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Ralentissement de l'économie japonaise : les Abenomics ne sont pas décrédibilisés pour autant
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Le Nettoyeur

Le premier ministre Shinzo Abe a annoncé des élections anticipées, en déclarant qu'elles seraient un référendum sur son programme de relance de l'économie japonaise.

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry est journaliste pour Atlantico.

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Il y a dix-huit mois, j'avais écrit que le Japon se lançait dans une expérience de relance économique qui pourrait remettre en jeu toute nos connaissances de l'économie et potentiellement sortir le monde développé de son marasme économique. Il y a un an, j'avais écrit que les premiers résultats s'avéraient très prometteurs.

Où en sommes-nous d'Abenomics, le programme de relance japonais qui pourrait être un modèle pour l'Europe et les Etats-Unis ?

Aujourd'hui, les résultats sont plus mitigés. Le premier ministre Shinzo Abe a annoncé des élections anticipées, en déclarant que ces élections seraient un référendum sur sa politique d'Abenomics.

Abenomics est donc un programme de relance, principalement fondé sur l'action de la banque centrale, avec un soupçon de relance fiscale et de réformes structurelles. L'idée, promue par de nombreux économistes, et quelques commentateurs, votre serviteur compris, est que si la banque centrale annonce une claire intention d'augmenter la masse monétaire, et crédibilise cette intention, par exemple par des achats d'actifs, une zone économique peut ressortir d'un marasme comme celui du Japon et, aujourd'hui, de la zone euro.

Aujourd'hui, l'inflation est en baisse vers 1%, ce qui semble rendre difficile la cible de 2% adoptée par la banque centrale.

Alors, est-qu'Abenomics est décrédibilisée ?

Non, car en réalité l'économie japonaise, qui a vraiment été relancée au début d'Abenomics, s'est ralentie lorsque le Premier ministre a dévié de son programme. En effet, il a annoncé une hausse de 3 points de la TVA, ce qui est énorme. Une telle hausse va à l'encontre de la politique de relance qu'il s'était fixée, et ne peut que plomber la consommation des ménages, déjà si fragile, et qu'Abenomics visait à relancer.

En réalité, c'est cette hausse d'impôts, pas Abenomics, qui a ralenti l'économie japonaise.

Est-ce à dire qu'Abenomics a fait ses preuves ?

Non. Le principe, en macroéconomie, est qu'on n'est jamais sûr de rien. Mais surtout, il est encore trop tôt pour dire si la Banque du Japon atteindra son objectif d'inflation, et, si c'est le cas, si cette inflation permettra de relancer l'économie.

Il faut donc expérer qu'Abe remporte sa réélection, qu'il abandonne ses hausses d'impôts, et appuie encore sur l'accélérateur d'Abenomics.

Mais il faut signalre qu'Abenomics n'est qu'une relance monétaire partielle : la Banque du Japon augmenter la somme de monnaie en achetant des actifs sur le marché, et ainsi, par une chaîne de cause-à-effets compliquée et pas garantie, relancer l'inflation et la consommation.

Il y aurait une solution beaucoup plus simple : la Banque du Japon pourrait directement envoyer de l'argent à tous les citoyens. L'effet serait beaucoup plus simple, beaucoup plus rapide, et radical. Mais pour l'instant, personne ne veut parler de ce choix.

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