Affaire Trierweiler, épisode 2 : Ségolène vide son sac <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Affaire Trierweiler, épisode 2 : Ségolène vide son sac
©

Revue de presse des hebdos

Scoop ! ( ?) Dans “ Le Point ”, décidément très entrain…, Ségolène Royal livre ses quatre vérités sur l’affaire Trierweiler. Mouvement d’humeur ou calcul concerté ? Malgré “ les rumeurs ” concernant son couple, le président affiche beau. Et la joue, peut-être..., plus finaud qu’on ne croit…

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

Voir la bio »

Vous voulez connaître la suite du feuilleton ? Ah, vous ne demandez pas lequel, hein !, vous savez déjà… Comme la semaine dernière, tout, ou presque, est dans “ Le Point ”, même si, de-ci, de-là, on trouve tout plein de petites choses sur les suites du tweet de Valérie Trierweiler (qu’on vous a gardé, ne vous affolez pas). En attendant, la parole à Ségo ! Car oui, c’est elle qui, ce jeudi, s’exprime en grand — et en très fort — dans “ Le Point ” (où BHL, parenthèse, fait son éloge dans sa page “ Bloc-notes ”). Amertume, volonté de rendre coup pour coup ou de liquider l’affaire une fois pour toutes, histoire de passer à autre chose ? A vous de voir… Perso, on en a un peu notre claque que la revue de presse news se confonde avec la people du samedi, mais bon, on commande pas. En même temps… en même temps, il y a peut-être des enseignements à tirer de cette pénible affaire et de ce qu’elle dit de la “ capacité ” de notre président à nous gouverner, hmm… Difficile de prendre de la “ hauteur ”, on ne perd rien à essayer — de toute façon, on n’a pas le choix. On y va ? Allez hop, c’est parti, mon kiki ! Hou, on s’encourage comme on peut, brrr…

“ Je suis ravalée au rang de machin à trois ! ”

“ Que faire contre le tweet de Valérie Trierweiler qui balaie tout, son combat, sa famille, ses amis ”, demande “ Le Point ” à la dame défaite à la Rochelle. “ “ C’est l’inversion des rôles. C’est moi dont la famille a été bousillée, c’est moi qui pourrais avoir de la rancœur, confesse-t-elle après la tempête médiatique, la veille du scrutin. Je lis des articles sur les monarques, leurs maîtresses, leurs femmes. Mais c’est horrible ! Je suis une femme politique, je me bats, et je suis ravalée au rang de feuilleton, de théâtre de boulevard, de machin à trois, de trio ! ” ” Sûr, ça n’est pas glorieux, encore moins agréable.

Les enfants Hollande ne souhaitent plus, pour l’heure, rencontrer Valérie

“ Ségolène Royal raconte qu’elle a dû à plusieurs reprises réconforter sa fille Flora, effondrée au téléphone, poursuit le mag. La benjamine viendra passer la journée de dimanche avec elle à La Rochelle, rejointe par son frère Thomas. Tous deux seront à ses côtés, comme ils étaient là lors de son échec à la primaire socialiste, une nuit d’automne à Paris ”. Dans un entrefilet, “ Le Nouvel Observateur ” indique quant à lui que “ le tweet fatal a (…) choqué les enfants de François Hollande. Thomas, Clémence, Julien et Flora, qui avaient accepté de déjeuner à l’Elysée, malgré leur mise à l’écart de la cérémonie de passation des pouvoirs, ne souhaitent plus, pour l’heure, rencontrer l’ennemie de leur mère, Ségolène Royal. “ Pour François, c’est un gros souci ”, confie un proche ”. On le conçoit.

