Tunisie : Les trois Femen s'excusent parce que "le droit musulman interdit de tels actes"<!-- --> | Atlantico.fr
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Les Femen à Notre Dame de Paris.
Les Femen à Notre Dame de Paris.
©Reuters

Elles craignent pour leur peau

En février dernier, des militantes des Femen avaient investi Notre-Dame de Paris et s'étaient exhibées pour fêter le renoncement du pape Benoît XVI à sa charge pontificale. Elles n'ont pas présenté d'excuses.

Les trois militantes européennes du groupe féministe Femen, en détention en Tunisie depuis près d'un mois pour une action seins nus, ont retrouvé la liberté dans la nuit de mercredi et jeudi quelques heures après avoir été condamnées en appel à une peine avec sursis.

Lors de l'audience d'appel, mercredi, les jeunes femmes avaient pour la première fois exprimé des regrets pour leur action seins nus du 29 mai à Tunis en soutien à Amina Sbouï, une militante tunisienne de Femen emprisonnée depuis la mi-mai. "Je regrette cet acte et je m'en excuse", a dit l'Allemande Josephine Markmann au juge Moez Ben Frej, qui lui faisait remarquer en français que "le droit musulman interdit de tels actes". "On ne pensait pas choquer les Tunisiens à ce point, il est hors de question pour nous de recommencer", a répondu à son tour l'une des deux Françaises, Pauline Hillier.

En première instance, les jeunes femmes avaient été condamnées à quatre mois et un jour de prison ferme, une peine dont la sévérité avait suscité les regrets de la France, l'Allemagne et l'Union européenne. L'action seins nus avait été mal perçue en Tunisie, dirigée par le parti islamiste Ennahda, jusque dans les rangs de l'opposition laïque et des féministes tunisiennes.

Après un bref passage au ministère de l'Intérieur pour d'ultimes formalités, elles ont été conduites directement à l'aéroport international de Tunis-Carthage où elles devaient passer la nuit avant de regagner l'Europe jeudi matin, selon leurs avocats et un responsable policier.

Aucune précision n'a été donnée sur l'heure de vol et les destinations précises des trois militantes, qui n'ont fait aucune déclaration à la presse à leur sortie. Mercredi, les trois militantes féministes avaient été condamnées à une peine de quatre mois et un jour avec sursis, a annoncé l'un de leurs défenseurs, Me Souhaib Bahri.

Les avocats français des Femen, qui ont pu plaider mercredi à Tunis, se sont réjouis de ce verdict plus clément en appel. "C'est un immense bonheur d'avoir plaidé en Tunisie pour la liberté des Femen et d'avoir été entendus et que le message qu'elles portent ait été entendu", ont dit à l'AFP Me Patrick Klugman et Ivan Terel.

"Maintenant nos inquiétudes se dirigent vers Amina que nous n'oublions pas, nous ne la laisserons pas croupir" en prison, ont-il ajouté. Amina Sbouï attend en détention provisoire de savoir si elle sera inculpée pour avoir peint le mot "FEMEN" sur le muret d'un cimetière à Kairouan (150 km au sud de Tunis) pour protester contre un rassemblement de la mouvance salafiste."On devrait en savoir plus dans les semaines à venir", a indiqué Me Bahri, qui la représente aussi. Si elle est inculpée, Amina risque deux ans de prison pour profanation de sépulture et six mois pour atteinte aux bonnes moeurs. Ces peines peuvent être considérablement alourdies si Amina est reconnue coupable d'avoir agi en bande organisée.

La libération des Femen intervient alors qu'une visite du président français François Hollande serait prévue pour début juillet.

Lu sur Libération

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