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La Chine pourrait rebondir
©JOHANNES EISELE / AFP

Atlantico Bourse

Les marchés actions chinois font partie des grands perdants de la guerre commerciale enclenchée par Donald Trump.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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L’impact économique réel est difficile à estimer mais les marchés actions, eux, ont largement reculé ces derniers mois. Sur un an la baisse des principaux indices chinois est de 20 %. La devise chinoise elle aussi enregistre un net recul : elle évolue sur ses plus bas niveaux depuis mai 2008.

La guerre commerciale pouvant durer encore des mois, la tendance n’est pas très favorable à l’investissement en actions chinoises. M. Trump peut en effet à tout moment renforcer l’arsenal de mesures destinées à freiner les exportations chinoises. Or, nous l’avons constaté en 2018 : chaque nouvelle salve de mesure « protectionniste » a entrainé les actions chinoises sur un nouveau palier de baisse.
Sur le plan boursier aucun secteur n’a pu rester vraiment à l’écart du mouvement de baisse.  Cependant une analyse détaillée des commentaires des chefs d’entreprises européens implantés en Chine lors de l’annonce des résultats du 3ème trimestre envoie des signaux contradictoires sur un éventuel ralentissement en Chine. Kuka (Robot),  Valéo, Faurécia, BMW ou Michelin par exemple ont pointé un ralentissement de la demande chinoise ou asiatique. A l’inverse, SEB , Lafarge, Kering, Air Liquide ou Philips ont envoyé des messages plutôt positifs sur leur activité dans la zone.   
La sanction des marchés a été très sévère et sans discernement, la volatilité a été forte et devrait le rester à court-terme. Parfaitement conscient que cette situation pouvait s’avérer pénalisante pour son économie, le gouvernement chinois s’emploie à prendre un ensemble de mesures pour soutenir la croissance depuis plusieurs semaines.
Les mesures sont classiques : baisse de taux, relance de travaux d’infrastructure, assouplissement des conditions d’octroi de crédit … Il est clair également que les autorités chinoises accompagnent le mouvement de baisse de la devise pour soutenir les exportations.
L’autre facteur à prendre en compte selon nous réside dans la valorisation du marché chinois. En effet, les entreprises cotées en Chine continuent de voir leur bénéfices croitre et se payant 20 % moins cher qu’en début d’année. Le rapport cours / bénéfice, qui permet d’évaluer les marchés les uns par rapport aux autres et de les évaluer dans le temps, fait apparaître que le marché Chinois est valorisé sur des niveaux historiquement bas. Sur long-terme, la situation devient donc plus attractive. 
La guerre commerciale est arrivée à un moment particulièrement néfaste pour les chinois. En effet, la Chine était engagée dans un processus d’assainissement de son économie : elle souhaitait limiter son niveau de dettes. Le recours aux remèdes classiques pour soutenir son économie va retarder ce mouvement mais la tendance à long terme ne devrait pas être remise en cause : la volonté d’assainissement devrait finir par reprendre le dessus. Ce qui devrait là aussi être finalement favorable à l’investissement en actions chinoises sur le long terme.
Attention cependant, l’ambiance peut changer du tout au tout en quelques heures, dans un sens ou dans l’autre, en fonction des décisions de D. Trump.

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