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La vice présidente : Brigitte Macron vue par Valeurs Actuelles ; la future droite : musclée, made in Laurent Wauquiez, culturelle made in Xavier Bertrand ; H/F : les couples 2017 en mode rancœur !
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : la démission du général de Villiers ; Bernard Henri Lévy se lâche contre le Monde diplomatique.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Les couvertures de vos hebdos se divisent en deux catégories : ceux qui restent dans l'actualité et ceux qui sont passés en mode estival. L'Express est de ceux là. Avec "les secrets de la peau", le mag  vise les adeptes et les ennemis du bronzage ; il  poursuit également sa saga des riches avec la liste de ceux qui font partie du club à Montpellier et en Occitanie, et  s'intéresse aussi au dossier "Lafarge en Syrie".  La question "Qui fait quoi dans le couple? " avec, en sous titre la mention " partager la charge mentale, parait suffisamment grave  pour que l'Obs lui  consacre sa couverture. C'est que la planification de la vie familiale est devenu un sujet de discussion, voire de conflits : "Dans les couples et les dîners entre amis, le débat fait rage. Attention, la question soulevée n’est pas le partage des tâches, qui reste d’ailleurs très inégalitaire, mais la planification et l’organisation de ces tâches" écrit le mag qui précise que " Le problème n’est pas de mettre la machine à laver en route, mais de savoir qu’il n’y aura bientôt plus de lessive, que le short de Victor doit être propre pour le foot samedi, et le body de danse de Zoé mercredi. Ah oui, et que le body, justement, est trop petit, et qu’il faut en racheter un… Le sujet, c’est cette ronde infernale des pensées qui parasite au quotidien les cerveaux féminins les plus alertes. Une ronde qu’elles n’arrivaient pas à formuler pour la plupart avant que cette BD (" Fallait demander")  ne leur apporte en paquet cadeau ces deux mots réservés jusqu’ici au monde professionnel : « charge mentale ». Deux mots, ça suffit à éveiller une conscience "ou plutôt des consciences  car l'enquête fourmille d'exemples de femmes qui, après avoir pris conscience qu'elles  gèrent l'organisation de la maison, entrent dans la contestation....Pour traiter ce problème, il fallait bien le point de vue d'un sociologue. L'Obs a fait appel au spécialiste de la question, Jean-Claude Kaufmann : "C’est la femme qui a "la famille dans la tête ", avec tout ce que cela signifie en anticipation et en organisation de mille et une petites choses. L’homme, lui, est plus dans une délégation d’actions. Il fait, puis il rend son tablier". Le sociologue va même plus loin : "Les hommes se disent fatigués par  cette femme qui ouvre de nouveaux chantiers sans cesse et les épuise. Ils essaient d’esquiver. Pour eux, c’est trop. Ils font des efforts qui ne sont pas reconnus et compris. Leurs pas ne sont jamais suffisants. ... Ils sont cool avec les enfants, ce sont ceux qui amènent dans le foyer la détente, le jeu. Ils dédramatisent une mauvaise note, quitte à casser l’argumentation de la mère. Autrefois, l’homme était le porteur de l’autorité dans la famille. Il la déléguait, mais, quand il y avait un souci avec un enfant, la mère de famille disait : "Si tu continues à faire des bêtises, je vais le dire à papa". Aujourd’hui, le père ne fait plus peur, ce sont les femmes qui sont les porteuses de l’autorité. Et de l’angoisse, car cette charge les angoisse".

On ne parlera pas de "charge mentale "pour les couples Macron et Trump qui sont en Une de Paris-Match: "l'Amitié en Marche", titre le mag dont les photographes ont pu se glisser "dans les coulisses d'un 14 juillet d'exception.

Un statut, mais lequel ?

Madame Macron  a droit à la couverture de Valeurs Actuelles en solo, avec titre  ambigu :"La vice-présidente ".Car " à l'Elysée, tout passe par Brigitte". Si Match écrit que la "première groupie" du président est son plus précieux institut de sondage", Valeurs Actuelles croit savoir que l'Elysée attend de voir comment sont perçues dans l'opinion les premières fuites sur ses projets de fondation Brigitte Macron, avant de passer à l'étape suivante". En attendant, c'est elle qui "après une semaine de flottement", aurait tiré la sonnette d'alarme après  la déclaration de politique d'Edouard Philippe qui avait annoncé un report des baisses d'impôts promises pendant la campagne par Emmanuel Macron " si tu fais ça, tu fais comme Hollande, tu te hollandises. Tu es mort", aurait-elle dit à son mari. Et " Emmanuel Macron qui est hanté par l'échec de son prédécesseur, ne se le laissera pas dire deux fois avant de se raviser et de corriger le tir....Au palais la première dame est crainte des conseillers et des ministres, écrit encore V.A: "si elle vous a dans le viseur, vous êtes mort" d'après l'un d'entre eux qui raconte aussi qu'elle "n'hésite pas à s'inviter à des réunions avec des ministres qui portent sur des suets proches de ses préoccupations ou de ses domaines d'intérêt". Et ça, "ça glace les ministres qui la voient comme l'œil de Moscou", un conseiller dixit. Valeurs Actuelles s'intéresse également aux  réseaux de la première dame, et...à la pâtisserie familiale d'Amiens, dont les macarons sont fort réputés.

