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Les 8 plaies d’Hillary, et comment elle perd le vote des femmes
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Revue de blogs

Des cibles électorales d'Hillary, aucune ne répond franchement présente. Et le plus surprenant : les jeunes Américaines ne sont plus motivée en masse par l'idée d'une femme présidente.

Claire Ulrich

Claire Ulrich

Claire Ulrich est journaliste et fan du Web depuis très longtemps, toujours émerveillée par ce jardin aux découvertes, et reste convaincue que le Web peut permettre quelque chose de pas si mal : que les humains communiquent directement entre eux et partagent la chose humaine pour s'apercevoir qu'ils ne sont pas si différents et qu'il y a donc un moyen de s'entendre.

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Quelque  chose ne va pas dans la campagne d'Hillary face à Bernie Sanders. Le premier "backlash" visible sur les réseaux sociaux est venu de là où on ne l'attendait pas, des électeurs latino-américains. Un clip électoral de Hillary à la gloire des grand-mères latino, les "abuelas" vénérées, et ses "8 choses que Hillary fait comme votre abuelaont fait jallir le hashtag #notmyabuela devant le contre-emploi à grincer des dents d'une Hillary jouant à la mama mexicaine et d'un Bill ultra WASP s'extasiant sur un bébé. ''Hillary emploie probablement quelqu'un comme my abuela... ". "Je ne vais pas remercier Hillary, je suis à des milliers de km de mon abuela pour ce qu'ils ont fait''. "Mon abuela a travaillé pour 50 cents/heure dans les champs, alors..."

Sur le terrain aussi, le fossé se creuse ; "Hillary est dans ma rue avec les services secrets et les enfants ne veulent pas bouger du canapé"Demarianx voit dans "NotMyAbuela" l'inversion  : "NotMyAbuela est la répudiation terrible de Hillary. Ce fut le commencement de la fin."D'autant que l'autre bastion "ethnique" des démocrates, celui du vote afro-américain, l'une des briques considérées comme le "firewall" de la campagne Clinton, a aussi viré de bord, pour les plus jeunes. "Je commence à être vraiment fatigué d'être vu comme le 'firewall'.(le pare-feu) Je suis un homme noir, pas un firewall, et je vote FeelTheBern, pas NotMyAbuela".

La fin du féminisme "Thelma et Louise" ?

Sur Pajiba, Courtney exprime la rage de la génération des "Thelma et Louise" devant des revendications très cher payées personnellement pour... peut-être rien . "Le choc en retour contre Hillary Clinton m'atteint très, très personnellement. Pouvez-vous immaginer à quel point ce doit être dur pour Hillary d'avoir à travailler tellement pour être aimée, mais forte ? Hip, mais au-dessus du besoin d'être vue comme cool ? Mais parce que Hillary ne peut pas hurler, parce que obligée de se montrer saine d'esprit, et parce qu'elle n'est pas un homme blanc, elle est obligée d'être "l'adulte raisonnable dans la pièce", comme Obama a dû le faire pendant huit fichues années, alors, je vais crier à sa place :  tout ce qu'elle dit doit être parfait, sinon, elle sera crucifiée, et pendant ce temps, Bernie Sanders dit à peu près ce qu'il veut et tout ce qu'il dit semble une foutue révolution ? Je suis tellement en colère à sa place (de Hillary), je vais crier en majuscules. VOUS N'AIMEZ PAS LE FAIT QU'ELLE JOUE LE JEU ? QU'ELLE A DES LIENS AVEC L'ESTABLISHEMENT ? D'ABORD, C'EST PARCE QUE C'EST COMME ÇA QUE ÇA MARCHE, MERDE. ET ENSUITE, LE PLUS IMPORTANT, UNE FEMME N'A PAS LA FOUTUE OPTION DE NE PAS JOUER LE JEU. PAS MAINTENANT. PAS ENCORE. (...) VOUS AIMEZ BERNIE PARCE QU'IL NE JOUE PAS LE JEU, MAIS POUR HILLARY RODHAM CLINTON, POUR UNE FEMME, ELLE N'A PAS EU D'AUTRE CHOIX."

Peguy O'Donnel, sur un blog de l'université de Berkeley, a analysé le désamour de la candidature d'Hillary par les jeunes électrices et les accusations de  "trahison" des pro-Hillary envers la possibilité d'avoir une présidente.

"Le krach financier de 2008 a été un moment clé pour beaucoup de 'Millennials', hommes et femmes, qui arrivaient à l'université ou dans le monde du travail, et il a profondément modifié la carte de leur futur. En ne comprennant pas pourquoi les jeunes femmes soutiendraient Bernie Sanders pour des raisons économiques, plutôt que Clinton pour des raisons de genre, (les féministes historiques) ne prennent pas en compte l'histoire récente : le capitalisme a trahi les citoyens, les jeunes et les femmes en particulier. Leurs conditions de vie, de style Grande récession, ne ressemblent en rien aux espoirs d'ascension sociale de leurs parents et grand-parents. Et eux, de leur côté, ne connaissent pas ce morceau d'histoire du féminisme, quand les femmes se sont tant battues pour obtenir droit d'entrée dans un système qui non seulement n'a pas produit plus de libération et d'égalité, mais leur a explosé à la figure. (...) Peut-être que le moment historique pour que les femmes blanches, diplomées, aisées réclament un statut unique d'opprimées' uniquement sur la base de leur genre est passé depuis longtemps. Le pouvoir pour lequel elles se sont battues (...) pourrait bien ne plus être le pouvoir que les femmes de la  génération des 'Millennial' privilégient".

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