Éducation, Europe, Intermittents, Écotaxe : l'autruche Hollande toujours plus profondément la tête dans le sable<!-- --> | Atlantico.fr
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François Hollande fait l'autruche.
François Hollande fait l'autruche.
©Flickr

Chronique du pot aux roses

Le président de la République semble préférer regarder les matchs de la coupe du monde de football plutôt que de voir en face ses multiples échecs et reculades sur des dossiers pourtant prioritaires.

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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1 - Ah mon haiducation !

Hamon a trouvé une solution miracle pour soigner le monde éducatif malade. Il faut briser le thermomètre et éviter de noter les élèves de telle manière qu'ils en seraient découragés, les pauvres petits. Au passage, cela permettra de ne pas évaluer les enseignants.

Cette consternante et démagogique proposition, sortie tout droit de la naphtaline niveleuse du pédagogisme le plus crasse, est en réalité l'expression d'un désir profond : que le gouvernement et le président eux-mêmes soient libérés de cette nécessité insupportable d'être jugés sur leurs résultats. Charité dans la notation commence par soi-même.

C'est, au contraire, le principe de l'évaluation, conforme à l'esprit premier de la République, qu'il faudrait en permanence appliquer à nos représentants comme à nos chers petits. Habituer les élèves à y être soumis, c'est diffuser dans la société la saine idée que l'on est responsable de ses actes et de ses efforts.

Evidemment, peu de nos gouvernants actuels s'éloigneraient du zéro en cas de notation objective de leurs copies. Et pour eux, il ne faudrait surtout pas envisager de redoublement.

2 - Cassons le thermomètre européen avant qu'il ne gèle

Il est désormais clair que la France foulera aux pieds ses engagements européens de réduction des déficits. Non content de ne pas donner réellement corps à des mesures d'économies budgétaires, le gouvernement charge la barque des dépenses. En une seule semaine, il exonère du paiement de l'impôt sur le revenu des millions de contribuables et veut acheter une part du capital d'Alstom et d'Ecomouv' pour grimer le résultat désastreux de ses interventions industrielles ou de ses reculades sur la question du péage dit écologique.

L’affaire Alstom est du reste un vrai bijou. Aux termes d’un accord brinquebalant, l’Etat va débourser d’ici deux ans des centaines de millions d’euros afin que Montebourg ne perde pas la face une nouvelle fois, après ses déboires avec SFR ou Florange. Malgré les rodomontades du redressé improductif relayées par les médias, l'Etat n'aura qu'un strapontin aux côtés de General Electric et il l'achètera au prix fort, même s'il s'agit d'un paiement différé.

Au même moment, l'accord entre la BNP et la justice américaine coûtera cher en termes de rentrées fiscales, les milliards versés s'imputant sur le bénéfice imposable de l'un des plus importants contribuables français. Et, pendant ce temps, l'indice avancé Markit de l'activité industrielle dévisse avant même que l'impact des mouvements sociaux sur l'activité soit encore évalué. Bref, une Bérézina budgétaire s’annonce pour l'hiver prochain.

Comment faire pour ne pas mourir givré ? Enfumer bien sûr ! Hollande va tenter de lever un front européen du refus budgétaire en ralliant à son panache mité les impécunieux européens. Il présente un plan de relance de 1000 milliards d'euros. Le chiffre est beau et rond. En 2012, quelques semaines après son élection, il était bien content d'en avoir obtenu quinze fois moins.

Il y a très évidemment peu de chance que cette diversion fonctionne. D'une part, chacun jouera son intérêt individuel et les Portugais, Grecs ou Espagnols qui, eux, ont fait un début d'effort de redressement tenteront de s'en voir donner quitus. D'autre part, les Allemands et les Eurocrates finiront par se dire que leur crédibilité est en jeu et ne cèderont au mieux que cosmétiquement à ces effets d'annonce. A malin, malin et demi. Enfin et surtout, les marchés peuvent, à n’importe quel moment, décider qu'en l'absence de toute politique réelle d'assainissement, la dette française justifie de taux d'intérêt supérieurs à ceux des autres pays du Sud. Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel et les taux ne descendent pas jusqu'en enfer car les prêteurs n'ont pas envie d'y rôtir l'épargne qu'ils gèrent.

Même déguisé en footballeur professionnel, Moi-Supporteur-Président aura bien du mal à affronter l’automne. Brrr.

3 - Bonnes et mauvaises surfacturations

La presse socialisante et subventionnée s'émeut ou s'amuse des tarifs délirants des prestations de Bygmalion à l'UMP notamment pour ce qui concerne sa présence sur Internet. 638.000 pour "le développement, l'hébergement, la mise à jour, la sécurité, la maintenance et la modération" du site du parti. Certes, c'est beaucoup !

Curieusement, les mêmes médias n'ont guère toussé quand, sous la pression du gouvernement, Google a dû mettre en place un fonds d'aide au développement de la presse écrite sur Internet qui a versé des centaines de milliers d'euros pour analyser un lectorat, créer un "paywall" pour 1400 abonnés ou publier des vidéos.

4 - Zéro Duflot

Afin de panser un peu les plaies béantes faites par Duflot au marché de la construction et du logement, le gouvernement en vient maintenant à étendre le prêt à taux zéro. Il s'agit d'aider les ménages qui achètent un logement ancien ... à la campagne ! Il est évident que c'est au milieu des forêts et des champs de patates que la crise immobilière se fait le plus sentir. Une nouvelle dépense insensée et une nouvelle usine à gaz rurale alors que la seule mesure simple et sensée consisterait à libérer les propriétaires des contraintes excessives mises à la location dans les grandes villes. Le déficit public se nourrit, jour après jour, du financement des cautères socialistes sur la jambe de bois d'un marché détraqué.

5 - Transition en transe

Et voilà, Ségolène a lancé l'historique transition énergétique que la France attend. Bizarrement, elle ne semble pas informée des déclarations de Sigmar Gabriel, vice-chancelier d'Allemagne et dirigeant du SPD, qui, le 16 avril dernier, a fait cette incroyable révélation au cours d’une soirée de débat dans les locaux de SMA Solar Technology AG, l’un des principaux producteurs allemands de panneaux et systèmes photovoltaïques :

"La vérité est que la transition énergétique (le plan allemand vise à faire passer la part de la production "renouvelable" d'électricité à 80% en 2050) est sur le point d’échouer. La vérité est que, sous tous les aspects, nous avons sous-estimé la complexité de cette transition énergétique. La noble aspiration d’un approvisionnement énergétique décentralisé et autonome est bien sûr une pure folie ! Quoi qu’il en soit, la plupart des autres pays d’Europe pensent que nous sommes fous."

Non, pas Ségolène, pas la France !

A lire de l'auteur de cet article : "Français, prêts pour votre prochaine révolution ?", de Serge Federbusch, publié chez Ixelles, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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