“ En 2007, Valérie Trierweiler a profité de la situation, “ Paris-Match ” aussi ”

Mais revenons à Ségolène et à ses confidences dans “ Le Point ”. “ Dans cet embrouillamini rochelais, note le journal, Ségolène Royal voit des raisons à sa première défaite, celle de 2007. C’est comme si, à ses yeux, tout s’éclairait après le tweet vengeur de Valérie Trierweiler. L’absence de soutien de François Hollande, les éléphants qui renâclent à l’aider pour battre Nicolas Sarkozy, les médias qui se mettent en travers de son chemin, tout ce qu’elle dénonce depuis cinq ans serait dû, un peu, beaucoup, à sa rivale. “ Je me dis qu’en 2007, ça n’a pas dû arranger les choses. Je comprends pourquoi François ne m’a pas aidée ”. Ségolène Royal imagine sa rivale contraignant son ex-compagnon à s’éloigner d’elle. (…) Défaite, Ségolène Royal se venge. Elle vide son sac. “ En 2007, (Valérie Trierweiler) a profité de la situation. C’était facile, elle suivait le PS, elle suivait le premier secrétaire. Dans un pays anglo-saxon, le jour-même, c’est le licenciement. Mais “ Paris-Match ” n’était pas mécontent de me voir affaiblie, alors ils l’ont laissée volontairement, comme tous les autres qui savaient, Lagardère, Sarkozy… ” ” Objective, l’analyse de Ségo ? “ Le Point ” le dit : “ Elle n’est guère portée sur l’autocritique ”.

Ségolène Royal battue : “ une grenade dégoupillée ”

“ De quoi peut-on se satisfaire quand on a rêvé de l’Elysée, du PS, du perchoir ? Elle y répond un peu, indique “ Le Point ”, toujours déroutante : “ A quelque chose de nouveau, d’agréable. Contrairement à ce que disent les gens, ce n’était pas pour le perchoir ”. On n’en saura pas plus, conclue le news, sauf qu’elle annoncera sa décision seulement après l’été ”. En attendant, c’est François Hollande qui est embêté. “ Après sa défaite, Ségolène Royal reste un casse-tête, souligne “ Challenges ”. (…) Elle n’a plus qu’un mandat local, la présidence de la région Poitou-Charentes. Or, comme le confie un ministre : “ Sans fonction nationale, elle ne se sentira pas liée par la solidarité gouvernementale. C’est une grenade dégoupillée ”. Une perspective d’autant plus délicate pour François Hollande que l’autre femme forte du PS, Martine Aubry, sera à partir de l’automne redevenue, elle aussi, une femme totalement libre, puisqu’elle quittera la direction du Parti. Ces deux fortes têtes pourraient se faire les porte-parole des plus démunis au moment où le président de la République sera confronté à d’inévitables difficultés budgétaires ”. Mauvais caramel…

Défaite de Royal : fin de la séquence “ normale ” ?

Pour “ L’Express ” qui se demande en couverture “ Qui (de François ou Valérie) est le chef ? ”, “ le problème (de l’avenir de Ségolène) se pose de manière beaucoup plus brutale pour François Hollande que si Royal avait été élue : le problème politique, qui veut que tous soient impliqués ; le problème privé, qui laisse exsangue une femme blessée, a fortiori la mère de ses quatre enfants. (…) La défaite de Royal, ex-compagne, ouvre une nouvelle séquence, intime, politique, publique, privée. Tout mélangé ”. Finie, la séquence “ normale ” ? Dans un entretien avec le linguiste Pierre Encrevé, “ Le Nouvel Obs ” s’interroge justement sur la capacité du président “ normal ” à incarner pleinement sa fonction et sa charge. “ Sarkozy, dit-il, (…) a désymbolisé radicalement le rôle de président, en abandonnant l’aspect représentatif au profit d’une jouissance immédiate du pouvoir exécutif dans l’illusion de la toute-puissance. Par contraste, la politique de “ normalité ” de Hollande apparaît comme une resymbolisation qui mériterait d’être vraiment explicitée en tant que telle : un président normal comme symbole d’une république démocratique débarrassée de tout “ pouvoir personnel ”, où personne n’est au-dessus des lois et où même le président est atteignable par la justice. Les échos publics d’un problème privé ne sauraient suffire à obérer cette tentative décisive ”, affirme-t-il en conclusion.

