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En 2006 les GAFAM valaient 400 Mads € en bourse, elles valent désormais 2200 Mads €, en 2006 les 40 plus importantes valeurs françaises valaient 1000 Mads € aujourd’hui elles pèsent 1200 Mads €…
En 2006 les GAFAM valaient 400 Mads € en bourse, elles valent désormais 2200 Mads €, en 2006 les 40 plus importantes valeurs françaises valaient 1000 Mads € aujourd’hui elles pèsent 1200 Mads €…
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Les performances économiques et boursières des cinq grandes entreprises symbole de la « techno » américaine défient l’apesanteur. Jusqu’où peut aller une telle performance ? Sommes-nous à la veille d’une nouvelle bulle type "Internet 2000" ?

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Les GAFAM, acronyme des 5 entreprises du titre de l’article affichent une performance remarquable depuis plusieurs années. La valeur des GAFAM a dépassé en bourse la valeur de l’ensemble des sociétés du CAC 40 courant 2015. L’écart de valeur s’est encore accru depuis.

En 2006 les GAFAM valaient 400 Mads € en bourse, elles valent désormais 2200 Mads €, en 2006 les 40 plus importantes valeurs françaises valaient 1000 Mads € aujourd’hui elles pèsent 1200 Mads €… Cela traduit, tristement la médiocre performance de l’économie française, en prenant comme référence la bourse. On pourrait élargir l’analyse en comparant le Nasdaq et l’ensemble des valeurs coté en Europe. Le Nasdaq qui représente la performance de l’ensemble des « technos » US bat à plate couture l’ensemble des valeurs cotées en Europe.

Si l’on revient à nos 5 GAFAM, force est de constater que ces entreprises, ont su se développer en capitalisant sur une expertise donnée et devenir des leaders mondiaux.

Désormais, malgré leur taille, elles réussissent, au moins pour le moment, à rester innovantes jusqu’à maintenant chacune est restée plus ou moins dans son métier pour générer son profit.

Google et Facebook dans la publicité.

Apple dans le matériel et les services associés.

Microsoft dans les logiciels.

Amazon la distribution en ligne.

La poursuite du développement passe désormais aussi par l’élargissement de leur offre… ce qui les pousse à empiéter sur le domaine de leurs concurrents : ainsi par exemple Google se lance dans la production de smartphone, Facebook se lance dans la vente en ligne…

Cette concurrence frontale n’a pour le moment pas fait de dégâts et a, au contraire, stimulé les 5 GAFAM… elles ont d’ailleurs aussi entrepris d’intervenir aussi sur des activités aussi différentes que le « cloud » depuis plusieurs années  ou les magasins en dur plus récemment  pour Amazon…

La concurrence parait frontale mais il y a aussi des accords sur des sujets importants : Google et Facebook, par exemple, se sont entendus pour construire un câble sous-marin géant pour relier la côte ouest américaine et l’Asie. Les GAFAM  tissent donc leur toile, au sens propre comme au sens figuré sur tout ce qui touche de près ou de loin à internet, au digital et au « big data »  

Justement, pour le moment, le « big data » ou l’utilisation des données des utilisateurs par les géants du web n’est pas (trop) mal vécue par les clients…. Pourtant cela commence à inquiéter dans beaucoup de pays : des législations contraignantes commencent à apparaître mais aussi certaines start-up commencent à concurrencer les GAFAM pour proposer des services moins intrusifs que ceux proposés par les leaders actuels, ce qui limiterait le potentiel de rentabilité. Pour le moment, le danger parait assez éloigné.

A plus court-terme, le danger pour les GAFAM provient plutôt des états : En effet les GAFAM sont les champions toutes catégories de l’optimisation fiscale. Elles se sont organisées pour payer le moins d’impôts possible. Cette situation est devenue intolérable pour les pays qui se font ainsi dépouiller. L'Europe a déjà menacé Google ou Apple d'amendes énormes ces dernières semaines.

Une remise à plat se ferait clairement là aussi au détriment des rentabilités. Une action rapide est envisageable mais le lobbying américain sera intense pour éviter des amendes contre des entreprises phares des Etats-Unis. On ne peut cependant s'empêcher de penser que le mal est fait : l'avantage pris par les GAFAM basé sur des "astuces" fiscales leur a permis de prendre une avance décisive sur leurs concurrents...concurrents qui ont parfois disparu depuis...les amendes éventuelles subies par les GAFAM ne les feront pas revivre...

Enfin, la concurrence chinoise semble à terme plus inquiétante : les grandes entreprises chinoises de l’internet utilisent le même schéma que les GAFAM : un marché intérieur important, socle de leur développement et le soutien de la puissance publique.

Sur le plan boursier plusieurs forces s’opposent donc :

1/ La dynamique de profit est intacte à court –terme pour les GAFAM : positif

2/ Elles sont leaders de métiers clés à moyen-terme : positif

3/ Elles vont devoir investir lourdement sur des métiers «  non cœur » pour rester dans la course : négatif à moyen-terme.

4/ Les GAFAM vont être de plus en plus la cible des états pour régulariser leur situation fiscale : négatif à moyen-terme.

5/ La concurrence chinoise : négatif à long-terme.

A court-terme il est donc envisageable que la  performance des GAFAM reste sur la même dynamique. A plus long-terme c’est loin d’être évident, même si il ne faut pas se faire d’illusion ; notre CAC40 n’est pas près de rattraper son retard sur les GAFAM ! 

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