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A "droite", Juppé, gonflé par les médias, se pose en candidat d’apaisement, c’est-à-dire de compromis avec les musulmans réactionnaires, les gnomes de Bruxelles et Francfort et les hauts fonctionnaires.
A "droite", Juppé, gonflé par les médias, se pose en candidat d’apaisement, c’est-à-dire de compromis avec les musulmans réactionnaires, les gnomes de Bruxelles et Francfort et les hauts fonctionnaires.
©LOIC VENANCE / AFP

Chroniques du pot aux roses

Si l’élection de Trump a un premier effet en France, on le verra par l’élimination surprise de Juppé et la déconfiture des carriéristes et des folliculaires qui se sont rangés derrière lui. Car qui a vraiment envie du maire de Bordeaux ? La victoire va à celui qui crée une dynamique et la campagne de Juppé est statique.

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Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 – Adolf-Joseph-Benito-Mao Tsé Trump

Il est urgent de lancer le concours du commentaire le plus bobo-délirant au sujet de Trump et de ses méfaits potentiels. A cette heure, la fumette d’or est vaporisée par un journaliste du Monde, Stéphane Foucart : "Pour la première fois depuis l’émergence d’Homo sapiens, voilà environ deux cent mille ans, les lubies et la folie d’un seul homme pourront avoir une influence durable et irréversible sur la planète entière et le destin de tous ses hôtes, humains et non-humains."

Neandertal a-t-il été éliminé par un blond à brushing ? Si les extra-terrestres nous escagassent, Trump sera l’arme idéale pour détruire leur galaxie...

2 - Primaire d’alors 

Les candidats à la primaire dite de la droite et du centre sont tiédasses et fadasses sur les réponses aux problèmes qui minent la France, j’ai nommé la désindustrialisation, l’abandon à l’Europe technocratique, le fascisme coranique, le conservatisme obtus des grands corps de l’Etat, l’immigration sauvage, la boursouflure des administrations, etc.

A "gauche" des produits concoctés par l’oligarchie, tels Macron ou Valls, n’ont d’autre ambition que de perpétuer le système qui nous tue pendant que le pauvre Hollande tente encore de convaincre qu’il ferait mieux, pour adoucir cette agonie, que tous ces Brutus qui veulent l’occire. Ce n’est plus du socialisme mais un bain de sang !

A "droite", Juppé, gonflé par les médias, se pose en candidat d’apaisement, c’est-à-dire de compromis avec les musulmans réactionnaires, les gnomes de Bruxelles et Francfort et les hauts fonctionnaires. Il est d’ailleurs l’incarnation de ces derniers. Un temps, le peuple, conditionné par les instituts de sondage, a semblé le suivre. Mais, tel Zorro, Fillon est arrivé sans se presser et le résultat devient soudain incertain car l’ancien Premier ministre apparaît aussi à droite que Sarkozy mais plus présentable.

Si l’élection de Trump a un premier effet en France, on le verra par l’élimination surprise de Juppé et la déconfiture des carriéristes et des folliculaires qui se sont rangés derrière lui. Car qui a vraiment envie du maire de Bordeaux ? La victoire va à celui qui crée une dynamique et la campagne de Juppé est statique. En pareil cas, les sondeurs seront Gros-Jean comme devant. Ils vont finir par s’y habituer. Ce serait un nouveau moment de jubilation démocratique, après le vote en faveur du Brexit et l’élection américaine.

Pour mesurer le caractère imprévisible de notre époque, attardons-nous sur le plus mal parti des candidats «républicains». Copé, atomisé dans l’hyperespace, avait prôné un temps la droite décomplexée alors qu’il ambitionnait de devenir président de l'UMP. Cette droite prend corps peu à peu, mais sans lui. Il faut méditer sur le triste sort du maire de Meaux qui, s’il avait réussi la prise de contrôle de son parti – il s’en est fallu d’un cheveu – serait aujourd'hui le candidat naturel de la droite, sans que des primaires aient même été organisées.

Les destins politiques ne tiennent plus à rien. La fragilité des appareils partisans, soulignée par l’élection de Trump, est un symptôme supplémentaire de la crise de la démocratie représentative.

3 - Attention, un Trump peut en cacher un autre !

Milliardaire, septuagénaire, président des Etats-unis, disposant d’une majorité au Sénat, à la Chambre des représentants et à la Cour suprême : du jour au lendemain Trump est devenu le dirigeant ayant les coudées les plus franches au monde.

Outre les raisons politiques et identitaires de son succès, il y a aussi la frustration des Américains face à la croissance poussive que le Quantitative easing a permis. Les gagnants au grand jeu de la planche à billets ne sont ni suffisamment nombreux ni suffisamment récompensés pour soutenir les pouvoirs en place. D'où les déconvenues du Brexit ou de la défaite de Clinton qui ont traumatisé les prétendues élites.

On voit par contraste quelle sera la principale faiblesse du nouveau président : sa dépendance face à l’attitude de la Réserve fédérale quand il s’agira de financer son programme d’infrastructures nouvelles et de baisse des impôts. Pour l’heure, les marchés font le pari que la banque centrale américaine ne lui mettra pas de bâtons dans les roues. Mais si elle ne coopère pas parfaitement, la nervosité reviendra, ce qu’on sent en filigrane dans la récente et légère tension sur les taux d’intérêt.

En ce cas, il faudra vite que le nouvel dirigeant retrouve le punch de l’ex-candidat.

4 - Mélasse compassionnelle

Il fallait s’y attendre, la commémoration des crimes du 13 novembre a sombré dans une bouillie pour chats. L’identité, le mobile et le discours des terroristes n’ont jamais été rappelés dans des cérémonies accompagnées de trémolos, lâchers de ballons et lanternes flottantes ; il ne fut question que de vivre-ensemble et le climax fut atteint par un "Inch'Allah !" chanté par Sting au Bataclan en hommage aux migrants.

Le mal est incurable.

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