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Recherche identité française désespérément (attention réponses en pagaille), Christine Lagarde pour sauver la France ; la mort, c'est bientôt fini
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Revue de Presse des Hebdos

"Etre Français" !? Cela nous taraude en ce moment ! Sans cesse, partout, la question revient, en petite musique de fond ou en cri d’angoisse, selon les jours, mais globalement, ça fait de plus en plus de bruit. Pour preuve, cette question identitaire monopolise nos magazines cette semaine.

Sandra Freeman

Sandra Freeman

Journaliste et productrice, Sandra Freeman a animé des émissions sur France Inter, LCI, TF1, Europe 1, LCP et Public Sénat. Coautrice de L'École vide son sac (Éditions du Moment, 2009), elle est la fondatrice du média internet MatriochK.

 

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Voici un petite "mise en bouche" pour nous mettre en jambe : deux types sont assis face à leurs cafés. L’un d’entre eux dit : "Un Français, c’est juste un type comme toi et moi !". C’est un dessin de Bouchard dans Le Point. On pourrait s’arrêter là. Avoir tout dit. Mais non.

Un Français, ça ressemble à quoi ?

"Qu’est-ce que c’est qu’être français ?" L’Express pose la question en couverture et s’appuie en partie sur la sortie du livre "décapant" du politologue Patrick Weil (NDLR : Le sens de la République), pour tenter de faire un tour du sujet (aussi simple que de répondre à cette question : "qui suis-je ?", en plus complexe forcément puisqu'on est plein… mais avançons). Comme le rappelle L’Express, le sujet divise plus qu’il ne rassemble et "ce qui devrait être le ciment de notre vivre ensemble est devenu une ligne de fracture" et "produit de l’inquiétude". Mais Patrick Weil rappelle que la trouille du "grand remplacement" était déjà agitée comme épouvantail par Maurice Barrès, à la fin du XIXème siècle face à l’arrivée des Italiens et des Polonais". Alors oui, être français "c’est d’abord disposer de la nationalité française" (c’est depuis 1803 que la nationalité se transmet par la filiation comme le nom de famille par le père, rajoute-t-il), mais, au-delà du droit, c’est un sentiment ! Et Patrick Weil de douter de ceux qui veulent remettre en question le principe fondamental du droit du sol, 'ils ne mesurent pas la forte insécurité qui en découlerait pour la majorité des Français'. Alors pour plus de solidité, quels sont ses 4 piliers de l’identité française, interroge L’Express ? "L’égalité, la langue, la mémoire, la laïcité"… mais à son sens, "ce qui fait la France, ce n’est pas un territoire" !

Quand on se croit "Français", on doit croire en quoi ? (L'identité et ses 40 penseurs)

Si L’Express ouvre ses colonnes à quelques penseurs comme l’écrivain Atiq Rahimi (pour qui "être français c’est être libre de penser et de s’exprimer"), ou à la sénatrice Esther Benbassa (qui témoigne "qu'on naît français et on peut le devenir. Mais dans ce cas, on ne l’est jamais entièrement aux yeux des autres")… Le magasine se fait battre à plates coutures par son concurrent Le point qui ouvre ses pages à… 40 réflexions (et oui 40 !!!) sur "la nouvelle querelle de l’identité"… de Alain Finkielkraut à Michel Onfray en passant par Michel Sardou, Patrick Weil (encore lui ?!), Philippe Bouvard, Castelbaljac : tous tentent de répondre à la question, ainsi ici formulée "Comment peut-on être français ?". Florilège de quelques réponses :

Pour Pascal Bruckner, s’ouvrir à l’Islam : "la tâche gigantesque qui attend la France est de nouer un nouveau contrat avec l’Islam, comme elle l’a fait jadis avec le christianisme et le judaïsme."

Pour Alain Finkielkraut, modeler notre patriotisme : 3la passion que j’essaie de raviver c’est le patriotisme le moins conquérant, le moins belliqueux qui soit."

Pour Michel Onfray, la chose est simple (une fois n’est pas coutume) : "quiconque aime la France y vit et parle sa langue est français. Vouloir suffit pour l’être".

Pour Tareq Oubrou, l’imam de Bordeaux, il faut revenir aux fondamentaux : "égalité, liberté et solidarité. Ce sont ces valeurs qui permettent de résister à à la tyrannie tribale et au communautarisme".

Quant à Inès de La Fressange, elle use de bon sens : "il faut peut-être apprendre à se rendre heureux', tout comme à sa façon Michel Sardou : "arrêtons de nous dire que c’est mieux ailleurs. Nous ne sommes pas plus nuls que les autres. Faisons les choses et cessons de chouiner !"

La "French Touch" d’entrepreneurs "époustouflants" : Drahi, Niel, Bouygues, Richard

Y en a qui ne chouinent pas. Au contraire.

