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Casse et castagne : les seules méthodes gagnantes dans la France "hollandaise"
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Chroniques du pot aux roses

Les agriculteurs l'ont bien compris, pour se faire entendre de ce gouvernement, il faut "frapper" fort.

Google et Yahoo, internet

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 - Salafistes, bonnets rouges, taxis, éleveurs : une seule solution, la destruction !

Des millions de manifestants, dont le dénombrement a d'ailleurs été sciemment minoré par la police comme l'a révélé récemment un gradé bavard, ont eu beau défiler à plusieurs reprises dans les rues de Paris et des grandes villes de France contre le mariage homosexuel : rien n'y a fait. Ils avaient les vents médiatiques de face et, plus grave encore, ils étaient gentils et propres sur eux, prenant grand soin de ne pas être accusés de violence. Des centaines d’entre eux découvrirent les charmes de la garde à vue pour récompense de leur bonne éducation. Les "veilleurs" qui passent leur temps sous les fenêtres de Taubira et consorts pour tenter de s'opposer à la GPA ont le bonheur de partager ce destin politiquement stérile. Car, en France "hollandaise", pour être écouté il faut casser ou, mieux encore, tuer.

C'est ce que doivent se dire les admirateurs à peine discrets des frères Kouachi et de Coulibaly. Grâce aux Kalachnikov de leurs héros, la république socialiste n'a jamais été aussi prévenante avec l'islam et ses salons plus accueillants pour les fêtes du ramadan et autres grands moments de vivre-ensemble, protégés des amalgames et du rappel des lois laïques par de grasses subventions publiques. Charlie Hebdo ne parle plus de prophète et l’on évite les blasphèmes. Il faut prendre des gants avec celles qui en mettent pour ne pas risquer de se salir au contact, même indirect, de mâles infidèles. Quant aux projets d'interdire le port du voile dans les crèches fonctionnant avec les deniers publics ou les universités, n'y pensez même plus !

Tout comme les Bonnets rouges ont occi l'écotaxe par quelques incendies et les taxis ont eu raison d'Uberpop par quelques coups bien placés, les éleveurs ont compris eux aussi comment l'on traite avec ce gouvernement. Blocus, feux, tas d'ordures et, surtout, l'ombre menaçante d'actions plus radicales encore au moment des départs et retours de vacances... aussitôt François Hollande annonce l'arrivée d’aides et de subventions. Après avoir proclamé qu'il ne se rendrait pas à Caen pour répondre à la convocation des agriculteurs, Stéphane Le Foll s’y est précipité sans attendre de les recevoir à Paris comme initialement prévu. L'élevage français est un animal privé de ses instincts à force d'être enfermé, contrôlé, orienté, subventionné. La solution trouvée par Mou-Président et Dur-d'être-Premier-Ministre sera naturellement de lui redonner une dernière petite lichette d'argent public ...

A quoi est due cette faiblesse qui n'a d'égale que l'insensibilité du pouvoir vis-à-vis des pauvres naïfs qui, voulant préserver les serres d'Auteuil ou la rue de Rivoli par exemple, s'en remettent à la justice ? La peur de la violence n'est certes pas nouvelle dans les ministères. Mais elle a rarement atteint un tel niveau de sensibilité si on la compare à l'indifférence à toutes les autres formes de contestation politique. C'est que l'Etat et ses pseudopodes judiciaires, financiers et médiatiques contrôlent désormais parfaitement l'expression publique et s'y prennent à merveille pour discréditer, étouffer ou énerver, au sens premier du terme, leurs opposants.

En revanche, l'irruption brutale et déterminée d'actions violentes les laisse ballants, sans voix, sans ressort. D'où la tension croissante entre un appareil politique obèse et une société dont les éruptions sont plus que jamais pour lui déroutantes.

2 - Bienvenue dans la Ponzi society !

Continuons à creuser ce sillon comme les agriculteurs labouraient autrefois leur champ.

"Paris veut les Jeux" proclame une affiche incongrue sur les panneaux censés vanter l'action municipale dans les rues de la capitale. La cocasse affaire de la candidature aux jeux olympiques est en réalité symptomatique du refus des prétendues élites qui nous gouvernent de tenir compte des sentiments et idées du peuple autrement que lorsqu'il se révolte durement. N'en déplaise à quelques sondages commandés par les promoteurs de cette opération, il suffit de surfer sur les articles consacrés à ce nouveau subterfuge et de lire les commentaires des internautes pour y découvrir un rejet massif et catégorique de cette dilapidation d'argent public, toutes opinions politiques des lecteurs confondues. Mais tout se passe comme si la volonté populaire était délibérément écartée du processus de prise de décision sur ce sujet comme sur les autres. Les "décideurs", ayant besoin de paravents à leur tétanie sur les enjeux importants, s'accrochent à de pseudo objectifs mobilisateurs en invoquant un consensus imaginaire.

C'est le déni de réalité au pouvoir, c'est même le pouvoir réduit à la capacité de nier la réalité. Pas étonnant, dans ces conditions, d'entendre François Hollande s'autoproclamer chef audacieux ! La machinerie bureaucratique fonctionne en autonomie quasi-complète. Il faut que rien ne change pour qu’elle survive. L’irréel et l’artificiel sont aux commandes. En dernier ressort, on imprime la monnaie de singe qui permet à cette "Ponzi society" de continuer à fonctionner. Comme au temps de Shakespeare, notre odorat suffit pourtant à sentir qu'il y a quelque chose de pourri en ce royaume d'Europe.

La tragi-comédie grecque, qui a connu un bref entracte cette semaine, en est une autre illustration. Le MESF prête à la Grèce l'argent pour rembourser la BCE qui achète la dette des Etats membres qui prêtent au MESF l'argent qu'il prête à la Grèce, etc., etc. Le serpent européen se mord la queue sur les marches de l'Acropole. La dette grossit sans frein mais on a temporairement différé, une fois de plus, la publication de l’acte de décès d'une union monétaire non viable. Le fossé entre "élites" et masses se creuse. Ceux qui le disent se font aussitôt taxer de populisme, injure politique aussi commode qu'elle est insignifiante. Là aussi le système, qui a atteint un point de conservatisme extrême, ne tient plus que sur l’apparence, la manipulation.

3 - Régionales : déroute présidentielle en vue

Les Socialistes et leurs derniers alliés, les Radicaux de gauche, ne parviennent même plus à s’entendre sur des candidatures communes en vue des prochaines élections régionales.  Quelle chance François Hollande a-t-il d’éviter des primaires à gauche si le Ps perd toutes les régions qu’il contrôle fin 2015 ? Plus que jamais, le pouvoir est fragile et c’est bien pour cela qu’il cèdera tout aux agriculteurs si ces derniers veulent se donner la peine de durcir encore un peu leur mouvement ...

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