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Poutine, nouveau maître du monde ; Espionnage : tout pour la lutte antiterroriste ; François Hollande : tristesse ou liberté retrouvée ? Fillon, de négociateur à homme à abattre...
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Revue de presse des hebdos

Et aussi la gauche en quête d'idées ; la colère de Nicolas Sarkozy. Les news magazines sont très "politiques " cette semaine, entre primaire de la gauche, et interrogations sur la vraie personnalité de François Fillon : prudent ou radical?

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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L'Obs se creuse les méninges pour réveiller la Gauche ; le mag a trouvé 25 idées. Portrait de Poutine en couverture du Magazine, le président russe incarne le Nouvel Ordre mondial (avec Trump, Xi Jinping), pour le Point. L'Express consacre sa couverture au "livre "Où sont passés nos espions ?" (Albin Michel), co-écrit par Christophe Dubois et Eric Pelletier, -ouvrage qui "dévoile les failles des services secrets français", d'où il ressort que les autorités ont fait amende honorable après les attentats de 2015. "On s'est tous plantés" a reconnu un conseiller du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Aujourd'hui "la lutte anti-terroriste est devenue obsession gouvernementale et elle mobilise l'essentiel des activités des services spécialisés dont les moyens ont été renforcés depuis deux ans". Mais bien des obstacles, et des faiblesses demeurent ! Les extraits publiés par le mag font état de quelques ratés, telle la disparition en 2015 en Grèce, de Fabien Clain, "l'un des probables commanditaires des attentats du 13 novembre, incontestablement la "voix "qui a revendiqué ces attaques pour l'Eta Islamique". L'Express complète le dossier avec le renforcement du service de renseignement pénitentiaire, destiné à  surveiller les islamistes radicaux, renforcement qualifié de "big bang dans les prisons "

François Hollande, des regrets ?

C'est une question que l'on n'a pas fini de se poser : François Hollande regrette-t-il d'avoir renoncé à briguer un second mandat? Pour l'Obs la question est d'autant plus d'actualité que le terme "tristesse" a fait son apparition dans le vocabulaire présidentiel, notamment à l'occasion de la présentation de ses voeux aux Corréziens, dont il évoquait la "tristesse" après l'annonce de sa non candidature. Sous un titre trompeur " Hollande libéré, délivré" l'Express évoque également les sentiments partagés du chef de l'Etat. Le mag constate que "François Hollande ose, n'hésite plus. Transfiguré. Un jour, il prononce la grâce totale de Jacqueline Sauvage, en prison pour le meurtre de son mari violent. Un autre, il surgit sur le ponton du porte avions Charles de Gaulle pour saluer les pilotes rentrant de Syrie. Ou encore, il fait un déplacement éclair en Irak. Selon les jours, le président balance entre l'euphorie et les regrets, constatant les failles de François Fillon et la faiblesse des participants à la primaire. Il avait peut être un coup à jouer. Le spectacle de la primaire le consterne. En privé  le président s'étonne de l'impréparation de Manuel Valls qui se disait prêt à longueur d'interviews. Le programme d'Arnaud Montebourg lui parait désuet et celui de Benoit Hamon, digne d'un congrès du PS. L'après-mai s'annonce humainement compliqué. Comment François Hollande, allergique aux vacances et aux dimanches s'occupera-t-il? s'interroge le mag qui précise qu'il "ne siègera pas au Conseil Constitutionnel, en tant qu'ancien président", mais qui en est réduit aux supputations pour l'après-moi de mai.

Plus que l'impréparation, ce sont les volte face de Manuel Valls que le Point souligne, en notant que "Valls nage dans une mêlasse", et que " les galères s'enchainent "pour lui. "Il rêvait d'une bataille éclair, elle s'avère laborieuse". Il y a tout d'abord la candidature Peillon,"qui vient braconner sur ses terres". Ensuite "une succession de propositions incomprises parce qu'allant à l'encontre de tout ce qu'il défendait depuis sa première candidature à la primaire de la gauche en 2011" : il voulait alors "déverrouiller les 35heures, supprimer l'ISF, rayer de la constitution l'article 49-3"; et voilà qu'aujourd'hui il veut " rétablir la défiscalisation des heures supplémentaires", autrefois honnies. Mais pour Valls, "le vrai problème c'est Macron" qu'il espère encore "fléchir", voire "faire rentrer à la maison" selon les termes prêtés à  Jean-Marie Le Guen. Espoir qui s'amenuise au fil des sondages de plus en plus favorables au candidat d'En Marche.

