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Benoît XVI : le pape qui regardait ses pieds, affaire Cahuzac : l'audition de sa femme Patricia "essentielle", Marc Levy : ne m'appelez pas Depardieu, merci
©DR

Revue de presse des hebdos

Mais aussi la drôle d'industrie de la gestation pour autrui, en détail et par le menu, les "perles" de la Cour des comptes et son injonction à l'Etat : "Halte aux impôts !" et… les scandaleuses "planques de la République", décidément monarchique… Y'a de l'actu - et du matos, dans les hebdos, ce jeudi !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Actu “ surprise ” oblige, le pape est partout, ce jeudi. Pas de notes discordantes dans les analyses : pour tous vos hebdos, il semble établi, ainsi que le dit “ L’Express ”, que “ Benoît XVI achève par un trait de modernité un pontificat qui en aura connu bien peu : Benoît XVI, pape révolutionnaire — à la fin ”, grince le mag… “ Le Point ” le fait remarquer, pourtant, “ au cours du XXe siècle, presque tous les papes ont envisagé le scénario ” de la démission. Ah oui, vraiment ?

Et Pie XII abandonna les rênes de l’Eglise à sa garde-malade

D’après “ Le Point ”, “ Pie XII avait confié une lettre de démission qui aurait dû être révélée s’il était fait prisonnier par les Allemands. La fin de son pontificat fut un naufrage au cours duquel il abandonna les rênes de l’Eglise à sa garde-malade, la redoutable sœur Pasqualina. Paul VI avait également envisagé une retraite, mais le cardinal secrétaire d’Etat Jean-Marie Villot l’en dissuada au nom du devoir d’Etat. Le même problème se présenta à Jean-Paul II ”. A Jean-Paul II, aussi ? Ben, ça, si on s’était attendu…

Abdication de Jean-Paul II : le document secret

“ Aux fidèles polonais qui lui souhaitaient de “ rester pape jusqu’à 100 ans ”, explique le journal, (Jean-Paul II) répondit : “ Que pourrait faire un pape aussi vieux ! ” Karol Wojtyla chargea le cardinal Fagiolo d’étudier les aspects théologiques d’une abdication. Le document est resté secret. Mais, au fur et à mesure qu’il s’enfonce dans la maladie, le pape polonais donne un sens messianique à ses souffrances. “ Ma douleur est un don de Dieu ”, déclarait-il, et il ne s’est pas appliqué la retraite à 75 ans qu’il avait pourtant imposée à ses cardinaux. En apprenant la démission de Benoît XVI, Mgr Dziwisz, le secrétaire particulier de Jean-Paul II, n’a pas caché sa déception : “ Le Christ n’est pas descendu de la Croix ”. Ca tacle sec, dis donc, au Vatican…

Le pape qui regardait ses pieds

Déçue aussi par Benoît XVI, Caroline Pigozzi ? Le portrait que la journaliste, auteur du “ Vatican indiscret ”, (Plon) en dresse dans “ Le Point ” n’est guère enthousiaste… “ Contrairement à Jean-Paul II, la force de caractère de Benoît XVI était invisible, dit-elle. J’ai personnellement rencontré Jean-Paul II et Benoît XVI. Le premier vous fixait droit dans les yeux. On avait l’impression que le monde s’arrêtait. Sa forte présence physique, son envie de plaire, sa volonté de toujours convaincre son auditoire fascinaient. En présence d’une femme, Benoît XVI était mal à l’aise. ce qui m’a marquée lors de notre rencontre, c’est son incroyable timidité : j’avais le pape en face de moi et il regardait ses pieds ! 

Benoît XVI, “ mélancolique et solitaire ”

“ Il relisait d’innombrables fois ses discours, poursuit la journaliste, les réécrivait inlassablement, semant la panique dans son entourage ; et il a généré des gaffes épouvantables, car il rendait les pages, au dernier moment, griffonnées d’une fine écriture qu’il fallait traduire en catastrophe en italien. Contrairement au rayonnant Jean-Paul II, Benoît XVI est mélancolique, solitaire, encore plus que ne l’exige la fonction. Il parlait très peu, déjeunait toujours seul. Jean-Paul II avait “ polonisé ” le Vatican, avec sa bande d’amis. On les entendait parler entre eux polonais. Joseph Ratzinger n’a pas “ germanisé ” le Vatican, son entourage ne comptait que deux Allemands, son secrétaire particulier et sa gouvernante traductrice. Une petite famille de substitution, en plus de son frère, qui est souvent à ses côtés — tous les deux sont entrés au séminaire le même jour ”.

