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Black blocs : les gilets jaunes remplacés par leurs doublures cascades
©François NASCIMBENI / AFP

Tour de passe-passe

D’acte en acte, le petit peuple des carrefours a cédé la place à une autre nature de gilets jaunes dont le pouvoir d’achat est le dernier des soucis.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Je ne suis ni médecin ni neurologue mais je me dis qu’il y a forcément quelque chose de l’ordre du désordre psychopathique chez le type qui, chaque vendredi, fourbit son nécessaire à saccage et à baston comme d’autres préparent les sandwiches et le thermos du pique-nique du lendemain. Et je constate surtout que, en plus de quatre mois désormais, le petit peuple des carrefours -les smicards, les retraités, les caissières de supermarché à temps partiel - a cédé la place à une autre nature de gilets jaunes dont le pouvoir d’achat est le dernier des soucis.

OK, il reste encore une vague dimension politique à cette violence ritualisée, des lambeaux épars de revendications (le RIC, la démission du président…) mais, pour l’essentiel, il faut nécessairement une certaine mentalité brutale de base, un vrai goût pour la casse, une authentique appétence pour les gnons pour se découvrir un hobby pareil. La France serait la dictature où des gens recouverts de bubons meurent de faim dans les caniveaux que décrivent les tracts de la France insoumise ou les éditos d'Aude Lancelin, on aurait nous aussi empoigné un manche de pioche mais, là, on ne trompe pas grand monde...

D’ailleurs, et à quelque exceptions près, il n’y a pratiquement plus que des mecs dans les rues le samedi. Adrénaline et testostérone à tous les étages (sauf au dernier, on subodore) ! Et c’est sans doute juste une intuition fondée sur aucune statistique, mais je parierais qu’il existe une plus grande proportion de types qui battent leur femmes et leurs gosses chez les briseurs d’abribus et les arracheurs de pavés que dans la population générale. Il faudrait faire un sondage.

J'attends encore de rencontrer le black block qui traverserait tout le pays, quand ce n’est pas toute l’Europe, chaque week-end pour venir se friter avec des robocops mais rêverait de paix, de beauté, d’harmonie et de Bambi folâtrant dans des prés sans glyphosate. D'acte en acte, les gilets jaunes se font fait piquer leur pièce par leurs doublures cascades. Pas étonnant que le public ne vienne plus.

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