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Refaire ou sauver l'Europe ? Audace ou décadence ? Impossible d'ignorer le tremblement de terre du Brexit dont les conséquences ne sont pas encore mesurables
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : les ministres du président Le Maire, le CGTiste ouvert, soucis au Brésil, détente en Colombie et le succès des brasseries artisanales aux USA

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Optimisme à la Une de l'Express pour qui le Brexit est "une chance pour une nouvelle Union". Christophe Barbier, le patron de la rédaction considère que si le Brexit est "la fin de quelque chose, c'est d'un malentendu". A ses yeux depuis plus de quarante ans, Londres avait placé l'Europe sous condition, subordonnant chaque avancée à ses propres intérêts. Bref mainteant que le Royaume-Uni n'a plus la main sur le frein à main, l'Union Européenne va rouler de plus belle. Pour Barbier, en effet, l'Angleterre n'a cessé de freiner l'émergence de la puissance européenne. Mais pour que tout reparte, notre confrère pose un double préalable : "François Hollande et Angela Merkel ne doivent pas être reconduits aux commandes de leur pays".

La coopération franco-allemande "fortement dégradée" ?

"Ecartons les rabougris ! Et parions sur la prochaine génération" lance Giscard d'Estaing qui donne son avis, au milieu de celui d'un certain nombre d'experts, dans Le Point. Pour lui les causes du brexit sont dues à la Grande Bretagne qui n'a jamais voulu faire partie  de l'Europe politique et a refusé d'adopter l'euro. Mais il reconnaît que l'ouverture d'Angela Merkel vis-à-vis des migrants a pu avoir une part de responsabilité dans le Brexit. Il regrette que la coopération franco-allemande soit "fortement dégradée". Pourtant Hollande et Merkel semblent d'accord pour éviter que le Royaume-Uni ne prenne son temps avant de demander officiellement à sortir de l'Union Européenne.

Le Brexit sera-t-il un choc salutaire ou le début de la fin d'une grande aventure collective ? "Je n'ai pas de réponse" souligne avec prudence Alain Finkielkraut. L'écrivain espagnol Javier Cercas, lui, dénonce :  "De Nigel Farage à Boris Johnson, qui voulait casser Cameron, la campagne menée a été celle de la désinformation, du mensonge, de la manipulation."

Très concret l'Obs répond aux dix reproches qui "reviennent en permanence" en ce qui concerne l'Europe, et leur oppose la réalité qui justifie ou contredit ces accusations. Ceux qui ne le connaissent pas, pourront en savoir plus sur l'incontournable Boris Johnson, l'ancien maire de Londres "jamais en retard d'un mensonge ou d'une plaisanterie anti-européenne".

Avec un énorme nuage noir qui domine Londres, à la Une, Challenges s'inquiète pour l'avenir de la City, et pour les Français à Londres : "Le Royaume Uni et l'union Européenne risquent de payer longtemps la victoire du 'Out'. Le premier découvre ses divisions, l'autre abandonne un poids lourd du marché unique. Et son ADN libéral." Quoiqu'il en soit "Entre un statut quo imparfait et un saut dans l'inconnu, les Anglais ont tranché".

France : les ministres du président Le Maire et le CGTiste ouvert

Bruno Le Maire qui voudrait bien prendre les commandes de notre pays, ne mâche pas ses mots note l'Express : "On ne dévoile pas son équipe avant la primaire, il ne faut pas être con !" ne comptez donc pas sur lui pour connaître le nom des futurs ministres qu'il présélectionne s'il arrive au pouvoir.

Tous les syndicalistes ne sont pas tous considérés comme des empêcheurs de tourner en rond, butés, pour ne pas dire plus. L'Express trace un portrait louangeur, sur trois pages, de Denis Gravoul, 46 ans, patron de la fédération CGT du spectacle depuis 2013 qui "a sauvé la saison des festivals en trouvant un compromis sur le dossier des intermittents". Il est "raisonnable, loyal, ouvert à la discussion".