Hollande condamné s’il continue à "esquiver"

Reste, pour Hollande, à écrire la suite… “ Les sentiments ne font pas bon ménage avec la scène publique, remarque “ L’Express ”, mais, à les ignorer complètement, le président pourrait bien, finalement, se trouver contraint d’intervenir ”. Le peut-il seulement ? D’après le psychanalyste Jacques-Alain Miller qui, comme la semaine dernière, livre son diagnostic au “ Point ”, “ l’art de l’esquive n’est pas qu’une habileté chez ce fin politique : l’esquive tient à son être de sujet ”. Cette remarque, le praticien la tire d’une confession du président lui-même, qu’on a déjà citée ici : “ Je dis très peu de chose. Ce que je ressens profondément, même mes enfants ne le savent pas. Je suis très bavard, mais sur l’essentiel, sur moi, je ne dis rien. Même à mes proches, même à Valérie. Je pense qu’elle en souffre, d’ailleurs. Au fond, je n’ai pas de confident ”. “ Dans le dialogue avec lui, impossible de ne pas se sentir floué, commente Jacques-Alain Miller. Amant, il affole les femmes qui l’aiment. Premier secrétaire du Parti socialiste, il se fait finalement jeter. Maître de l’Etat, ce “ monstre froid ”, la position lui sied parfaitement. Mais demain, faute de se réformer, il se pourrait qu’il enrage les Français. Moins par sa politique que par son inconscient ”. Y’a danger, on dirait…

Hollande interrogé sur “ l’affaire ” ne répond pas

Mouvement d’esquive ou geste tactique ? “ En déplacement, à la fin de la semaine dernière à Rome, raconte “ VSD ”, le président français a naturellement refusé de satisfaire la curiosité des journalistes sur ce nouveau psychodrame national. “ Je ne pense pas que cette question intéresse Mario Monti ”, tranche sèchement François Hollande. A ses côtés, pendant la conférence de presse, le président du Conseil italien intervient alors, espiègle et moqueur : “ Oui, mais je veux bien écouter la réponse. Sourire crispé du Français, qui enchaîne : “ Question suivante… ”

François rend visite à Ségolène en cachette de Valérie

Le président est-il capable de dire non à sa compagne et de la “ recadrer ” ? C’est la question que tout le monde se pose… La semaine dernière, “ Le Point ” nous abreuvait d’anecdotes sur les efforts de François Hollande pour ménager la “ susceptibilité ” de Valérie (voir la revue de presse du 14 juin). “ VSD ” en rapporte aujourd’hui une nouvelle, inédite et pour le moins soufflante. “ Au lendemain du premier tour de la primaire socialiste, commence le mag, François Hollande a besoin du soutien de Ségolène Royal pour battre Martine Aubry. Secrètement, il décide de rendre visite à son ex-compagne, sans en informer son staff qui, interrogé, dément, de bonne foi, cette rencontre pourtant bien réelle. Lorsqu’il revient, ses collaborateurs lui demandent les raisons de cette petite cachotterie. “ Je ne l’ai pas encore dit à Valérie ”, s’excuse le candidat. Silence pesant dans le bureau ”. Et pas que là. Et pouf, patatras !

Le président face aux “ rumeurs ” concernant son couple

Alors, François, cap ou pas cap ? Le chef de l’Etat donne le change. En surface, rien ne dépasse. Et tout semble continuer plus ou moins comme “ avant ”. “ L’Express ” nous l’apprend : le couple Hollande/Trierweiler “ s’est affiché le 15 juin au soir chez Dominique Bouchet, un restaurant du VIIIe arrondissement de Paris. (Il a aussi visité), l’après-midi du lendemain, la galerie 75 Faubourg, où (avait) lieu une vente aux enchères des toiles de Florence Cassez, ressortissante française incarcérée au Mexique. Une façon, pour le président, de ne pas donner prise aux rumeurs sur sa vie personnelle qui bruissent depuis quelques jours ”. Car elles sont bel et bien là, les rumeurs… “ Mercredi 13 juin, nous informe “ Le Nouvel Obs ”, à sa sortie des studios de Public Sénat, François Rebsamen a reçu un appel de François Hollande. Le président tenait à le féliciter pour ses déclarations concernant… sa compagne Valérie Trierweiler : “ Il faut qu’elle apprenne la réserve qui doit être la sienne en tant que compagne du président de la République ”, venait de fustiger le maire de Dijon. Pour Hollande, on ne saurait mieux dire… A l’évidence, le tweet de soutien adressé par Valérie Trierweiler à Olivier Falorni (…) a provoqué un rafraîchissement au sein du couple présidentiel ”. Si “ L’Obs ” le dit…

Valérie “ mise à l’amende ”. Ou pas ?