“ A la tristesse de son regard, j’ai pensé que tout pouvait arriver ”

“ Ces derniers mois, confie encore Caroline Pigozzi, Joseph Ratzinger avait beaucoup décliné, même s’il ne se plaignait jamais, il ne voulait pas que les autres éprouvent de la compassion. La trahison de son majordome l’a beaucoup amoindri. Le sentiment que son intimité intellectuelle a été violée l’a profondément ébranlé. Son majordome était proche de lui. Ils partaient tous les deux, seuls, à la première messe du matin, et si Benoît XVI tombait, comme cela lui arrivait ces derniers temps, il était là pour le retenir. Je l’ai vu sur ses dernières photos. A la tristesse de plus en plus profonde de son regard j’ai pensé que tout pouvait arriver. Benoît XVI va faire ce qu’il a dit : plonger dans le silence avec Dieu pour seul compagnon et s’égarer dans une forêt de livres. Un pape à la retraite, du jamais vu… ” Effectivement… et la retraite ne s’annonce pas trop riante, apparemment…

Combien y a-t-il d’enfants nés de mères porteuses aux Etats-Unis ?

Du pape au mariage gay, la transition est presque aisée. Au lendemain de l’adoption de la loi sur le mariage pour tous, “ Le Nouvel Observateur ” se fend d’une grosse enquête sur la gestation pour autrui, telle qu’elle est pratiquée aux Etats-Unis. “ Quarante-sept états l’autorisent aujourd’hui, indique l’hebdo, avec cependant de grands écarts juridiques. Les plus conservateurs, comme le Texas ou l’Utah, ont érigé des barrières pour empêcher les couples gays ou les célibataires d’y avoir recours. Mais en Californie, dans le Massachussetts ou l’Illinois, personne ne vous demandera rien sur vos choix de vie. (…) Combien existe-t-il aux Etats-Unis (…) d’enfants nés de mère porteuse ? Difficile à dire, faute de statistiques. Ils seraient 1 500 à 3 000 par an, pas davantage. Mais, avec la montée en puissance du mariage gay dans le monde et l’acceptation croissante de l’homoparentalité, le marché est en plein boom ”. Mais encore ?

Une centaine d’agences et des clients étrangers pour moitié

“ Une bonne centaine d’agences installées sur ce créneau démarchent désormais des clients dans le monde entier, explique “ L’Obs ”. La moitié des 130 clients annuels de John Weltman, qui a créé il y a vingt ans Surrogacy Circle, à Boston, l’une des plus grosses agences du pays, viennent de l’étranger : Brésil, Espagne, Israël, France aussi, même si le manque de cadre légal est un sacré casse-tête. Qui seront les deux parents ? Quelle sera la nationalité du bébé ? Comment le déclarer à l’état civil ? Des bataillons de juristes suivent les débats français de près. Et, à en croire le nombre d’appels qu’il reçoit de France, beaucoup sont dans les starting-blocks ”. Beaucoup ? Encore faut-il avoir les moyens…

Et combien ça coûte, une GPA ?

“ Quelques clics sur les sites d’agence spécialisée permettent de se faire une idée, précise le mag : tous les tarifs sont affichés, du transfert d’embryon aux vêtements de maternité de la mère porteuse en passant par les frais de parking lorsqu’elle se rend chez le médecin et ses indemnités journalières si sa grossesse l’oblige à rester alitée. Au total, comptez de 80 000 à 120 000 dollars, voyages non compris, s’il n’y a aucune complication. Peut-être faudra-t-il y ajouter une couverture maladie : depuis la publication, en 2008, d’une enquête de “ Newsweek ” révélant que de nombreuses femmes de soldats envoyés en Afghanistan devenaient mères porteuses pour boucler leurs fins de mois, certaines assurances refusent de prendre en charge l’accouchement si elles soupçonnent une gestation pour autrui ! En moyenne, la mère porteuse ne touchera que 25 000 à 30 000 dollars, 5 000 de plus si elle est expérimentée ou en cas de grossesse multiple. Le reste tombera dans l’escarcelle de l’agence, des juristes et des médecins”. Une bonne affaire, dis donc — enfin, un peu moins pour la mère, hum !

