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Revenantes du djihad : les femmes sont-elles des méchants comme les autres ?
©François NASCIMBENI / AFP

Parité bien ordonnée... 

A l’heure du retour, les djihadistes françaises semblent bénéficier d’un statut différent de leurs homologues masculins. Ça n’est pas très #MeToo.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Faut-il, maintenant que le nouveau califat a rejoint l’ancien aux enfers des dystopies sanguinaires, faire revenir les djihadistes français au bercail ou, au contraire, les laisser se débrouiller avec les Irakiens, les Syriens et les Kurdes ?

Big question...

A lire ce que les gens informés en disent, il semble qu’il y ait au moins autant d’avantages que d’inconvénients à faire l’un ou l’autre.

S’ils reviennent pour être expédiés quelques années en prison, bien souvent l’endroit même où ils ont découvert le Coran pour les nuls, ils finiront évidemment par en sortir et ce sera peut-être rebelote à la Mohammed Merah un de ces quatre matins. Mais si l’opportunité leur est plutôt fournie de s’égayer tranquillement dans la nature, le risque existe d’une rebelote immédiate...

Un choix qui sonne plus « peste ou choléra » que « fromage ou dessert ». 

Un bon jugement de Salomon (mais je crois qu’ils ne seraient pas trop contents d’être jugés par un Salomon) serait de n’en reprendre que la moitié pour étudier l’affaire scientifiquement et se concocter une doctrine pour la prochaine émergence d’un royaume prophétique du côté de Mossoul.

Là où j’ai une opinion tranchée (sic), pour autant, c’est sur le statut des djihadistes femmes, que d’aucuns nous présentent désormais pratiquement comme des victimes. D’infortunées naïves qui se seraient généralement contentées de suivre un mari ou un boyfriend, lui laissant toute latitude pour la sélection d’un VVF exotique pour les vacances...

Je dirais qu'au grand minimum, ça n’est pas très #MeToo. Qu’elles n’aient, pour la plupart, pas directement participé aux combats, c’est fort probable (le califat n’était pas très avancé dans le domaine de l’égalité hommes-femmes crois-je savoir). Mais qu’elles puissent voir leur adhésion à un régime pareil évacuée par la seule grâce de leur féminité, un peu comme si une employée aux écritures d’Auschwitz était une comptable avant d’être une nazie, est singulièrement anti-féministe.

Les femmes, en bikini comme en burqa, ont parfaitement le droit d'être des méchants comme les autres. Ce qui ne change strictement rien au dilemme initial, bien sûr (les rapatrier ou les laisser croupir dans une geôle moyen-orientale), mais ramène au moins un peu de parité dans le débat... 

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