Amérique Latine : soucis au Brésil, détente en Colombie

Intéressant de lire l'interview de la présidente du Brésil, Dilma Rousseff sur quatre pages de l'Express. Elle revient sur les conditions de sa destitution qui doit être confirmée par le Sénat à la mi-août. Elle souligne qu'au Brésil, le président cumule les fonctions de chef d'Etat et de chef de gouvernement. Il n'y a donc pas de Premier ministre. Pour elle, sa destitution n'est pas justifiée, c'est tout simplement un coup d'Etat.

Dans ce même pays d'Amérique Latine, la situation est aussi compliquée à la veille des Jeux Olympiques. Selon l'Express "les gangs ont repris la contrôle de la rue. Manque de moyens, bavures .. les unites de police sont en échec". Edifiant reportage à Rocinha, dans le sud de Rio, la plus grande favela du pays avec 100 000 habitants. Pour en terminer avec l'Express, jeter un coup d'oeil sur les magnifiques photos du New York City Ballet vu par Peter Lindbergh dans le suppplément Styles.

La Colombie, elle va mieux, et semble sur le chemin d'une paix que l'on peut espérer durable remarque l'Obs. Un "cessez-le-feu officiel sera signé cet été entre le gouvernement et les guérilléros. Après cinquante ans d'une guerre civile qui a fait plus de 200 000 morts et 7 millions de déplacés, le moment est historique". Le bilan est lourd puisqu'il faut y ajouter 45 000 disparus.

Le succès des brasseries artisanales aux Etats-Unis

Moins sérieux, mais surprenant quelques chiffres : 21% c'est la part de marché, en volume, des bières artisanales aux Etats Unis en 2015, un segment qui représente  22 milliards de dollars par an. La même année la hausse des ventes de bières artisanales a atteint 13% contre 0,5% pour le marché global de la bière. Et, selon Le Point, "le lancement d'une bière déclenche parfois la même frénésie que celui d'un nouvel iPhone". Lire le reportage dans une ville de Caroline du Nord où le marché des microbrasseurs explose.

Légaliser le cannabis

Le grand titre de Une de l'Obs en forme de  paquet de cigarettes, c'est un sujet qui revient régulièrement dans les médias : la légalisation du cannbis. Selon l'hebdomadaire "La France est la pays d'Europe le plus répressif avec les joints ... et aussi celui où l'on en fume le plus !" Résultat une dizaine de pages où l'on apprend rien de nouveau. Avec des personnalités pour (un pneumologue, Jean-Christophe président de l'UDI) et contre (Marisol Touraine) tandis que Jean-Marie Le Guen  demande ... un référendum. Sans oublier deux pages sur le Colorado, où le cannabis est en vente libre depuis deux ans.

Renaud Camus et Mario Vargas Llosa

Dans les années 1970, l'écrivain Renaud Camus était une figure de la cause homosexuelle et un auteur adoubé par la gauche intellectuelle rappelle l'Obs. Aujourd'hui il est fêté par radio Courtoisie, après avoir appellé à voter Marine Le Pen lors de la dernière présidentielle, et il est devenu proche de Robert Ménard. Plus consensuel, le parcours d'Edgar Morin récemment salué par un Cahier de l'Herne est évoqué par François l'Yvonnet, philosophe qui a dirigé ce travail sur le théoricien de la complexité, âgé de 95 ans.

Les vacances arrivent, l'Obs propose donc de se plonger dans les deux volumes de la Pleiade (1936 pages et 1 904 pages) parus chez Gallimard, consacrés à l'écrivain sud-américain Mario Vargas Llosa qui rédigea plusieurs de ses livres à Paris après être né au Pérou.

Si vous n'êtes pas tenté par deux La Pleiade trop volumineux, choisissez l'un des 10 livres cultes du XXIe Siècle choisis par Challenges avec bien sûr Le Capital au XXIe Siècle de Thomas Piketty et ses 971 pages. Ou plus léger les deux tomes de Christian Morel 'Les décisions absurdes" parus en poche Folio, et consacrés aux fonctionnement des groupes humains. L'irrationalité et les décisions incohérentes y sont étudiées. Pour certains le vote en faveur du Brexit pourrait figurer dans les cas recensés. mais ceci est une autre histoire.

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