L’Inde, Mecque de la "Child industry" à prix cassés

Mais il existe des solutions moins onéreuses… “ Avec plus de 20 000 naissances par GPA chaque année, remarque en effet l’hebdo, voilà dix ans que l’Inde est devenue la Mecque de la “ Child industry ”, le business de la gestation pour autrui.A 25 000 dollars tout compris, les prix sont divisés par quatre par rapport aux Etats-Unis. Des sites promettent le “ bébé à emporter ” ou le label “ bébés garantis, satisfait ou remboursé ”. Des agences proposent des packages FIV complets, avec prise en charge dès l’arrivée à l’aéroport. Les mères porteuses, souvent de jeunes paysannes sans aucune éducation, touchent de 5 000 à 8 000 dollars pour la gestation. C’est pour la plupart d’entre elles un moyen inespéré d’améliorer la situation de leur famille, d’acheter une maison ou d’offrir des études à leurs enfants. Elles n’ont pas le droit de communiquer avec le client. Souvent obligées de quitter leur village le temps de leur grossesse, elles se retrouvent ensemble, cloîtrées jusqu’à l’accouchement ”. Sympa... Au cas où, l’hebdo le note, ce faisant : “ En janvier dernier, l’Inde a fermé la GPA aux couples gays ”.

Le problème des agences : le manque de ventres à louer !

Mais revenons aux Etats-Unis. Le journal le souligne : “ Le principal problème des agences, aujourd’hui, est de trouver des mères porteuses. Les bonnes candidates sont rares, et les listes d’attente de parents s’allongent. “ On n’arrive plus à faire face à la demande ”, regrettent la plupart des agences. John Weltman reçoit 750 candidates par mois, il en retient à peine 2 %. “ Il faut être très sélectif, c’est le principal gage de qualité ”. Soumises à des batteries d’examens psychologiques et médicaux, ces femmes doivent être équilibrées, en parfaite santé, bénéficier de soutien familial, avoir déjà eu au moins un enfant, ne pas vivre des minima sociaux, bénéficier d’une couverture médicale… “ Et puis, l’argent ne doit pas être leur seule motivation ”, insiste Zara Grisworld, de l’agence Family Source Consultants, dans la banlieue de Chicago ”. Compliqué, forcément… mais là, il convient d’ouvrir une parenthèse et de préciser qu’aux Etats-Unis, les mères porteuses n’ont pas l’image négative qu’elles ont chez nous…

Aux Etats-Unis, personne ne blâme les mères porteuses, au contraire

“ A la différence de la France, l’image des mères porteuses aux Etats-Unis est plutôt bonne, constate en effet “ Le Nouvel Obs ”. Elles tiennent des forums, des blogs, vont dans les talk-shows, et personne ne les blâme, au contraire. Une série TV, “ The New Normal ”, mettant en scène un couple gay et sa mère porteuse, fait un carton sur NBC. Pas de polémique, pas de débat public. Jennifer Lahl, présidente du Centre for Bioethics and Culture, est l’une des rares voix discordantes sur la question : “ Quoi qu’on puisse dire, ce n’est pas neutre, pour une femme, de faire des dons d’ovules à répétition. Ce n’est pas neutre de porter un bébé, quand on connaît les connexions, tous les échanges qui se font in utero. Aujourd’hui, on nous fait croire que tout va bien. Mais dans dix ans, dans vingt ans ? La médecine s’est égarée ”, estime-t-elle ”.

La GPA a changé : aujourd’hui, les mères porteuses n’ont aucun lien génétique avec l’enfant…

“ Qui l’écoute ?, s’interroge “ L’Obs ”. Le phénomène est entré dans les mœurs. Il ne date pas d’hier : la première GPA a eu lieu dans le Kentucky… en 1978 ! ” Plus important : le mag remarque qu’ “ au fil du temps et des avancées de la science, la GPA a changé de nature : il y a vingt ans, quand les FIV et la congélation d’embryons n’étaient pas encore au point, il n’y avait que des mères porteuses dites “ traditionnelles ” : enceintes par insémination, elles étaient génétiquement reliées à l’enfant qu’elles portaient. Aujourd’hui, ce type de grossesse a quasi disparu, remplacé par des mères porteuses “ gestationnelles ” : (…) elles portent des embryons créés par FIV, congelés, puis implantés dans leur utérus. Elles n’ont aucun lien génétique avec l’enfant, qui n’est techniquement pas le leur ”. 

