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Tapie/Sarkozy, la clé ? : Bayrou évoque un "chantage", Hollande face à la fronde des réformateurs, Emmaüs : le nouveau scandale
©Reuters

Revue de presse des hebdos

Mais aussi Copé "vrai faux président de l’UMP", traumatisé par le FN — et pourquoi…—, et, et, et… horreur !, Wall Street plus riche cinq ans après la crise. Chaude — et passablement irritante, la revue de presse des hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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C’est assez surprenant : malgré l’actu Tapie de la semaine dernière, le passage, très commenté sur le Net, de l’homme d’affaires chez David Pujadas, vos hebdos rebondissent très peu, aujourd’hui, sur le sujet. Rien dans “ L’Express ”, rien dans “ L’Obs ” qui, c’est vrai, s’est fendu jeudi dernier d’une enquête assez croquignolette (voir la RP du 27 juin)... seulement un petit papier dans “ Le Point ” et deux autres dans “ Challenges ”, au final : ça fait pas lourd, lourd… Enfin, en même temps, tout dépend de ce qu’il y a dedans, hmmm ?

Tapie chez Pujadas : curieuses omissions

Voyons voir ce que nous dit “ Le Point ”. “ C’est un Bernard Tapie remonté à bloc qui a fait son show sur le plateau de France 2 face à David Pujadas, écrit le mag. Après sa garde à vue de 96 heures, l’homme d’affaires était venu présenter son livre “ Un scandale d’Etat, oui ! Mais pas celui qu’ils vous racontent ”. Il s’est posé en victime d’un acharnement médiatico-judiciaire, expliquant qu’à travers lui c’est Sarkozy que l’on vise. “ Oui, monsieur, c’est un complot ! ” s’est-il écrié. L’ex-ministre est resté tout aussi elliptique sur les liens l’unissant au juge arbitre Pierre Estoup. Si, en juin 1998, il a écrit dans la dédicace de son précédent ouvrage “ Estoupe ” au lieu d’ “ Estoup ”, c’est bien la preuve, d’après lui, qu’il n’y avait pas de lien entre eux. On ne saura pas pourquoi il s’est fendu d’une dédicace de remerciement si chaleureuse envers quelqu’un qu’il prétendait ne pas connaître. A propos de Sarkozy, Tapie admet lui avoir souvent rendu visite à l’Elysée, mais jamais pour parler de l’arbitrage. Alors, pourquoi une telle assiduité ? Les téléspectateurs n’en sauront rien ”. C’est qu’on la lui fait pas, au “ Point ”…

“ Les chiffres parlent ”… justement !

Plus finaud, “ Challenges ” a pris la peine, lui, de lire l’ouvrage de “ la victime ” Bernard Tapie… “ Au fil des pages du livre comme au journal de 20 heures, constate le journal, une même thèse, reprise en boucle : “ Le Crédit lyonnais m’a volé Adidas, et l’arbitrage ne m’a permis de récupérer que 20 % de ce qu’on m’a volé ”. Le livre est touffu, avec des citations de justice soigneusement sélectionnées et des démonstrations à l’emporte-pièce. Comme cette envolée sur “ l’essentiel de la restructuration d’Adidas, achevée dès ma première année à la tête de l’entreprise ”. Et l’ex-propriétaire de lancer : “ Les chiffres parlent ” sans en avancer un. On le comprend, car, dès le deuxième exercice de gestion Tapie, en 1992, Adidas va plonger… et faire plus d’un milliard de francs de pertes. “ Les chiffres parlent ”, effectivement… ” Hou, ça, c’est envoyé ! Heu, sinon, pour info, “ Le Nouvel Obs ” disait la même chose dans son enquête la semaine dernière (voir la RP du 27 juin, bis repetita…).