A propos d'Emmanuel Macron , Marianne de cette semaine  raille" les médias devenus fous de Macron" et exprime  son "ras-le-bol "dans ce qui ressemble à un petit règlement de comptes entre confrères. Le magazine  qui ne participe pas à l’engouement de ses concurrents, raconte comment le candidat à l’élection présidentielle est d'abord devenue le chouchou du Point, "emballé par son ardeur réformatrice"; puis L’Obs, "marri de s’être fait dérober ce nouvel échantillon du social libéralisme qui lui va si bien au teint, a mis les bouchées doubles pour récupérer son doudou. Une demi-douzaine de couvertures plus tard, c’est chose faite !" Quant à "Challenge", il est, d'après Marianne, devenu" le bréviaire du macronisme appliqué ". L’Express, Paris Match, VSD, qui ne sont pas en reste avec l'ex-ministre de l'Economie, ont à peine droit à une mention alors qu'ils ont autant voir plus de  couvertures à leur actif !

Au secours, la Gauche se meurt ! l'Obs s'alarme et, tente une perfusion d'idées pour ranimer le débat. Certaines, comme le "revenu minimum décent", synonyme de "revenu minimum universel sont déjà très débattues à gauche et ailleurs". D'autres le sont moins, par exemple la taxation des robots, l'allocation chômage pour tous, le tirage au sort des élus et, en contrepartie  leur possible révocation, une assemblée "dédiée aux enjeux climatiques", ou encore  une licence pour baisser le prix des médicament . L'Obs cite 25 idées pour " réveiller la Gauche". Le mag a aussi établi un " banc d'essai "de ( presque) tous les  prétendants de gauche (- en incluant Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, ainsi que le Vert Yannick Jadot, mais en "oubliant la radicale de Gauche Sylvia Pinel ). Histoire de rafraîchir la mémoire des prétendants à l’Élysée, Marianne  récapitule la liste de tous ceux , de Gaston Deferrre à Alain Juppé, en passant par Edouard Balladur ,Michel Jobert  et Jacques Delors que l’on voyait déjà "en haut de l’affiche".

François Fillon, souple ou radical  ?

"Quand Nicolas Sarkozy n'arrive pas à joindre François Fillon, il voit rouge ", écrit l'Obs qui raconte que l'ex-président qui "a appelé à voter Fillon sans condition une heure après les résultats", a dû attendre quatre jours, que son ancien Premier ministre le rappelle. Les deux hommes doivent déjeuner ensemble en cette fin de semaine et "le repas aura lieu dans les bureaux de l'ancien président, rue de Miromesnil. Sarkozy ne veut plus aller au restaurant". La personnalité de François Fillon n'en finit pas d'intriguer vos mags. " où est donc passé Fillon le négociateur" s'interroge l'Express qui se demande si "l'homme qui avait fait voter en 2004 une loi visant à développer le dialogue social a changé radicalement en une décennie " ...ou alors "les leaders syndicaux n'ont-ils jamais voulu voir la fermeté de ses convictions derrière les apparences lisses de celui qu'ils ont côtoyé comme ministre du Travail, puis comme Premier Ministre ? Demain, s'il est élu, François Fillon aura les mains libres. Quel habit endossera-t-il alors? Celui de 2003 ? Ferme sur les principes, souple dans la méthode. Celui de la primaire, qui entend supprimer 500.000 postes de fonctionnaires, faire sauter les 35 heures, toucher aux principes fondateurs de la sécurité sociale, porter l'âge de la retraite à 65 ans? Ou encore celui qui a demandé à l'affable Gérard Larcher de rencontrer les principaux dirigeants syndicaux ? Les leaders syndicaux " inquiets, montrent leurs muscles. Parce qu'au fond d'eux-mêmes un doute les taraude. Et si, libéré de toute tutelle, François le prudent était bel et bien devenu Fillon le radical?