… et, d’après les experts, ça change tout

“ A en croire les experts, ça change tout, continue le news. Légalement, d’abord : les futurs parents sont protégés. Celle qui porte le bébé n’a aucun droit sur lui puisque ce n’est pas le sien. Et elle s’y attache moins. C’est mieux aussi pour la “ construction du produit final ”, l’embryon : “ Le profil de la bonne donneuse n’est pas celui de la bonne porteuse, résume John Weltman, de Surrogacy Circle. La première est jeune, belle, intelligente, éduquée. Elle a de 21 à 29 ans. La seconde est plus âgée, elle a déjà eu un enfant, et elle a rarement fait des études ” ”. D’un côté, la reproductrice, de l’autre, la couveuse, le tout associé pour la “ construction du produit final ”… flippants, le petit père Weltman et sa vision industrielle de la “ fabrication ” d’un enfant…

Régulation vs satisfaction du consommateur : le clivage France/Etats-Unis

Mais peut-être est-on trop Français ? Le magazine le fait en effet remarquer, “ Pour Brian Kaplan, spécialiste de la fertilité, qui dirige “ aParentIVF ”, un gros centre de FIV, toute la différence entre la France et les Etats-Unis est là : “ Le système français génère peu de donneuses, le nôtre, beaucoup plus. En France, c’est le médecin qui choisit. Chez nous, c’est le client. Votre système s’articule autour de la régulation ; le nôtre, autour de la satisfaction du consommateur ”. Avec, à la clé, l’enfant sur mesure ? Dans les journaux de Harvard ou de Princeton, on trouve des annonces proposant jusqu’à 50 000 dollars pour acheter des ovocytes 4 étoiles, avec l’espoir sans doute de créer un futur prix Nobel… “ C’est absurde, mais heureusement assez rare. La plupart des parents veulent simplement un enfant en bonne santé, qui leur ressemble ”, constate le médecin ”. A en croire le professeur Olivennes, auteur de “ Faire un enfant au XXIe siècle ” (Flammarion) dont “ Le Point ” publie ce jeudi des extraits, les exigences de certains parents vont pourtant, régulièrement, un peu trop loin… Ah, que c’est compliqué à démêler, tout ça !

L’injonction de la Cour des comptes : halte aux impôts !

Mais parlons économie, finances — et gestion de l’Etat, histoire de nous changer les idées… “ Le dérapage des frais de communication de la SNCF ”, “ les confortables salaires des agents d’EDF ”, “ les aides aux buralistes injustifiées ”, “ les généreuses œuvres sociales de l’aviation civile ”, “ l’échec du RSA ”… comme “ Challenges ”, “ Le Point ” publie ce jeudi “ les perles ” du rapport annuel de la Cour des comptes. Le magazine insiste surtout sur “ l’injonction ” de la rue Cambon : “ Halte aux impôts ! ” Pour ne pas “ décrocher par rapport à nos partenaires de la zone euro qui sont plus ou moins logés à la même enseigne (…) la Cour n’y va pas par quatre chemins, écrit l’hebdo. Didier Migaud (son président, auquel le journal consacre un joli portrait, ndlr) tient à souligner la nécessité de faire porter “ l’intégralité de l’effort de redressement sur la seule maîtrise des dépenses ”. Selon lui, on a trop tiré sur la corde fiscale. En 2012, comme en 2011, l’effort a reposé à 78 % sur les recettes (à 75 % en 2013). De surcroît, les dernières lois financières ont multiplié à l’excès les mesures nouvelles : la Cour en a répertorié 70 ayant chacune un impact sur l’exercice 2013 supérieur à 100 millions d’euros. “ Ce foisonnement conduit à une complexification et une instabilité de notre système fiscal très préjudiciables aux entreprises et aux investisseurs ” ”. A bon entendeur…

Planques : en 2013, le pouvoir nomme comme autrefois le roi

Manière d’enfoncer le clou ? “ Challenges ” consacre un beau gros dossier, bien épicé et bien débectant sur “ les planques de la République ”… “ En France, écrit Ghislaine Ottenheimer, un président de la République peut récompenser, promouvoir comme bon lui semble. Cela fait partie des usages de notre république monarchique. Planques, sinécures, prébendes, placards dorés, fromages, le pouvoir nomme comme autrefois le roi distribuait les charges. François Hollande n’est pas insensible à cette prérogative. “ Il y attache un soin particulier ”, avoue un proche. (…) Jack Lang (nommé à l’IMA, ndlr) mais aussi nombre d’anonymes en ont bénéficié ”…

