Arnaud Montebourg : l'austérité fait planer "une crise de régime" sur l'Europe et mène "à la débâcle"<!-- --> | Atlantico.fr
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Arnaud Montebourg veut mettre fin aux mesures d'austérité mises en place en Europe
Arnaud Montebourg veut mettre fin aux mesures d'austérité mises en place en Europe
©Reuters

Prise de conscience

Dans un entretien au "Monde" ce mardi, le ministre du Redressement productif s'attaque aux politiques de rigueur actuellement appliquées en Europe.

Les mesures d'austérité font débat. Sont-elles efficaces ? Comment les appliquer ? Comment expliquer aux populations qu'une politique de rigueur est nécessaire en ces temps de crise ? Autant de questions qui n'entraîneront jamais de consensus. Ce mardi, dans un entretien au Monde, Arnaud Montebourg a donné son avis sur les politiques de rigueur menées actuellement un peu partout en Europe. Et le ministre du Redressement productif se montre particulièrement virulent à l'encontre de ces mesures. L'austérité, "rejetée par tous les peuples", conduit l'Union européenne à la "débâcle" et fait planer la menace d'une "crise de régime" au niveau européen, affirme le ministre.

"Le sérieux budgétaire, s'il tue la croissance, n'est plus sérieux. Il est absurde et dangereux. Il est donc plus que temps d'ouvrir le débat sur cette politique qui conduit l'Union à la débâcle", déclare Arnaud Montebourg dans le quotidien. Interrogé sur une éventuelle crise de régime en France après le scandale du compte suisse de Jérôme Cahuzac, le député de Saône-et-Loire estime que "s'il y a une crise de régime, c'est au niveau de l'Union européenne, où il n'y a nul débat démocratique sur les causes et les conséquences de cette politique d'austérité qui nous entraîne collectivement dans une spirale récessive". "La vraie question est la suivante : la politique d'austérité imposée par l'Europe est-elle soutenue par nos concitoyens ? La réponse est non. Elle est rejetée par tous les peuples", fait valoir le ministre, membre de l'aile gauche du gouvernement Hollande.

Mais le ministre du Redressement productif s'est aussi prononcé sur les règles bancaires liées aux paradis fiscaux. Il souhaite les durcir et  faire "pression" pour obtenir "les noms" de titulaires français de comptes offshore en Suisse ou ailleurs. "Ce que nous visons à présent à travers l'échange automatique de renseignements, ce sont des noms. Les noms des dizaines de milliers de ressortissants français et d'entreprises logés dans les paradis fiscaux que la France doit obtenir", explique-t-il avec véhémence. Pour convaincre des pays comme la Suisse ou le Luxembourg, "il sera nécessaire d'utiliser des moyens de pression diplomatiques. Il n'est pas acceptable que la Suisse profite du marché de l'Union européenne et de ses avantages mais refuse de donner les noms de nos ressortissants", plaide-t-il.

D'autant, souligne le ministre du Redressement productif, que les Etats-Unis ont eux déjà obtenu "52 000 noms" d'Américains ayant des comptes non déclarés, dans l'affaire de la banque suisse UBS. En plein scandale Cahuzac et sur les paradis fiscaux (Offshoreleaks), Arnaud Montebourg défend un tour de vis. "Il faut prendre des sanctions contre les établissements financiers qui organisent le blanchiment de fraude fiscale et la dissimulation des avoirs, comme le retrait de licence ou l'embargo sur leurs activités de filiales dans les paradis" fiscaux, insiste le ministre, coauteur d'un rapport sur le blanchiment en 2002.

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