La droite, musclée ou rassemblée

La couverture du Point est pour le moins intemporelle puisque le magazine  reproduit  la tête d'une statue censée être   le visage d'Homère, " le maitre à penser de notre civilisation" en couverture. "Il avait tout prévu " écrit le mag  qui adapte  les légendes au monde actuel avec notamment cette interview de Jean-Vincent Holeindre. Ce  professeur de sciences politiques  affirme que " pour faire la guerre aux terroristes il faut relire Homère, pour la bonne raison que " seule l'alliance de la ruse (d'Ulysse)  et de la force  (Achille), mènera à la victoire". Le mag  n'a pas  percé le secret de la stratégie de Laurent Wauquiez  pour devenir le président de L.R. l'hiver prochain ". Le président de la Région Auvergne-Rhone-Alpes, "demande ou fait mine de demander des conseils", écrit le mag qui détaille le méticuleux travail de celui n'est pas encore candidat mais déjà  en campagne pour le fauteuil de président de LR. Ses adversaires l'accusent de " courir après l'extrême droite" ; à ses proches "il ne le cache pas : il souhaite gagner sur un socle idéologique restreint, son socle à lui, qu'il sait majoritaire dans l'appareil militant" . Pour le Point il a défini " la matrice de la droite française :tolérance zéro en matière d'insécurité, moins d'immigration, la guerre au terrorisme, le refus du multiculturalisme, la lutte contre le gaspillage d'argent public et un système économique et social construit autour des classes moyennes". Cependant il sait qu'il a besoin " d'ouvrir"; alors il courtise aussi des juppéistes, comme Virginie Calmels, ce qui en fait aussi un futur candidat " caméléon". Parmi les juppéistes courtisés précisément, Virginie Calmels. Le Point écrit qu'elle  "dézingue" Edouard Philippe qu'elle a beaucoup cotoyé lors de la campagne pour la primaire du maire de Bordeaux " l'identité heureuse", cette expression qui a fait tant de mal au candidat Alain Juppé, "c'était lui", d'après elle . Le Point  relève par ailleurs que les relations se sont  nettement rafraichies entre elle et Alain  Juppé qui "est très critique envers son adjointe, en privé". 

Parmi les candidats possibles à la présidence de L.R., l'Obs cite Florence Portelli, vice présidente de la région Ile de France, maire de Taverny ancienne porte parole de François Fillon."Elle aurait l'avantage d'incarner le renouvellement à droite" écrit le  mag qui rapporte qu'une pétition appelant à sa candidature a été lancée sur le site Change.org mais n'aurait recueilli que 460 signatures. "L'élue qui se revendique comme séguiniste attachée à une droite sociale, a récemment eu droit à quelques applaudissements quand elle a plaidé, avec d'autres pour l'exclusion des députés constructifs dont elle dénonce l'indignité".

La révolution culturelle de Xavier Bertrand

Après le repenti Christian Estrosi, voici le cultureux  Xavier Bertrand. L'Obs n'en revient pas que le président de la région  Hauts de France ait fait de la culture une priorité." Sa conversion a été tardive" écrit le mag, mais  après " avoir pris plein la figure pendant la campagne des régionales...il était mûr pour entendre que le développement d'une région ne passe pas seulement par l'économie... ". Et le mag de raconter  comment il a remporté l'organisation du  premier Festival International des Séries au  printemps 2018 avec la complicité de Martine Aubry, dont la ville avait été capitale européenne de la culture. Il a gagné l'estime du monde de l'image à l'automne en dissuadant l'inflexible Gilles Carrez, alors président de la Commission des Finances de l'Assemblée, de supprimer le crédit d'impôt international pour les films étrangers tournés en France. A l'instar de la superproduction Dunkerque de Christopher Nolan qui laisse 5 à 7 millions d'euros à la ville"    .