François Fillon, visage entouré d'un viseur de fusil à lunettes est devenu "l'homme à abattre" pour  Valeurs Actuelles. Le mag qui s'est livré au "match Fillon-Le Pen", constate que les deux candidats sont à égalité en " potentiel de vote au premier tour". Le sondage réalisé par Harris-Interactive, révèle quelques données inquiétantes pour l'ancien Premier ministre : 43% des électeurs de Nicolas Sarkozy à la primaire" envisagent de voter pour Marine Le Pen, dont 22% , certainement". Valeurs ne manque pas de souligner les débuts hésitants de la campagne du candidat, dont " la cure de silence a passablement dérouté son camp", et le mag s'inquiète : " le gain sondagier que François Fillon avait enregistré au lendemain de sa victoire s'est évaporé". Et puis, chez François Fillon on semble également désarmé face à Emmanuel Macron .VA. cite Sébastien Lecornu, le directeur adjoint de campagne qui parle de " démagogie furieuse du candidat d'En Marche" et Jean-François Copé  qui avoue " Macron, c'est une langue étrangère". Les langues étrangères, ça s'apprend...

Le téléphone rouge en action

En attendant de voir Donald Trump, personnage essentiel du  nouvel ordre mondial qui se dessine à l'oeuvre, le Point a enquêté sur Vladimir Poutine, et "comment le maître du Kremlin replacé la Russie au Centre du jeu. Les hackers  informatiques occupent une large place dans le dispositif. Il raconte : "La CIA ,le FBI et la NSA en sont convaincus: le chef du Kremlin a piloté une opération de piratage des ordinateurs du Parti démocrate pendant la campagne des primaires. Au point que la perspective d'une attaque le jour de l'élection a affolé Washington. Le 31 octobre, à huit jours du scrutin, Barack Obama décroche le téléphone rouge pour joindre Poutine. Un moyen de communication d'urgence utilisé jusqu'ici à deux reprises par la Maison Blanche, lors des attentats du 11  septembre et lors de l'entrée des troupes américaines à Bagdad."C'est un acte de guerre", lui dit le président américain. Message reçu. Au cours de la semaine suivante, tout s'est calmé" écrit le Point , citant un " familier du Kremlin. Le mag précise qu'à l'avenir, Poutine "pourra s'appuyer sur deux russophiles au sein de l'administration Trump"... et il analyse comment Poutine assoit son autorité au Kremlin, "en se débarrassant de vieux compagnons, parfois à ses cotés depuis sa période au KGB ou rencontrés à la mairie de Saint-Pétersbourg lorsqu'il y occupait le poste de numéro 2". Car "pour Poutine pas question d'autoriser des voix dissidentes à un an de l'élection présidentielle". C'est pourquoi il met en place " une relève prête à le servir pour un probable nouveau mandat courant jusqu'en 2024".

Pour se prémunir de cyberattaques,  François Hollande a fait équiper l'Elysée de  systèmes de téléphonie sécurisés et fait mettre en place "un plan de formation interne pour les personnels", afin de  protéger certaines données confidentielles de la diplomatie, la défense et l'économie française ( l'Express).

De l'insoumission

Deux ouvrages à paraitre ces jours ci portent le titre " Insoumission" ( en écho à Soumission" de Michel Houellebecq). Le premier, "Insoumissions, le portrait de la France qui vient" (Seuil) est l'oeuvre de Thierry Pech, le directeur de la fondation de gauche Terra Nova. Pour l'Obs " Insoumissions" rime davantage avec "Révolution , le livre d'Emmanuel Macron, qu'avec la France insoumise , le slogan de Jean-Luc Mélenchon. Comme Macron, Thierry Pech est convaincu que les clivages traditionnels ne fonctionnent plus. Tout son livre consiste à démonter que les insoumissions ne sont ni de droite, ni de gauche, ni populaires ni bourgeoises, mais traversent toutes les strates, toutes les classes ". Le deuxième ouvrage, publié chez Plon, "Insoumission, pour que vive la nation" est l'oeuvre de Guillaume Larrivé, député LR de l'Yonne, chargé des questions d'immigration au parti  sous l'ère Sarkozy . L'ouvrage est présenté comme "le livre de la semaine " dans Valeurs Actuelles . L'auteur" nomme le mal dont souffre la France: un excès de tolérance face à des conquérants islamistes qui la haïssent". Et " face à la tentation du renoncement, Guillaume Larrivé invite les Français à la révolte".

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