Ils avancent avec une énergie remarquable. Pour parler de ceux qui font s’agiter le monde des télécoms, Vincent Beaufils évoque dans Challenges : la French Touch. Et qu’y dit-on de la France ? En reprenant l’argumentaire de Patrick Drahi "le dynamiteur des télécoms"), voilà ce qui est écrit : "c’est le pays où le niveau des factures est quasiment  le plus bas du monde", mais aussi, c’est le pays "dont les opérateurs sont les plus actifs en dehors de leurs frontières". A Vincent Beaufils de conclure son papier (avec la fierté d’un coq non dissimulée) : "un ingénieur de la finance (Drahi), un bidouilleur de génie (Niel) ; un héritier développeur (Bouygues), un énarque bâtisseur (Richard)… quelque que soit la porte de sortie pour Bouygues Télécom, ces quatre entrepreneurs, chacun à leur façon, donnent une image de la France ??? époustouflante !"

"La France dégringole" : l’apocalypse, mère du souverainisme 

Ceux qui ne "chouinent" pas, ne sont pas pour autant majoritaires. Et d’ailleurs dans Le Point, FOG décrypte que "l’apocalypse est un filon, un métier. Il est  de toutes les époques et plonge ses racines dans dans une tradition séculaire qui nous incline à pleurnicher sur notre sort. Depuis le temps que la France dégringole, il y a belle lurette qu’elle aurait dû rejoindre l’autre côté de la terre". Vu comme ça, ce n’est pas faux !

Et de fait, "le souverainisme est l’enfant crépusculaire de cette idéologie de la dépréciation" !

D’ailleurs, Franz-Olivier Giesbert rappelle que "contrairement à la légende, la haine de l’autre n’est pas une spécificité de l’extrême droite" et que le tant adoré Robespierre proposait de "bannir les étrangers, qu’il accusait d’affamer le peuple et de détruire l’économie".

"Comment la France peut se réinventer ?"

Quelques pages plus loin, dans Le Point, Nicolas Baverez, s’interroge sur le cas de la France, mais va plus loin : "l’Histoire du XXIème siècle, dominée par la mondialisation s’ouvre sous le signe d’un grand désarroi des démocraties". Et de fait, "aucune démocratie n’est épargnée par la crise identitaire".

La Hongrie, le Danemark et le souverainisme : le repli national est un mal européen

Cette tendance fait aussi réfléchir dans L’Obs (et presque presque, Nicolas Baverez et Pierre Haski sont d’accord)."Les idées de fermeture, de repli national, d’intolérance progressent" et pour le prouver, dans sa page Mondovosion, Pierre Haski regarde donc ce qui se passe ailleurs qu’en France : "en quelques jours, dans deux pays différents, le Danemark et la Hongrie, on a pu voir ces forces (de repli national) à l’œuvre".

Le Danemark ? Cette semaine les électeurs ont accordé "21% des suffrages au Parti du Peuple danois, parti populiste et anti-immigrés".

Et la Hongrie ? Elle a choisi de fermer sa frontière avec la Serbie et veut construire un mur anti-immigrés.

Ces "peurs qui menacent l’Europe" ont pour effet direct et de plus en plus criant de menacer le rêve européen : "Tout se passe comme si l’Europe des 28 était devenue incapable de penser et de jouer collectif".

La Grèce s’effondre : sauver l’Europe en sauvant l’euro ? Le rôle de Christine Lagarde au FMI

La Grèce écrit en gros, en bleu. Pour illustrer, la tête de Christine Lagarde. C’est ce qu’on trouve en couverture de Challenges cette semaine. En gros, comment sauver la Grèce ? Grâce au FMI, ou doit-on au contraire parler de la "responsabilité criminelle du FMI" comme ce dont l’a accusé Alixis Tsipras cette semaine ?

Challenges a donc obtenu un entretien exclusif de Christine Lagarde qui affirme : "nous avons su faire preuve de flexibilité" ! "J’entends cette légende du FMI à la grand-papa, intransigeant et inhumain. Mais cette institution a résolu les crises dans  le monde entier depuis 70 ans, c’est parce qu’elle s’appuie sur des règles. Sans règles, c’est la loi du plus fort qui l’emporte".

Pour rappel, les négo ont repris depuis le 22 juin pour tenter de résoudre le surendettement de la Grèce, d’autant que sous huit jours en principe, la Grèce doit honorer le 30 juin une échéance d’1,5 milliards d’euros au FMI, qui lui a prêté près de 35 milliards d’euro en 5 ans.

Du FMI à Matignon où l’Elysée en 2017 : quel rôle de Christine Lagarde pour sauver la France ?