L’hebdomadaire l’affirme : “ Les proches de l’Elysée jurent que l’impertinente a été mise à l’amende. (…) Samedi soir, le couple était attendu au concert de Johnny Halliday au Stade de France. Ce fut l’une des filles de François Hollande qui assista à la performance du rockeur national ”. Plus intéressant : “ L’Obs ” indique que “ Le jeudi suivant l’acte de défi (de Valérie Trierweiler), le président ne l’a pas autorisée, malgré sa demande insistante, à assister à la cérémonie d’hommage aux quatre soldats morts en Afghanistan ”. Ah, ah ! Il y aurait donc bien eu mesure de rétorsion… Pas si vite ! Dans son papier de couv, “ L’Express ” donne une autre information : “ Nul ne l’a su, mais pour exprimer son soutien (aux familles, le chef de l’Etat) a demandé à sa compagne d’être présente (à un entretien privé organisé à l’issue de la cérémonie du 14 juin aux Invalides. Elle l’a rejoint discrètement. Valérie Trierweiler n’apparaîtra nulle part, sur aucune photo. Mais c’est bien un couple qui a murmuré des paroles de réconfort à des parents dans la peine, après les mots officiels prononcés, au nom du peuple français, par son premier représentant ”. Qu’en conclure ? Que François Hollande a pris la mesure du “ danger ” et fera en sorte, désormais, de “ border ” le périmètre d’action, de présence et de représentation de sa compagne ? Qu’il ne peut s’empêcher, malgré tout, de la “ contenter ” ? Ah, c’est compliqué… Dans son “ Tweet Express ”, l’hebdomadaire du même nom signale que, “ conséquence du “ Tweetgate ”, l’Elysée (a supprimé) de son site Internet la page sur Valérie Trierweiler ”. Est-ce bon signe ? No lo sé. Tout ce qu’on sait, François, c’est qu’on a besoin d’être rassuré. Par les temps qui courent, on a besoin d’un geste, d’une action, d’un truc qui dit que tu es le chef et qu’on peut compter sur toi, hmmm ?

A lire, encore

Pour une fois, on fera court, et on ne parlera ici que de ce qu’on aurait développé s’il n’y avait pas eu cette fâcheuse et p… d’affaire.

Trois choses. La situation économique et financière de la France, en premier lieu. “ Le Nouvel Obs ” promet de tout nous dire sur “ Ce que (François Hollande) mijote ” et ne nous révèle en vrai pas grand chose. “ Le Point ” nous alarme sur “ Ce qu’il avait oublié de nous dire ”, et c’est plus titillant. Si vous voulez vous faire une idée plus précise de la situation, lisez “ Challenges ”, fort de deux sondages éclairants et paradoxaux sur la confiance — forte — des Français en l’avenir et le moral — plat — des chefs d’entreprise. Si vous êtes pressé, contentez-vous de l’édito de son directeur de la rédaction, Vincent Beaufils, et de ses conclusions : “ François Hollande doit impérativement rapprocher les deux France (celle des particuliers et des entrepreneurs, ndlr), et concilier les messages qu’il leur adresse, écrit-il. L’effort fiscal qu’il devra imposer ne doit pas être à sens unique. Il faudra l’accompagner d’une baisse des dépenses publiques, mais aussi démontrer que la ponction ne peut pas s’interpréter comme une “ punition ”, pour reprendre le mot du ministre de l’Economie à propos des limitations aux avantages annexes de certains patrons ”.

L’affaire Karachi, ensuite. “ L’Express ” en dévoile les nouveaux développements dans un article consacré à un “ personnage-clef ”, le Libanais Abdul Rahman el-Assir, mis en examen à la demande du juge Van Ruymbeke, qui devrait être entendu début juillet.

L’affaire Merah, enfin. Ce jeudi, “ VSD ”, renseigné par un “ haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur ”, pointe de nouveaux et incompréhensibles “ ratés ” dans la surveillance du tueur de Toulouse. La suite, en détail, la semaine prochaine ? Sauf parasitage intempestif et d’ordre “ public/privé ”, on peut raisonnablement l’espérer.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !