Etats français via leur assurance-vie.Il n&rsquo;y a donc plus que des institutionnels&nbsp;: français à 36% et étrangers à 64%.Les assureurs français et étrangers restent très présents et trouvent dans les obligations d&rsquo;Etat français un support intéressant&nbsp;: une liquidité parfaite, un rendement longtemps suffisamment rémunérateur et surtout une garantie indispensable pour eux. De plus, les contraintes règlementaires et prudentielles les incitent, ainsi que les banques, à se placer dans des emprunts d&rsquo;états bien notés, et la France fait encore partie de ce club.Croissance faible en zone euro, taux courts à 0% et injections massives de liquidités ont largement bénéficié aux emprunts d&rsquo;Etat français et fait oublier les problèmes spécifiques français.Enfin et surtout, les banques centrales, les fonds souverains et les fonds de pension du monde entier ont vu leurs réserves croitre fortement ces dernières années et diversifient progressivement avec de la dette d&rsquo;Etats de la zone Euro. Les 400 principaux &quot;investisseurs publics internationaux&quot; gèrent 29000 Mads de $ (40% du PIB mondial). Ils étaient jusque là essentiellement investis en dettes américaines libellées en dollars.Même si cela peut choquer et interpeler, cette situation de taux bas en France pourrait donc en partie s&rsquo;expliquer par un &quot;excès d&rsquo;épargne mondiale&quot; : surplus d&rsquo;épargne combiné à l&rsquo;absence d&rsquo;opportunités d&rsquo;investissement productives, entraînant une baisse des taux d&rsquo;intérêts.Cette logique implacable tire les taux vers le bas depuis plusieurs années.Qu&rsquo;est-ce qui pourrait faire évoluer les choses&nbsp;?On peut toujours craindre un scénario catastrophe spécifique à la France mais les enjeux sont tels que l&rsquo;on voit mal la zone euro laisser la deuxième économie de la zone s&rsquo;effondrer &nbsp;après avoir soutenu la Grèce et beaucoup d&rsquo;autres pays.Par contre, à un moment ou un autre, on peut s&rsquo;attendre à ce que la France subisse au moins une pression externe pour rester attractive et continuer à trouver des investisseurs pour financer ses dépenses. Il faut garder à l&rsquo;esprit que ces investisseurs peuvent investir partout dans le monde&hellip;Plus positif par contre&nbsp;: les grands institutionnels renforce leur poids en action et en actif &quot;réels&quot; : étant donné que les obligations ne rapportent plus rien, il faut investir ailleurs même si c&rsquo;est plus risqué. Ce mouvement est engagé mais ses effets seront très progressifs. Cela aidera à installer un peu plus fortement la croissance mondiale au-dessus de 3%, ce qui devrait inverser la tendance et pousser les taux plus haut pas seulement en France d&rsquo;ailleurs.Que faire&nbsp;?Comme les grands investisseurs&nbsp;: alléger le poids des obligations ou au moins ne plus acheter ; en particulier les obligations d&rsquo;Etat à plus de 7 ans en France. Il n&rsquo;y a plus rien à gagner&nbsp;!&nbsp;

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Qui achète encore des emprunts d’État français (et quelles sont leurs raisons) ?

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Pourquoi la dévaluation n'est pas la solution miracle à tous les maux de la zone euro