En marge de cette interview, Christine Lagarde "se déclare pour la première fois candidate à sa succession de directrice générale du FMI". Ce sera en juillet 2016. Ok. Mais quelques pages plus loin (et pour aller encore plus loin)… Le magazine évoque ces "Français et ces milieux d’affaires qui ont une bonne opinion de Christine Lagarde", et pour qui "songer à l’Elysée ou Matignon, il n’y a qu’un pas franchis par certains". Ainsi, s’appuyant sur sa "stature internationale" et sa "crédibilité", BVA a enquêté et voilà ce qui en ressort : "plus d’un Français sur deux a une bonne opinion d’elle, et 86% des sympathisants Républicains la verraient bien à Matignon". Et à Challenges de rappeler quels sont aujourd’hui ses soutiens : ça va de grands patrons, à certains députés de Droite, en passant par les afficionados sur Facebook et sur Twitter, dont un d’entre eux est ici cité quand il s’emballe pour un duo Juppé-Lagarde : "ça casserait la baraque !"

Transhumanisme : on va tous (plus jamais) mourir ! La mort, "c’est inutile" !

Il y a donc ceux, comme l’écrit FOG dans le Point pour qui "l’apocalypse est un filon depuis toujours" mais il y a aussi ceux pour qui "l’éternité, c’est pour demain et pour toujours". L’Obs met en une une mutante (assez jolie) avec ce titre "Demain, tous immortels" ?

Et, quel est le doux dingue qui veut tuer la mort ?  C’est Dmitry Itskov, un jeune multimillionnaire, russe, féru de philosophie orientale. "convaincu de pouvoir nous offrir l’immortalité, il consacre tout son temps, son énergie et sa fortune à se projet fou".

Par peur de la mort ? Pas du tout ! Pour lui, "mourir est inutile" ! (NDLR : … ça pourrait permettre de la place aux autres, mais ce n’est pas le sujet aujourd’hui). Son argument : "la vie ne serait-elle pas plus belle si Pouchkine et Tesla étaient encore en vie ?" pas faux. Mais quid de Staline ou Hitler, rétorque le journaliste de L’Obs ? Sa réponse : "Les gens changent, évoluent. Chacun peut s’améliorer quand il a l’éternité devant lui". Bref, ce n’est pas ce genre de considérations qui vont l’arrêter. Et la machine est en marche. Cette "initiative 2045" vers l’immortalité se décrit en 4 temps selon lui :

Etape 1 : "à l’horizon 2020, chacun possédera un robot à son image, contrôlable à distance, en mesure de percevoir, de sentir et de transmettre instantanément toutes ces informations à notre cerveau". Il explique que tous les "organes de corps pourront rapidement être reproduits en 3D… sauf le cerveau".

Etape 2 : "d’ici 2025 : l’enveloppe corporelle ne sera plus nécessaire", "c’est l’étape de la greffe de cerveau… il sera alors possible de transferer sa matière grise".

Etape 3 : D’ici 2035, on devrait pouvoir franchir "l’ultime barrière entre l’Homme et la machine". "Toutes les capacités cognitives de l’Homme (intelligence, personnalité, sensibilité, conscience et savoir » pourront être transférées dans un cerveau artificiel". C’est le "mind uploading", soit "le téléchargement de la conscience".

Etape 4, ce serait pour 2040 : "la notion même de corps, qu’il soit de chair, d’os ou d’acier, devient alors obsolète. La conscience est téléchargée dans un hologramme, capable de se balader librement dans l’espace intergalactique".

Lu comme ça, tout paraît évident. Fini les problèmes du repli sur soi et de la peur de l’autre si notre perspective commune est "qu’il n’y aura plus de vieillards, plus de malades. Et que tout le monde sera beau", comme le croit le millionnaire russe. Mais peut-on parler de tout le monde ? Vraiment "tout le monde" ou l’immortalité sera-t-elle consacrée à une élite financière ou intellectuelle ?

Que nenni, "l’immortalité fera partie des droits de l’Homme" ! Il suffit d’y croire, non ?

Maigrir par le cerveau, c’est possible !

Bientôt grace au transhumanisme, il n’y aura peut être plus de problème de poids, mais pour l’instant, puisque l’été pointe et que les kilos aussi, L’Express fait part de cette découverte : maigrir en trompant son cerveau c’est possible, "en mettant en place un déficit énergétique assez restreint pour passer sous le radar des systèmes de contrôle de pu poids pilotés par le cerveau". C’est ce qu’a découvert un chercheur de l’Inserm et dont il fait part dans son livre L’Antirégime chez Belin. Pour être clair : "en baissant  les apports caloriques quotidiens de 20% au maximum dans la durée, l’individu se maintient dans une zone aveugle qui ne déclenche pas les mécanismes programmés pour faire face au manque."

Le sujet vous intéresse ?

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