L'ex-conseillère parlementaire de Christine Lagarde catapultée contrôleur général économique et financier avec un diplôme d'infirmière

“ Les ministres ne sont pas en reste, ajoute “ Challenges ”. Christine Lagarde a fait nommer au poste de contrôleur général économique et financier son ex-conseillère parlementaire, dotée du seul diplôme d’infirmière. Laurent Wauquiez a recasé au même poste son ex-chef de cabinet. Jean-Louis Borloo et Brice Hortefeux ont placé des proches à l’inspection générale de l’Administration du développement durable. Manuel Valls a promu des préfets… ”

Et la meilleure planque est…

“ Certes, privatisations obligent, note le mag, le périmètre de l’Etat s’est réduit, et les planques sont moins prestigieuses. Mais elles subsistent. La plus connue est le Conseil économique, social et environnemental. Très prisés également, les postes d’ambassadeurs auprès de l’OCDE ou de l’Unesco. Certaines affectations tiennent du burlesque. L’ancien ministre Gilles de Robien a le titre d’ambassadeur “ chargé de promouvoir la cohésion sociale ”. L’ancien sénateur Louis de Broissia, celui d’ambassadeur “ pour l’audiovisuel extérieur ”, ce qui leur permet de voyager dans le monde entier aux frais de l’Etat ”. Aaaargh !

“ L’étage médicalisé ” de Bercy

Mais, même les ministères ont leurs planques… “ A Bercy, raconte le journal, l’Inspection générale des Finances (IGF), le corps de contrôle d’élite de l’Etat, occupe tout un couloir au huitième étage du bâtiment Colbert. Les jeunes inspecteurs tout juste sortis de l’ENA l’appellent ironiquement “ l’étage médicalisé ”. Allusion à la quarantaine d’inspecteurs généraux des finances, l’un des grades les plus prestigieux. Ils en ont assez de voir leurs aînés assoupis finir leur carrière dans un placard doré, avec un traitement confortable, de 10 000 euros par mois environ. “ A part quelques-uns, ces cadres ne font presque rien. Officiellement, ils supervisent les rapports, en réalité, nous faisons tout le travail ”, nous confie l’un de ces énarques révoltés, pointant certains “ généraux ” qui partent en week-end dès le mercredi soir… ” C’est bon ? Vous êtes bien énervés, là ? Ben, y’en a comme ça douze pages, et toutes du même tonneau…

Affaire Cahuzac : la mystérieuse “ source judiciaire ”

Et puisqu’on parle de Bercy, Jérôme Cahuzac, vous le savez, a été blanchi par les autorités suisses. “ Fin de la course ? Pas si sûr, fait étrangement observer “ L’Obs ”… Selon Genève, rappelle le news, Jérôme Cahuzac n’aurait ni détenu ni fermé un compte à l’UBS en 2010 et d’autres vérifications, remontant jusqu’à l’année 2006, auraient donné des résultats tout aussi négatifs. “ Interprétation inexacte ”, réagit aussitôt une mystérieuse “ source judiciaire ” qui s’active auprès des agences de presse. La compétition (entre le procureur de la République de Paris, François Molins, et le ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici, qui a demandé et obtenu la réponse des autorités suisses, ndlr) reprend de plus belle même si, officiellement, le parquet refuse de commenter la teneur du document suisse. Il se contente de faire savoir qu’il “ continuera d’instruire à charge et à décharge ”. En clair, Bercy, et donc Jérôme Cahuzac, n’a pas encore gagné ”.

