Et si vous deveniez citoyen du Liberland, la nouvelle micro-nation ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le drapeau de Liberland.
Le drapeau de Liberland.
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Revue de blogs

Liberland est un nouveau territoire de 7 km carrés, en Europe de l'Est, qui étudie actuellement les candidatures de ses futurs citoyens.

Claire Ulrich

Claire Ulrich

Claire Ulrich est journaliste et fan du Web depuis très longtemps, toujours émerveillée par ce jardin aux découvertes, et reste convaincue que le Web peut permettre quelque chose de pas si mal : que les humains communiquent directement entre eux et partagent la chose humaine pour s'apercevoir qu'ils ne sont pas si différents et qu'il y a donc un moyen de s'entendre.

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Le 13 avril dernier, Vit Jedlicka s'est levé et a créé une nouvelle nation, le Liberland. Ce n'était pas le 1er Avril, et le territoire existe vraiment, même s'il ne fait que 7km carrré. L'enclave entre la Serbie et la Croatie était devenue un "territoire de personne" (terme juridiquement valide en droit international) depuis la guerre des années 90.

Vit Jedlicka, 31 ans, militant d'un parti libertarien tchèque et domicilié à Prague, a fait ce que les nouveaux conquistardors soft font : il a ouvert un site, décidé d'un drapeau et d'un blason, écrit une constitution et une page Wikipedia, un compte Twitter et appelé les habitants du monde à en devenir citoyens. Et ça marche très fort. 150 000 personnes auraient postulé, surpeuplant déjà la nano-nation, où, d'après les photos, n'ont l'air d'y vivre que des arbres, une ferme abandonnée et peut-être des ratons laveurs.

Le Forum en plus de dix langues déborde déjà de questions : les classiques (Est-ce que le Liberland est un paradis fiscal ? Réponse : oui) et les plus modernes (Le Liberland reconnait-il le mariage homosexuel ? Avez-vous la 4G ?...). La réponse est oui à toutes ces questions, mais les statuts précisent bien que les fanatiques, les néo-nazis et les humains antipathiques en général n'obtiendront pas la citoyenneté liberlandaise.

Bref, dans quinze jours, le Liberland existera-t-il encore passé la sympathie virtuelle? A ce jour, rappelle Benoit Jacquelin sur le site 8è étage, deux micro-nations seulement ont réussi leur légitimation officielle, le Vatican et Monaco.

"La devise officielle du Liberland ayant beau être « vivre et laisser vivre », il n’est vraiment pas sûr que cette dernière soit partagée par ses voisins. Ainsi, si la Croatie et/ou la Serbie décident à leur tour de revendiquer ce territoire, il semble très peu probable que la micro-nation n’ait les moyens de s’y opposer d’une quelconque manière. C’est ce qui était arrivé aux créateurs de la République de Minerve lorsque le roi du Tonga avait décidé de revendiquer, lui-aussi, le territoire de la micro-nation.(...) il lui faudra d’abord réussir à être formellement reconnu comme tel par plusieurs nations officielles ou organismes transnationaux, un prérequis que la plupart des aspirants aux micro-États n’arrivent jamais à remplir, même avec toute la bonne volonté du monde".

Le raz-le-bol des pays classiques

On sent bien qu'il y a cependant une demande de nano-nations libertaires, au niveau mondial. Le site officiel de Bitcoin a immédiatement réagi favorablement en apprenant que les devises virtuelles y seraient acceptées. Et sur Twitter, on se demande si le Liberland pourrait héberger des serveurs - pour échapper à la surveillance. Les pays mi-virtuels mi-réels font rêver : comme l'île promise mais encore à trouver du créateur du site de contenus piratés, Pirate Bay

Vít Jedlička, le nouveau président autoproclamé a mis le doigt, dans son interview avec le Time, sur un raz-le-bol des problèmes des pays classiques, qui parle à beaucoup : “Nous ne sommes pas satisfaits avec notre gouvernement. Il prend de l'argent dans la poche des gens pour les donner à des oligarques riches par le système des subventions. Les élections ne peuvent rien y changer, parce que les médias sont maintenant controlés par les oligarques. Alors, nous avons décidé d'en sortir. Nous avons décidé de lancer un pays à nous, dans une Terra nullus, une terre de personne."

Les 4 premiers citoyens de Liberland.

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