Scoop ! François Bayrou avait tout écrit sur l’affaire il y a 4 ans chez l'éditeur de Tapie sans être poursuivi

Mais “ Challenges ” n’a pas fini… Dans leur rubrique “ Double je ”, Pierre-Henri de Menthon et Airy Routier balancent une info pas piquée des hannetons… “ Alors que Bernard Tapie est en garde à vue, racontent-ils, François Bayrou reçoit quelques journalistes à déjeuner. Il rappelle qu’il avait tout écrit ou presque — sans être poursuivi en diffamation — sur le fameux arbitrage dans son livre “ Abus de pouvoir ”, publié il y a quatre ans chez Plon — qui vient de sortir le livre de l’homme d’affaires (…). La thèse développée par le président du MoDem est, bien sûr, très différente de celle de Tapie. Dans un chapitre intitulé “ L’arbitraire ” était évoquée la responsabilité directe de Stéphane Richard et François Pérol, alors respectivement directeur de cabinet de Christine Lagarde et secrétaire général adjoint de l’Elysée, mais aussi le lobbying plus qu’appuyé d’André Guelfi, le Dédé la sardine de l’affaire Elf ”. Le meilleur est à venir…

Tapie/Sarkozy : Bayrou évoque un “ chantage ”

Selon Bayrou, et ainsi que le résume “ Challenges ”, “ (André Guelfi), qui a sympathisé avec Tapie à la prison de la Santé, a notamment plaidé la cause d’un arbitrage favorable à son ami dans un palace d’Agadir auprès de deux ministres en exercice à l’époque : Jean-François Copé et Brice Hortefeux. Il connaît aussi Pierre Estoup, qui a officié comme arbitre dans l’affaire Elf entre Omar Bongo et André Tarallo. Pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il pris le risque de lâcher 400 millions d’euros d’argent public à Tapie ? Dans son livre, Bayrou parle d’un “ secret ”. Aujourd’hui, il va plus loin en évoquant un chantage. Mais s’arrête là… ” C’est bien dommage ! 

Hollande : les réformateurs se rebiffent

Et quoi de neuf, du côté du gouvernement ? Plutôt que “ Le Point ” qui, une fois encore, donne dans la couv provoc qui fait pouêt… et ne nous apprend rien, mieux vaut lire “ Le Nouvel Obs ” et son papier intitulé “ Les réformateurs se rebiffent ”. “ La gauche sociale-libérale se rebiffe !, annonce le mag. Tandis que le gouvernement de François Hollande affronte les quarantièmes rugissants du rétablissement des finances publiques et de la réforme de l’Etat-providence, cette école de pensée refait surface. (…) Dans “ Le Nouvel Observateur ”, (le député socialiste Jean-Marie Le Guen) signe avec quelques amis une tribune en faveur d’une “ réforme durable et globale des retraites ”. “ Dans l’obligation de réformer à nouveau, nous avons le choix entre la résignation et l’ambition du progrès ”, écrivent ces réformistes purs et durs qui louchent sur le système de retraite par points, adoptés depuis belle lurette par les sociaux-démocrates scandinaves afin de s’adapter à l’allongement de la durée de la vie tout en assurant des sources de financement pérennes ”.

“ On voit les points, on ne voit pas la ligne ”

“ Une aile droite du PS ? s’interroge “ L’Obs ” à propos de ces réformateurs rebiffeurs. “ Au sujet de la réforme des retraites, nous sommes sur la même ligne que la CFDT, qui considère que le gouvernement ne va pas assez loin ”, observe Gilbert Cette, économiste membre du groupe de La Rotonde qui conseilla François Hollande durant la campagne présidentielle de 2012. (…) A l’évidence, le différend avec le président de la République n’est pas frontal. “ Ce n’est pas une question de cap, mais de cohérence et d’intensité ”, indique un économiste conseiller de Hollande pendant la présidentielle. Cette mouvance apprécie que le chef de l’Etat se soit défini devant le congrès du SPD comme un “ socialiste qui sait ce qu’il doit à la social-démocratie ”, mais ils estiment que sa politique, en dépit de quelques réalisations — l’accord national interprofessionnel sur le marché du travail rallie tous les suffrages — n’est pas assez affirmée. “ On voit les points, on ne voit pas la ligne ”, résument les Gracques, ce réseau de hauts fonctionnaires sociaux-libéraux qui préconisent une refonte de l’Etat-providence incluant un authentique aggiornamento fiscal et une révision du statut de la fonction publique ”.

