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Achetez des Robots avant qu’ils vous remplacent !
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Il suffit de faire une petite recherche sur Google pour se convaincre que la robotisation couplée à l’intelligence artificielle va très probablement bouleverser notre vie quotidienne dans très peu de temps.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Deloitte a produit une étude récemment montrant que près de 50% des métiers pourraient être automatisés. D’après cette étude un certain nombre de métiers étaient même condamnés à relativement court-terme : comptables, conseillers fiscaux, caissiers… d’autres autour de la santé semblaient par contre à l’écart du risque. Même si on surestime toujours les changements induits par tel ou tel avancée technologique à court-terme, il est fort probable que les changements soient majeurs concernant la robotique.  A la vitesse à laquelle progressent les « robots », il n’est pas impossible, par exemple, que dans quelques années des robots chirurgiens opèrent jour et nuit les patients : fiabilité, réduction des couts, accès au soin pour toutes les populations… il ne semble en fait pas vraiment y avoir de limites « techniques » à la robotisation, en réalité pratiquement toutes les activités humaines seraient dans ce cas concernées de près ou de loin par la robotisation.

Laissons de côté les aspects philosophiques liés à cette évolution : Dans un monde «  robotisé » à outrance les contacts humains seraient potentiellement réduits à la portion congrue… Dans certaines maisons de retraites au Japon des robots humanoïdes tiennent déjà compagnie aux personnes âgées ! Soyons clairs : chez Talence Gestion la relation humaine est au cœur de nos valeurs… Aucun gérant ne sera remplacé par un robot avant longtemps.

Plus sérieusement lorsqu’un changement de ce type émerge, notre devoir en tant que gérant est d’analyser (ou de tenter au moins) des évolutions potentielles. Il nous faut envisager dans quelle mesure l’épargne qui nous est confiée doit être réallouée pour ne pas se retrouver complétement anéantie par une évolution technologique et éventuellement voir comment investir pour surfer sur la vague !

Quelques chiffres : en 2015, 240 000 robots ont été vendus à travers le monde. Les études de la Fédération Internationale de Robotique (ouiça existe !) montrent que la croissance devrait être de l’ordre de 10 à 12% par an d’ici 2025. L’un des points clés de l’évolution de la « robotique » est que cette activité est à la croisée de plusieurs évolutions qui tendent toutes vers une diffusion de plus en plus grande dans la vie quotidienne. A ce titre il nous semble que l’évolution sera «  totale » et diffuse : il n’y aura pas nécessairement des petits « robots » humanoïdes un peu partout mais aussi toutes sortes de systèmes d’assistances à côté des humains. Ces objets plus ou moins autonomes nous permettront d’optimiser certaines tâches.

A un moment ou les entreprises européennes sont en déficit d’investissements, les asiatiques, Sud-Coréens, Chinois et Japonais investissent déjà massivement et atteignent d’ores et déjà des taux de « robots » pour 10 000 employés très élevés. En Europe, l’Allemagne et la Suède sont nettement devant la France. Les Etats-Unis sont également globalement bien placés avec des concentrations très fortes dans certaines industries comme l’automobile. « Robot Lab », un fonds d’incubation destiné à financer de jeunes pousses dans ce domaine, estime que ce marché devrait peser 100 milliards d’Euros en 2018. D’ores et déjà la lutte est âpre pour acquérir le savoir-faire des pionniers de ce secteur : Kuka, fournisseurs des robots d’Audi et de BMW est la cible d’un groupe Chinois (Midea). Le prix payé par Midéa pour acquérir ce groupe valorise Kuka 4.6 Milliards d’Euros. Kuka, innove et investi massivement : les chaines de production intègrent le numérique, les robots fonctionnent en réseau et utilisent massivement des interconnexions internet avec les donneurs d’ordre. L’investissement des Chinois dans cette société n’est pas le fruit du hasard.

Beaucoup d’autres entreprises ont d’ores et déjà atteint un stade de maturité intéressant pour les investisseurs ; quelques exemples :

Intuitive Surgical, dans la santé, le fabricant du système Da Vinci ; Keyence, entreprise japonaise techno plus classique ou Alphabet bien sûr ( Ex Google ) que l’on ne présente plus. Sur un autre registre : Fanuc, au Japon, propose une gamme de 100 robots du plus petit au plus grand. ABB développe des robots adaptés aux pièces fragiles… Teradyne développe des bras articulés multitâches… Cognex est leader mondial des systèmes de vision artificielle et connait une croissance spectaculaire.

Comme vous le constatez, toutes ces entreprises sont d’ores et déjà positionnées pour profiter dès maintenant du boom qui s’annonce, il apparaît que ce ne sont pas à proprement parler des robots qui nous « remplacerons » mais aussi des « services » plus globaux et protéiformes.

En attendant pour les investisseurs il y a vraiment des idées à creuser  pour le long terme… bien à l’écart des préoccupations liées aux banques centrales… et à la volatilité générées par les algorithmes des robots traders !!!

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