Échec du tir d'essai de M51 : la Marine recherche activement les débris

Recherche débris désespérément. Après l'"autodestruction" d'un missile balistique stratégique M51, sans charge nucléaire, lancé dimanche matin lors d'un tir d'essai, la Marine nationale recherche désormais activement les débris de l'engin classé secret-défense.

Thierry Maguet de la préfecture maritime de l'Atlantique et cité par le quotidien de presse régionale Le Télégramme a ainsi indiqué que "depuis hier, des vols ont été réalisés sur zone par des avions de patrouille maritime et des hélicoptères mais aucun fragment n'a été aperçu en surface" précisant que "maintenant, les opérations s'orientent vers des recherches sous-marines". Et la tâche ne devrait pas être facile, loin de là. Les débris du missile de 12 mètres de haut et de 56 tonnés pourraient en effet reposer à 100 mètres de profondeur.

Tous les moyens et toute assistance sont donc bons à prendre pour cette tâche ardue. Des moyens nautiques de recherche en mer ont donc été rapidement déployés mais également des bâtiments prépositionnés lors du tir. Du matériel de type chasse aux mines ainsi que des robots sous-marins sont par ailleurs nécessaires pour réussir à parvenir jusqu'aux débris qui se trouvent dans les profondeurs de l'océan.

Si la Marine s'active à la recherche des débris, d'autres questions restent toujours sans réponse. Il s'agit en effet de comprendre ce qu'il s'est passé dimanche pour que le missile s'autodétruise seulement moins d'une minute après son tir. Les enquêteurs devraient donc sans aucun doute étudier les paramètres enregistrés lors du tir.

Aucune explication technique de l'échec du tir n'était en effet encore disponible lundi selon la Défense.

Le public ne devrait de toute façon pas avoir connaissance des résultats de l'enquête puisque cette dernière touche à la dissuasion nucléaire et devrait donc être classée "secret défense".

Pour rappel, le missile a été lancé à partir du sous-marin nucléaire lanceur d'engin Le Vigilant, depuis la baie d'Audierne dans le Finistère. Ce tir d'exercice était destiné valider la capacité du sous-marin à mettre en œuvre le M51.

C'est une vraie déconvenue pour l'armée française, autant sur le plan financier que médiatique. En effet, le prix d'un tel missile, qui équipe déjà un autre sous-marin français, est évalué à 120 millions d'euros pour une durée de 30 ans.