“ Essentielle, l’audition de Patricia Cahuzac, l’épouse du ministre en instance de divorce, plus que conflictuel ”

La bataille est d’autant moins gagnée qu’ “ une nouvelle partie s’annonce ”, comme l’indique “ L’Obs ”. Et elle donne, cette fois, l’avantage au parquet. Essentielle, l’audition de Patricia Cahuzac, l’épouse du ministre en instance de divorce, plus que conflictuel. Décisive, surtout, l’analyse de l’enregistrement diffusé par Mediapart. Il est aujourd’hui entre les mains du laboratoire de la police scientifique d’Ecully. Son expertise est attendue avec impatience par tous les protagonistes de l’affaire ”. Mais les proches du ministre n’ont pas attendu qu’elle soit rendue pour se réunir et, déjà, livrer leur jugement…

Sur l’enregistrement, Antoine Cahuzac ne reconnaît pas la voix de son frère

“ Le Nouvel Obs ” le relate, en effet : “ Dès que Mediapart a mis en ligne son enregistrement, les proches de Jérôme Cahuzac ont été aussitôt invités à se rendre chez son avocat. Il y a parmi eux le frère du ministre, Antoine, ex-banquier de HSBC, aujourd’hui à la tête d’EDF Energies nouvelles, et le constitutionnaliste Guy Carcassonne. Auparavant, tous ont reçu pour consigne de “ fermer leurs écoutilles ”. Me Gilles August les veut “ vierges ” de toute idée préconçue. Une fois réunis, l’avocat leur passe la bande-son. Aux dires de l’un des participants, “ Antoine a eu l’argument le plus convaincant : son frère ne bute jamais sur les mots, contrairement à l’homme que l’on entend sur l’enregistrement ” ”. Quel feuilleton trépidant !

Marc Levy : ne m’appelez pas Gégé, merci

Une petite info pipolitique pour finir ? A l’heure où “ Gala ” nous introduit sans complexe dans le home sweet home londonien de Laurent Voulzy, Marc Levy s’insurge dans “ Le Point ” contre le procès que le mag lui aurait intenté “ dans un article paru le 17 janvier 2013, provoqué notamment par l’exil fiscal de Gérard Depardieu ”, en laissant entendre qu’il avait choisi de s’installer à New York “ pour des raisons matérielles ”. “ Je suis parti vivre à l’étranger lorsque j’avais 23 ans, dit-il, je suis revenu et reparti plusieurs fois vers d’autres horizons. Mon amour de la liberté m’a conduit de pays en pays et il est bien trop grand pour que je laisse une quelconque fiscalité me dicter l’endroit où je vis ”.

“ Le taux d’imposition dans l’Etat de New York est bien supérieur à celui de la France… ”

“ C’est si vrai, appuie Marc Levy, que vos lecteurs doivent savoir que, contrairement à ce qui malheureusement est écrit de façon approximative ici ou là, le taux d’imposition dans l’Etat de New York est bien supérieur à celui que j’aurais connu en France, et ce depuis l’époque où je m’y suis installé avec ma famille. Mon choix, comme pour la grande majorité des deux millions d’expatriés français, a été exclusivement dicté par le fait que nous avons trouvé, ma famille et moi, à New York, un mode de vie en harmonie avec nos aspirations et notre travail. Cela n’a donc rien à voir avec une démarche opportuniste. J’ose espérer qu’à l’avenir, puisque cette controverse est loin d’être terminée, cessera cette confusion entre des choix que l’on peut peut-être critiquer et d’autres qui depuis des temps immémoriaux sont simplement dictés par la seule liberté de mener sa vie ”. On peut pas s’engager pour nos petits copains de la presse hebdo mais on a bien reçu le message. On a aussi — et surtout — compris qu’à New York, visiblement, il fait meilleur vivre qu’ici… On te jette pas la pierre, hein ?, mais c’est peut-être ça, finalement, qui est le plus dur à entendre. “ Et si c’était vrai ? ” C’est comme ça, qu’il s’appelait ton premier livre, hein, Marco ?

A lire, encore

On aurait voulu y consacrer plus de place, on n’en a plus… Si vous le pouvez, lisez le papier de “ L’Obs ” sur la drôle de procédure judiciaire engagée par Xavier Niel à l’encontre de l’universitaire Bruno Deffains, “ auteur d’une étude (sur Free) qui lui déplaît ”.

Vous aimez la presse et la dernière grève de Presstalis vous est — encore — restée en travers du gosier ? Lisez le triste “ hommage ” de Jean-Marie Durand aux kiosques disparus dans “ Les Inrocks ” et le constat, amer mais réaliste, de l’indifférence que cette “ mort ” suscite dans “ Télérama ”.

Vous voulez une belle histoire ? Fondez sur “ Télérama ” et “ l’incroyable histoire des manuscrits de Tombouctou sauvés à la barbe des djihadistes ”. Ca réchauffe un po, et c’est pas de trop. Sur ce, bonne semaine, les goulus de l’info !

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