Ce que les réformateurs pensent des seize premiers mois de François Hollande

“ Après seize mois d’exercice du pouvoir, reprend l’hebdo, le jeu favori de ces beaux esprits consiste à refaire le film. Ils ont apprécié le “ Hollande nouveau ” de la primaire socialiste. Converti à la réduction des déficits et à la maîtrise de la dette, le président du conseil général de la Corrèze ne cessait de répéter qu’il ne pouvait faire des promesses qu’il ne pourrait pas tenir. “ On aurait dit du Mendès ou du Rocard ”, souligne un des économistes hollandais. Les engagements tactiques de la présidentielle, en revanche, les ont désappointés ”. C’est-à-dire ?

La mauvaise tac-tac-tac-tique de Hollande

“ Souhaitant rassembler la gauche dans un vaste mouvement tournant, explique le mag, Hollande a alors retrouvé les accents d’un Mitterrand fustigeant les puissances de l’argent. Puis joignant le geste à la parole, il a proposé quelques mesures de taxation dirigées contre le grand capital et le patronat triomphant. Aux yeux de ces socialistes convertis à l’économie de marché, il n’était pas judicieux d’établir une fiscalité exceptionnelle de 75 % sur les revenus supérieurs à un million d’euros — “ trop clivant ! ” — ou de taxer le capital au même niveau que le travail — “ un mauvais signal pour les investisseurs qui prennent des risques ”. “ Les vieilles lunes du PS ont braqué la gauche de gouvernement contre les milieux économiques au moment même où il aurait fallu créer les conditions d’un dialogue ”, analyse un représentant des Gracques. Pis : la création de 60 000 postes dans l’Education nationale a contredit l’objectif de réduction de la dépense publique ”.

La principale faute du président

“ La principale faute du président ? Avoir oublié ses promesses en direction de la jeunesse. “ Ce pays est fou de laisser sur le bord de la route près de deux millions de jeunes sans emploi ni formation, estime l’économiste Jean-Hervé Lorenzi, ancien membre de la commission économique du PS. Il faut absolument transférer un ou deux points de notre richesse des plus de 60 ans vers les moins de 30 ans sous peine de voir le pays sombrer ”. Sa proposition ? Créer un revenu minimum pour les jeunes exclus assorti à une formation. “ On va faire un grand ramdam pour lutter contre le déséquilibre majeur de notre société ”, assure Lorenzi ”. Mais sera-t-il entendu ?

L’Elysée devenu sourd

D’après “ Le Nouvel Observateur ”, “ l’Elysée semble être devenu sourd. Le président nous recevait et répondait à nos propositions au début de son mandat. Aujourd’hui, la technocratie qui l’entoure a repris le dessus ”, déplore un visiteur du soir. La plupart des porteurs de concepts déplorent aussi l’impéritie des “ ministres amis ” : “ Pierre Moscovici, Manuel Valls, Vincent Peillon ou Marisol Touraine étaient avec Strauss-Kahn. Ils sont devenus prisonniers de leurs ministères. On ne les entend pas ”, critique un camarade. Les intéressés se défendent en arguant qu’il vaut mieux “ peser de l’intérieur ” ”. Encore faut-il peser…

Copé élu président pour de bon. Ah bon ?

