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Attentats : ce backlash islamophobe d'extrême droite qui ne vient pas...
©capture street view

Désert des Tartares

Non, la violence islamophobe n'est pas en train de se propager en France depuis les attentats. Et d'aucuns feraient mieux de s'en féliciter au lieu d'alimenter le sentiment du contraire.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Il y a un petit côté "wishful thinking" malsain de la part de Libé, avec ce titre ("Depuis Nice, une série d'actes islamophobes") et la mise en place d'un système de recueils de témoignages sur les faits de ce type survenus en France depuis le 14 juillet (ses propres limiers ne parviennent apparemment pas à les dénicher seuls).

Reprenant pêle-mêle les déclarations à la gomme des habitués de la provoc crapuleuse, les Morano et les Ménard, y adjoignant l'attitude grotesque d'une cliente de H&M tweetant qu'elle est venue faire chier une vendeuse voilée ou la tête de porc retrouvée sur le chantier d'une mosquée, le journal alimente (ou cherche à alimenter) l'idée d'un backlash d'extrême droite à l'égard des musulmans, backlash qui ne se produit pas (même en agglomérant tout et n'importe quoi, le journal peine à atteindre la vingtaine d'"événements" --  si c'est le mot qui convient).

Ce qui frappe plutôt, et Libé pourrait insister là-dessus si son souhait est effectivement de nous éviter ce genre de dérives, c'est le calme global et la capacité des Français à faire la part des choses, à ne pas confondre islamistes et musulmans. Non il n'y a pas, dans ce pays de presque 70 millions d'habitants durement frappés par les attentats depuis des mois, de déluge d'islamophobie, pas de manifs à la Pegida comme en Allemagne, pas de ratonnades façon guerre d'Algérie...

En fait, le corps social réagit de manière exemplaire et même la couleur dominante du débat public tourne autour du « mais comment en sort-on collectivement ? ». La presse de gauche (Médiapart joue un peu le même jeu et découvre, ça alors, que les gens qui votent FN sont parfois racistes) ferait mieux de célébrer ça au lieu de décréter que Ménard et une tweeteuse décérébrée sont représentatifs de quoi que ce soit.

Après tout, chercher à agglomérer le moindre fait divers censé conforter les angoissés et les paranoïaques, jusqu'à présent, c'était surtout la recette de Fdesouche... Je veux bien qu'il faille faire du clic, mais autant se concentrer sur les aventures de Kim Kardashian : elle vient tout juste de montrer sa culotte en public, figurez-vous.

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