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A l'initiative du groupe écologiste, le Sénat a entamé un débat sur l'obsolescence programmée.
A l'initiative du groupe écologiste, le Sénat a entamé un débat sur l'obsolescence programmée.
©Reuters

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Les enjeux de pouvoir d'achat et de respect de la planète poussent nos responsables politiques à s'interroger sur l'obsolescence programmée. Un phénomène qui est devenu la norme dans de nombreux secteurs afin de pousser les consommateurs à acheter toujours plus.

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Bientôt une loi contre l’obsolescence programmée ?

Cela fait plusieurs années maintenant que l’on parle de ce phénomène. Tout d’abord un sentiment diffus parmi les consommateurs qui trouvaient que leur frigo, ordinateur ou lave-linge tombait en panne de plus en plus vite. Puis une rumeur relayée par de nombreux sites Internet et enfin de nombreuses études établies par des associations de consommateurs. Il semble avéré aujourd’hui que les industriels « programment » leurs appareils pour que ceux-ci tombent en panne une fois la période de garantie terminée et poussent ainsi les consommateurs à acheter du matériel neuf. Eva Joly avait promis pendant la campagne électorale de s’attaquer à ce phénomène d’obsolescence programmée c’est Jean-Vincent Placé qui poursuit aujourd’hui l’effort d’EELV sur le sujet en déposant une proposition de loi débattue au Sénat.

Une proposition de loi qui prévoit des sanctions jusqu’à 37.500 euros d’amende et 2 ans de prison pour les industriels qui font usage de ce procédé. Dans la mesure où il est bien évidemment très difficile de démontrer ce phénomène sur chacun des appareils en question, une piste alternative serait de prolonger obligatoirement la période de garantie des produits concernés. Aujourd’hui s’étendant en général sur une période deux ans la garantie constructeur pourrait être allongée à cinq ans. Espérons que le Sénat prenne la mesure de ce problème qui non seulement pousse les consommateurs à la surconsommation mais génère également des montages de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) notamment, et un gaspillage des matières premières inacceptables au regard du contexte environnemental actuel.

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Prêt à jeter, la preuve visuelle de la mort programmée des objets

Le documentaire Prêt à jeter prend l’exemple des ampoules pour illustrer cette invraisemblable dérive de l'obsolescence programmée et remonte le cours de l’histoire pour expliquer aux téléspectateurs comment cette idée est venue aux industriels. Celles-ci étaient d’abord conçues pour durer. Et puis la baisse des achats, une fois le produit ancré dans la plupart des foyers, les a poussés à développer des ampoules moins résistantes au temps. Le but ? Fidéliser le client et surtout générer plus de profits grâce à des achats récurrents.

Un cartel de fabricants a décidé qu’il en serait ainsi. Une phrase dans une publicité les a interpellés : « un produit qui ne s’use pas est une tragédie pour les affaires ». Regroupés sous le nom de Phoebus, ils ont décidé que dorénavant l’ampoule devait s’user plus vite et ne plus durer que 1000 heures au lieu des 2 500 originelles. Une réduction considérable que l’arrière-petit-fils du fondateur de Philips justifie par le fait qu’« à l’époque, le développement durable n’était pas au centre des préoccupations ». Pas sûr que l’excuse tienne encore longtemps la route, si tant est qu’elle ait jadis été recevable… Le courtier en bourse Bernard London a théorisé l’obsolescence programmée en 1929, année du fameux krach boursier de Wall Street, point de départ d’une crise financière mondiale, en expliquant ses avantages pour relancer l’économie. De magouilles privées en théorie publique, l’obsolescence programmée a fait son petit bout de chemin jusqu’à réguler complètement les systèmes de production. Un produit garanti à vie n’attendra pas que vous mourriez pour cesser de fonctionner.

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Les associations de protection de l’environnement chargent l’iPad 3

Si l’association Les Amis de la Terre concède une amélioration systématique des performances environnementales et énergétiques des produits du groupe à la pomme, elle insiste en outre sur la lenteur des progrès, citant l’exemple de la « baisse de 5 % d’émissions de CO2 pour la conception entre l’iPad 1 et l’iPad 2 ». Et de fustiger l’obsolescence programmée, soulignant une durée d’utilisation de plus en plus réduite et le fait qu’aujourd’hui, « un Européen achète en moyenne un nouveau téléphone tous les 18 mois ». Par ailleurs, « les tablettes ne remplacent pas d’autres produits, mais s’ajoutent aux smartphones ou lecteurs MP3 », et « un iPad, comme tout produit high-tech, contient une dizaine de métaux précieux dont de l’or, de l’argent, du cuivre ou encore du lithium ». Leur demande ne cessant d’augmenter, « en partie à cause de l’engouement pour ces produits high-tech », les gouvernements concernés sont amenés à « ouvrir de nouvelles mines au prix d’impacts sociaux et environnementaux toujours plus importants ».

Un phénomène dont Apple, qui tire si bien son épingle du jeu dans cette société de consommation au sein de laquelle tout s’épuise de plus en plus vite, est en partie responsable. Et en ayant proposé trois générations d’iPad en moins de deux ans, le fait est que son PDG Tim Cook et ses troupes n’ont pas mis toutes leurs chances de leur côté pour se rabibocher avec les défenseurs de l’environnement. «L’entreprise prend le risque d’épuiser le consommateur et surtout les ressources de la planète»,estime Camille Lecomte, chargée de campagne Modes de production et de consommation responsables aux Amis de la Terre. Ne pas limiter la mise à jour du système d’exploitation aux trois dernières générations de la gamme constituerait selon l’association une première évolution satisfaisante. Les chiffres manquent en ce qui concerne la baisse des consommations de papier et d’encres que suscite les iPad. Nul besoin toutefois d’être expert pour comprendre que la multiplication de produits high-tech, si elle exacerbe la concurrence et dynamise le secteur, dessert les intérêts de la planète et participe activement au renforcement des pressions sur les ressources naturelles.

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