18 décembre 2013

A l'attaque

Edouard Martin, candidat PS aux européennes : Morano attaque, les syndicalistes se sentent "trahis"

La candidature du syndicaliste CFDT est critiqué par une grande partie de la classe politique.

Au moins la candidature d'Edouard Martin pour le PS aura-t-elle le mérite de porter un peu l'attention sur les élections européennes qui se dérouleront en 2014. La candidature du syndicaliste dans la région Grand-Est est une surprise qui ne ravit pas tout le monde, tant l'homme avait été critique envers le gouvernement lors de l'épisode "Florange". Face à lui, Nadine Morano, a priori investie par l'UMP, s'en donne déjà à cœur joie.

"Nous savions très bien qu’Edouard Martin était un syndicaliste vendu au PS. Rappelez-vous cette campagne acharnée qu’il a fait contre Nicolas Sarkozy et cette campagne très déterminée qu’il a fait aux côtés de François Hollande. Alors très clairement, c’est l’heure de la récompense qui a sonné", a déclaré l'ancienne ministre. Alors qu'Edouard Martin affirme ne pas regretté les propos qu'il a tenus en 2012, nul doute que Nadine Morano a d'ores et déjà trouvé son angle d'attaque : "Il va falloir qu’il assume la politique du gouvernement de Jean-Marc Ayrault dont il disait qu’il les avait trahis. Là, il va avoir des comptes à rendre, c’est une autre question que d’aller critiquer, c’est une autre question que de proposer et d’obtenir des résultats". Mais ce duel devrait rapidement se transformer en passe d'armes à trois, Florian Philippot (FN) n'ayant pas non plus attendu pour se jeter sur le candidat socialiste. "Moi, je le prendrai, ce candidat, comme une incarnation, un symbole, de la trahison par la gauche et des syndicats, et de la CFDT très souvent, des intérêts de la classe ouvrière, des travailleurs", a-t-il déclaré mercredi matin sur BFMTV.

Un parfait candidat du PS face à moi dans le grand-Est aux européennes : l'incarnation de la trahison
— Florian Philippot (@f_philippot) 17 Décembre 2013

Le terme de "trahison" employé par l'un des lieutenants de Marine Le Pen ne sera pas pour déplaire aux nombreuses personnalités qui critiquent la candidature d'Edouard Martin. A l'image de Walter Broccoli (FO), qui estime que son homologue CFDT "s'est servi de Florange pour son ambition personnelle". Il ajoute : "Quand on promet de ne jamais faire de politique et qu'on y va, c'est un mensonge. Tout comme lorsqu'Hollande nous avait promis qu'aucune usine rentable ne fermerait". D'autres syndicalistes n'ont pas hésité à se dire "trahis" par l'engagement de Martin.

D'autres, tels que Jean-Christophe Lagarde (UDI) ont trouvé là une source inépuisable de critiques et d'ironie.

#EdouardMartin @fhollande a enfin trouvé du travail à un chômeur de Florange! Les autres chômeurs sont priés de voter pour l'embaucher...
— JC Lagarde (@jclagarde) 18 Décembre 2013

Edouard Martin le vendu de Florange ! Quelle tristesse d'aller à la soupe après avoir fait semblant de défendre les ouvriers.
— Dupont-Aignan (@dupontaignan) 17 Décembre 2013