Et puisqu’on parle de peser, que dit la presse, ce jeudi, de la confirmation de l’élection de Jean-François Copé à la tête de l’UMP ? Heu… vous n’étiez pas au courant ? D’après “ Le Nouvel Obs ”, qui est le seul hebdo à évoquer le sujet ce jeudi…, le sujet n’a pas trop, trop agité les foules. “ Autant l’épilogue du duel entre Jean-François Copé et François Fillon pour la présidence de l’UMP a fait couler de l’encre, fin 2012, autant la confirmation de l’élection de Copé par les militants UMP, le week-end dernier, est passée quasi inaperçue, constate le journal. En apparence, l’événement était pourtant de taille : le député-maire de Meaux peut désormais revendiquer légitimement le titre d’opposant numéro un à François Hollande. En réalité, c’est un non-événement ”. Et quourpoi ?

“ Copé, vrai-faux président de l’UMP ”

“ Copé et Fillon se sont mis d’accord pour une prolongation de bail sans vraie signification politique que les militants ont ratifié sans passion, répond “ L’Obs ”. L’UMP a un président, mais la droite n’a toujours pas de chef, ce qui est historiquement sans précédent. Aucune personnalité du mouvement ne reconnaît Copé comme patron. Fillon, bien sûr, mais aussi Bruno Le Maire et François Baroin, ainsi que tous les autres, vont continuer de jouer leur partition sans se soucier de lui. Tous ceux qui comptent à l’UMP ont les yeux rivés sur la primaire de 2016, qui désignera le candidat de la droite à la présidentielle. En attendant, Copé aura un accès privilégié aux médias et un contrôle sur l’appareil. Mais il gèrera surtout les affaires courantes. Son rôle s’apparentera surtout à celui d’un super-secrétaire général qu’à celui d’un véritable président. Le vote du week-end dernier n’a rien changé en profondeur : Copé est toujours un vrai-faux président de l’UMP ”. Et chboing !

Copé président d’un parti moribond ? C’est lui qui le dit

“ Le Point ” pense-t-il comme “ Le Nouvel Obs ” ? Voire pire ? Le journal de Franz-Olivier Giesbert n’évoque même pas la confirmation de Jean-François Copé à la tête de l’UMP. Mais souligne à loisir les “ craintes ” du nouveau président de parti et surtout… sa faiblesse. “ Jean-François Copé, indique-t-il, estime qu’ “ il y a urgence à remettre l’UMP en ordre de bataille pour les prochains scrutins, sinon on est morts ”. En particulier les périlleuses élections européennes de juin 2014 : “ On va mettre en avant l’Europe des solutions, donner du positif, battre en brèche l’Europe des contraintes, des normes et des lourdeurs ”. Mais, à l’UMP, l’inquiétude domine : “ La question n’est plus de savoir si le FN va nous doubler, mais de combien de points il va nous dépasser ”, confie un hiérarque dépité ”. C’est pas fini !

Copé traumatisé par le FN — et pourquoi...

“ Nombre d’élus UMP, poursuit l’hebdo, reprochent à Jean-François Copé de faire l’autruche au sujet de la stratégie à adopter face au FN. “ La droite décomplexée ? Mon œil ! ” râle l’un d’eux. Il y a quelques jours, le député de Haute-Loire Laurent Wauquiez a réclamé la constitution d’un groupe de travail sur la question. En vain. Son refus d’en débattre s’expliquerait par un choc vécu il y a seize ans, analyse le député Julien Aubert : “ Copé reste sourd car il est traumatisé par le FN, qui a causé sa défaite aux législatives de 1997 ”. Houloulou ! Une petite psychothérapie pour détraumatiser tout ça, vite fait ?