La démission du Général de Villiers

Emmanuel Macron aux cotés du général de Villiers, la photo est en couverture de Marianne. Le mag a eu le temps de traiter la démission du chef d'état major des Armées  et annonce " les coulisses d'une crise de régime". Plus nuancé l'article en pages intérieures explique que la démission "résonne comme un cinglant revers pour Emmanuel Macron. Le premier du quinquennat....Si le chef éprouve le besoin de clamer qu’il est bien le chef, c’est qu’il ne l’est déjà plus tout à fait, ou qu’il ne l’est pas encore. Raoul Volfoni en fit la démonstration dans les Tontons flingueurs, le film de chevet d’Emmanuel Macron, qui en connaît toutes les répliques. En voulant " lui montrer qui c’est Raoul ", Bernard Blier s’attire un " bourre-pif " de Lino Ventura… Le président eut été bien inspiré de se souvenir de la leçon de Raoul au moment "de disperser façon puzzle" son chef d’état-major des armées  "aux quatre coins de Paris par petits bouts" Car c’est bel et bien une faute élémentaire de management qu’a commise le président de la République, le 13 juillet au soir, sous les ors et les lustres de l’hôtel de Brienne", écrit Renaud Dély. Humilier publiquement l’un de ses subordonnés devant ses troupes silencieuses et rassemblées au garde-à-vous n’est pas seulement inutile. C’est profondément contre-productif. Le rappel à l’ordre adressé par Emmanuel Macron au général Pierre de Villiers ne pouvait que pousser le chef d’état-major des armées à la démission. Peut-être était-ce le but recherché par le chef de l’Etat. Dans ce cas, il aura manœuvré fort maladroitement car l’institution militaire a jugé bon de se solidariser avec le banni... Bomber le torse pour humilier un subalterne, c’est peut-être satisfaisant pour l’ego du chef, mais c’est périlleux pour le bon exercice de son autorité".

"La première crise réelle du quinquennat" écrit Valeurs Actuelles qui n'avait pas encore connaissance  de la démission du chef d'état major des Armées, même s'il laissait entrevoir l'issue "au moment où le journal était à l'impression...."La baisse des crédits militaires vient fracasser le consensus autour du Président de la République. La droite, la gauche, le FN et les mélenchonistes, atones, sont supplantés par un général d'armée: malgré lui, Pierre de Villiers vient de devenir un symbole". Les deux magazines  rappellent  que c'est devant la commission de la défense de l'assemblé nationale, apprenant que son budget était amputé de 850      millions, que Pierre de Villers s’est exclamé : "Je ne vais pas me faire baiser comme ça ! ». La suite, on la connait ... Marianne raconte la Guerre de Trente Ans entre la défense et Bercy pour noter que pour les militaires, la messe est dite, les « gnomes de Bercy » ont eu la peau de leurs crédits. Une fois de plus, pourrait- on dire, tant les galonnés sont habitués à la défaite dans cette longue guerre budgétaire qui les oppose au ministère de l’Economie et des Finances. Pour comprendre les ressorts de l’affrontement, il faut revenir à la chute du mur de Berlin en 1989. A la veille de l’effondrement du bloc de l’Est, les armées se préparent encore au déferlement des chars soviétiques. Le budget militaire est alors à la mesure du danger : jusqu’à 3,2 % du PIB, soit 55 milliards d’euros… contre 32,7 milliards en 2017." Après avoir passé en revue tous les épisodes de baisses des crédits qui ont émaillé l'histoire de l'Armée depuis 1989 (-date de la chute du mur de Berlin),  Marianne écrit que " la campagne électorale, apparemment consensuelle autour des enjeux de défense, semblait promettre un nouveau cours. Patatras, " tout cela n’était qu’illusion", se désole le blogueur (lavoiedelepee) et colonel de réserve Michel Goya. Les armées devront donc trouver 850 millions d’euros pour payer le prix de leur présence au Mali ou en Syrie. Alors que le gouvernement a trouvé 1,5 milliard pour recapitaliser Areva. Pour nombre d’officiers, ce choix est le "symbole de leur défaite". Quant à Valeurs Actuelles, il liste les équipements dont le renouvellement devrait être retardé par manque de moyens.

Et encore

Dans Le Point Bernard Henri Lévy se lâche contre le Monde diplomatique, qui l'attaque régulièrement, et encore dans son dernier numéro. BHL s'en prend à " ce mensuel qui n'a plus du  Monde que l'actionnariat, de diplomate que le titre et de respectable que le souvenir des lointains fondateurs, ce journal "un des  derniers lieux où un Tariq Ramadan, idéologue des Frère musulmans icône de la frérosphère , reste  une référence " antisémite sous couvert d'antisionisme, qui "se pâme d'amour pour le treillis d'Hugo Chavez, puis de Nicolas Maduro, son zombie, plus réactionnaire et féroce encore...."; BHL écrit qu'il traite par le mépris " ces pieds nickelés décatis d'un alter journalisme dont la dernière audace est de s'en prendre sans trembler à un écrivain libre, ces flics qui devraient trouver un jour le temps de le  (me) remercier tant la folle haine qu'il lui (me) portent semble être devenue leur ultime et seule boussole..." mais "avec eux la ligne rouge, ou plutôt rouge brune, est en train d'être franchie" ... D'où ce cri d'indignation...

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