Exposition : quand Keith Haring responsabilisait les peuples <!-- --> | Atlantico.fr
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Tableau de Keith Haring.
Tableau de Keith Haring.
©Reuters

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Toutes les semaines, le journal Service Littéraire vous éclaire sur l'actualité culturelle et romanesque. Aujourd'hui, retour sur l'exposition de Keith Haring, "The Political Line".

Isabelle  Kévorkian

Isabelle Kévorkian

Isabelle Kévorkian est écrivain, postière et journaliste pour le mensuel Service Littéraire. Dernier ouvrage paru : “Cet enfant que tu m’as volé” aux Oiseaux de papier.

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Keith Haring : Pour une justice sociale. Telle est l’orientation de l’exposition consacrée à cet artiste révolutionnaire, icône des années 80. Keith Haring était avant-gardiste et ses thèmes prennent sens aujourd’hui, plus de 20 ans après sa mort.

Du rouge et du jaune purs, des formes naïves, un trait de crayon unique et universel, des symboles hypnotiques (le chien qui aboie, le dollar, des appareils photo, la foule…).

Autant de signes distinctifs pour illustrer ses luttes (contre le racisme, les discriminations, l’homophobie, les différences et l’indifférence, les drogues, la dictature du pouvoir, la société de consommation et l’aliénation qui en résulte, le nucléaire…). Il avait pris le parti de ne pas titrer ses œuvres, monumentales, plaçant ainsi le spectateur au cœur de sa résistance, l’associant, le rendant acteur des changements sociétaux qu’il imaginait.

À travers ses bâches, graffitis à la craie, fresques, vasques ou masques gigantesques, ses croquis formant de petites histoires comme des dessins animés, et en utilisant des supports urbains (métro, murs…) et des musiques assourdissantes, il replaçait l’individu au cœur de la société frénétique, pour le faire réfléchir.

Adhérer à ses œuvres, s’identifier aux personnages anonymes qu’il dessinait revenait à s’engager. Visiter l’une de ses expositions relevait d’un acte politique et citoyen, démocratique. Manifester dans la rue aujourd’hui parait bien dérisoire, et dévoie le sens des causes à défendre.

La dernière toile de Keith Haring, exposée au musée d’art moderne de la Ville de Paris, est inachevée. Comme un défi : qui sera le successeur de Keith Haring ? Qui saura responsabiliser les peuples, les fédérer pour davantage de liberté et d’égalité ?   

En pratique  : Keith Haring, the Political Line, jusqu’au 18 août, au musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 16e, et au Cent quatre, 19e. 

Source : Service Littéraire, le journal des écrivains fait par des écrivains. Le mensuel fondé par François Cérésa décortique sans langue de bois l'actualité romanesque avec de prestigieux collaborateurs comme Jean Tulard, Christian Millau, Philippe Bilger, Éric Neuhoff, Frédéric Vitoux, Serge Lentz, François Bott, Bernard Morlino, Annick Geille, Emmanuelle de Boysson, Alain Malraux, Philippe Lacoche, Arnaud Le Guern, Stéphanie des Horts, etc . Pour vous y abonner, cliquez sur ce lien.

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