Emmaüs : le nouveau scandale

Vers une “ affaire Emmaüs ” ? L’enquête que livre “ Le Point ” sur “ les méthodes lucratives de l’une des filiales ” de l’association fondée par l’abbé Pierre est pour le moins troublante, pour ne pas dire ulcérante… En cause : “ Le Relais, la filière textile d’Emmaüs, 92 millions d’euros de chiffre d’affaires et un appétit d’ogre (…) fondée et dirigée par Pierre Duponchel, 61 ans ”. “ La polémique est désormais installée, s’alarme le journal : est-ce bien la vocation d’Emmaüs de faire du business, parfois au détriment de l’activité humanitaire locale, sans que l’on sache très bien où vont les bénéfices ? Les textiles récoltés en France quasi gratuitement par Le Relais sont en effet expédiés en grande partie dans des zones franches extra-européennes pour être revendues de 400 à 500 euros la tonne à des commissionnaires privés du Moyen Orient ou d’Afrique ”. Rien que ça…

Duponchel revend l’essentiel des vêtements collectés via une société à son nom exonérée de l’impôt sur le revenu

“ Si Duponchel réserve 5 à 6 % des vêtements collectés aux magasins Emmaüs de l’Hexagone, explique “ Le Point ”, une très grande partie est donc vendue à l’exportation. C’est que Duponchel a également créé une entreprise en son nom propre, Nord-Sud Export, installée en zone franche à Dubaï, un véritable paradis fiscal. Associé à un Belge d’origine syrienne, Mohamed Khawam, il détient 50 % des parts de cette société, qui n’est pas imposée sur les bénéfices et dont les dirigeants ne paient aucun impôt sur le revenu. Contrairement à ses concurrents du privé installés en France qui s’acquittent des impôts, taxes et autres charges sociales, sa société en est exempte, hormis des droits de douane de 4 % ”. Rentable — voire profitable ? —, l’humanitaire…

Un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros

“ Visé par la fronde naissante, Duponchel fait face, poursuit le journal. Selon lui, Nord-Sud Export trie et revend sur les marchés africains, asiatiques et moyen-orientaux les vêtements expédiés par Le Relais Nord-Pas-de-Calais, la maison mère, dirigée également par… Pierre Duponchel. Avec un chiffre d’affaires de près de 5 millions d’euros et un bénéfice d’environ 500 000 euros par an, la petite entreprise marche plutôt bien. Certes, il n’y a rien d’illégal à faire des affaires grâce à la générosité des donateurs français. Dans son document de présentation, Le Relais décrit d’ailleurs Dubaï comme une “ plate-forme de tri aux fins de commercialisation sur cette partie du monde ”. Reste que, pour beaucoup chez Emmaüs, le business de Duponchel est moralement contestable ”. Et pas que chez Emmaüs, je vais te dire…

26 millions d’euros prélevés sur les consommateurs hexagonaux au titre de l’écocontribution

“ Durant huit ans, raconte encore “ Le Point ”, (Duponchel) n’a en effet reversé aucun bénéfice en France : “ Tout a été réinvesti pour financer l’acquisition des terrains et des locaux à Dubaï ”, se justifie-t-il. Un investissement dont il pourrait légalement profiter pour son propre compte dans la mesure où l’abus de biens sociaux n’existe pas dans ces zones franches créées par les émirats. Par ailleurs, Le Relais, qui fournit à Nord-Sud Export sa matière première, perçoit depuis 2008 une écocontribution de 69 euros par tonne triée en tant qu’opérateur de tri conventionné Eco TLC (textile, linge de maison, chaussures). Soit quelque 26 millions d’euros prélevés sur les consommateurs hexagonaux. Mais qui profite de cette manne ? Emmaüs, le PDG du relais ou celui de Nord-Sud Export ? Des membres des communautés Emmaüs s’interrogent ”. Nous aussi...

Wall Street, 5 ans après : rien n’a changé !

Au chapitre des dossiers à vous rendre enragés, “ Challenges ” en déterre un, assez hénaurme — tout à fait débectant, mais aussi et surtout passablement flippant. Dans le cadre de son spécial “ Amérique : la renaissance ”, le magazine éco s’est en effet penché sur la santé de… Wall Street, cinq ans après la crise de 2008. Et ça va plutôt bien, apparemment — un peu trop bien, même…. “ Souvenez-vous : 2007, dernière année avant la dernière grande récession, commence le journal. Les banques baignaient dans les billets verts. A elles seules, les Big Four (JPMorgan Chase, Bank of America, Wells Fargo, Citigroup) avaient terminé l’année sur un profit net cumulé de 42 milliards de dollars. Une folie qu’on se promettait, avec la crise, de bien mieux maîtriser en encadrant strictement leurs activités. Et voilà que ça recommence : l’an dernier, ces quatre géants ont cumulé… 52 milliards de dollars de bénéfice net ”. 10 de plus ! Bon sang de bonsoir ! Ah, les s… ! !

