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Mexique : Qu'est-il arrivé au 43 étudiants disparus à Ayotzinapa ?
Mexique : Qu'est-il arrivé au 43 étudiants disparus à Ayotzinapa ?
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Revue de blogs

43 étudiants ont disparu au Mexique depuis fin septembre, probablement massacrés, sans que le gouvernement puisse expliquer les faits, ou ne semble s'en soucier beaucoup. Le Mexique, à bout de violences des cartels, ou de l'armée, d'enlèvements et de corruption, réclame justice.

Claire Ulrich

Claire Ulrich

Claire Ulrich est journaliste et fan du Web depuis très longtemps, toujours émerveillée par ce jardin aux découvertes, et reste convaincue que le Web peut permettre quelque chose de pas si mal : que les humains communiquent directement entre eux et partagent la chose humaine pour s'apercevoir qu'ils ne sont pas si différents et qu'il y a donc un moyen de s'entendre.

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Caricature du président mexicain sur fond de visages des étudiants disparus (compte Twitter @almiuxoxo)

L'aéroport de Acapulco envahi par les manifestants et fermé, la porte du Palais national en flammes : la destination 'vacances' de l'hiver américain n'aura pas le même visage pour les touristes. La tension accumulée depuis des années de 'guerre contre la drogue', de centaines de milliers de disparitions et de meurtres jamais expliqués, a explosé en un hashtag, Yamecanse (je suis fatigué de tout ça), la phrase malheureuse du procureur général interrogé sur la disparition depuis fin septembre de 43 étudiants à Ayotzinapa, dans l'etat de Guerrero.

"Je suis fatigué d'avoir peur"

Des "Je suis fatigué de l'impunité", "Je suis fatigué d'avoir peur". ont  aussitôt fleuri sur les murs en surtout sur les réseaux sociaux, le poumon d'informations dans un pays sous censure de l'information stricte (en raison de la guerre contre la drogue) et au taux effrayant de journalistes assassinés. 

Deux portails d'informations indépendants sont devenus les sources d'informations incontournable: Animal Politico et Reporte Indigo, ainsi que des comptes Twitter associatifs et d'étudiants, qui suivent depuis le début l'affaire des 43 étudiants..

Daniel Moser, un lecteur de Animal Politico, résume l'indignation nationale : 'Les déclarations du procureur sont une démonstration du cynisme avec lequel on gère le sujet des disparus et des victimes de meurtres. Ce qu'ils disent n'est pas important, c'est ce qu'ils ne disent pas : la responsabilité indiscutable du gouvernement en place, en actions et en omissions. Ce furent des POLICIERS qui les ont arrêtés et incarcérés, ce furent des MILITAIRES qui au lieu de défendre les victimes les ont intimidés, ce fut le GOUVERNEMENT FEDERAL qui a mis plus d'une semaine à internenir dans l'enquete, comme s' il présumait qu'il s'agissait de faits criminels banals".

Les silences, les omissions, les fausses pistes données par les services des autorités se sont achevées par le communiqué macabre du procureur général. Un nombre "supérieur à 40" de corps calcinés auraient été retrouvés dans une zone de décharges publiques et, selon les 'aveux' de trois délinquants, seraient les restes des étudiants massacrés." Le cynisme et surtout, les flous d'une enquête confuse, où se croisent policiers et maire douteux, gangs de narcos, implication ou non implication des étudiants dans des mouvements d'opposition, ont mis fin à un certain fatalisme de la violence quotidienne. Animal Politico tient la chronologie de l'affaire, qui déborde maintenant dans les rues en marches, incendies et attaques contre les symboles de l'Etat et de la police. Avec, désormais, une pression internationale, car la demande de justice et d'explications sur la disparition des étudiants est maintenant  reprise sur les réseaux sociaux du monde entier. #YaMeCansé s'est placé en tête des hashtags du monde entier sur Twitter le 7 novembre.

Manifestation pour les 43 étudiants disparus 

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