Mayotte, 101ème département

Immigration clandestine, réforme d'un système juridique mêlant droit coutumier et droit musulman, remise à niveau du système éducatif... Les défis économiques et sociaux posés par ce nouveau département seront, à en croire François Jourdier, difficiles voire impossibles à relever.

Mayotte, c'est près de 200 000 habitants, très majoritairement musulmans, et dont un quart est sans papier. Le référendum pour la départementalisation de l'île avait été approuvé à 95,2% par la population qui considère avec envie la Réunion voisine.

Aujourd'hui, les mahorais vont devoir s'adapter à leur nouveau statut, et les bouleversements culturels s'annoncent radicaux.
Le contre amiral François Jourdier rappelle par exemple que, traditionnellement, les cadis rendent la justice en se basant sur un droit proche de la Charia. A la fois maires, notaires, conseillers conjugaux, ces notables s'inquiètent de devoir abandonner certaines de leurs prérogatives. Ainsi, un conseiller du grand cadi : "Nous redoutons une mauvaise laïcité qui consisterait à refuser, aux musulmans de Mayotte la possibilité de maintenir les écoles coraniques".

Aussi, le système éducatif mahorais souffre d'un sérieux manque de moyens, matériels, humains et financiers. L'alignement sur la Métropole sera difficile. 75% des élèves de Mayotte ne maîtriseraient pas le français en 6ème, et 70% des lycéens ne sauraient pas lire.

Enfin, l'immigration clandestine demeure le problème numéro 1 auquel l'île doit faire face. Les reconduites à la frontière ont augmenté de 39% en 2010. Pas moins de 40 embarcations de fortune ont été interceptées entre le 1er et le 21 janvier 2010. Qualifiée de "cancer" de Mayotte, ces flux migratoires pourraient encore gonfler suite à la départementalisation. L'île est aussi devenue une nouvelle porte d'entrée en France.