Le salaire annuel moyen est plus élevé qu’avant la crise

“ Bien sûr, nuance l’hebdo, tout le monde ne nage pas dans l’euphorie dans les rues du bas de Manhattan. La Street a licencié par charrettes entières et, depuis le point bas de la crise, elle n’a regagné qu’un tiers des 23 800 jobs perdus. JPMorgan veut encore éliminer 17 000 emplois en deux ans, et Goldman Sachs a réduit ses effectifs de 9 % depuis 2010. Mais pour les chanceux qui ne se font pas éjecter, tout va bien : le salaire annuel moyen, bonus compris, a atteint 363 000 dollars, soit plus qu’avant la crise et cinq fois le salaire moyen dans le secteur privé à New York. Le montant total des bonus n’a certes atteint “ que ” 20 milliards de dollars en 2012, contre les 34 milliards de 2006, qui fut une année record. Mais les golden boys sont moins nombreux à se partager le magot… ” C’est la logique du “ meilleur, gagne ”, c’est ça ? Aaaargh !

Et tout ça grâce à qui ? La Réserve fédérale…

Comble du comble, “ Tout le monde sait que le Wall Street de 2013 est dopé par l’infusion monstrueuse de liquidités de la Réserve fédérale, indique “ Challenges ”. En cinq ans, les banques ont eu le temps de faire le ménage dans leurs bilans, en particulier Citigroup, qui a purgé 143 milliards de dollars de créances pourries. Elles se sont également engouffrées dans le rebond de l’immobilier, sans trop encore abuser des produits financiers exotiques qui avaient déclenché la catastrophe de 2008. Elles recommencent aussi à jouer leur rôle de banquiers d’investissement, facilitant une nouvelle vague de fusions-acquisitions. Mais au total, “ le flot de liquidités de la Fed, au lieu de pousser les banques à prêter et les entreprises à dépenser, est resté bloqué dans les canyons de Wall Street, où il fait gonfler une nouvelle bulle insoutenable ”, accuse David Stockman, l’ancien directeur du Budget de Ronald Reagan, dans le “ New York Times ” ”. Y’a des jours, comme ça, où on se demande si on a bien fait d’ouvrir le journal : c’est quand même à se pendre, cette histoire… Bon, en même temps, on va pas se fouetter : c’est pas mal, de connaître la vérité. Juste, faut faire avec, quoi… —Et quoi ? On mange notre chapeau ? On se fait sepuku ? —On garde l’œil vif… on peut aussi devenir actif… Bonne semaine, les goulus de l’info, remâchez, digérez tout ça, on y arrivera bien, va.

A lire, encore

A l’heure des premiers départs en vacances, tandis que vos hebdos, sans exception, vous présentent la sélection du Festival d’Avignon, une polémique fait rage : celle de “ la politique de nominations ” de la ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, dixit “ Le Point ”, où Frédéric Mitterrand dénonce (une véritable) “ chasse aux sorcières ”. Coïncidence ? La ministre répond aux accusations qui la visent dans “ Télérama ” qui, à en juger par la réaction d’une page de la directrice de la rédaction du journal, Fabienne Pascaud, n’est padtafait convaincu… A vous de juger !

A ceux qui ne connaîtraient pas Patrick Buisson, l’ex-éminence grise de Nicolas Sarkozy, on recommande enfin l’enquête que lui consacre “ Le Point ”… Pas de grandes révélations, mais le portrait n’est pas dénué d’intérêt…

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