Les industriels français ont le moral à zéro

Les patrons de l'industrie française ont le moral dans les chaussettes. Selon l'Insee, l'indicateur synthétique du climat des affaires dans l'industrie s'établit à 90 points, soit son plus bas niveau depuis début 2010. 

Si les industriels font grise mine, c'est avant tout parce que leurs activités sont en berne. Les carnets de commandes ont été peu fournis ces derniers mois. Surtout, ils continuent de se dégrader. Maigre consolation : les commandes étrangères remontent un peu, mais elles restent faibles. Les stocks de produits finis, eux, restent stables, à un niveau proche de leur moyenne de longue période.

Dans l'ensemble, l'opinion des industriels sur l'activité de l'industrie reste stable... c'est-à-dire à un niveau très bas."Pour chaque secteur mentionné, le rythme de l'activité est plus lent que le rythme moyen observé historiquement", explique Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM. Ce dernier estime que les chiffres de croissance et d'emploi "vont rester médiocres" et qu'aucun retournement de situation n'est attendu.

Seule lueur d'espoir à l'horizon : les perspectives de production se sont améliorées au mois d'août (enfin une bonne nouvelle !) Dans les prochains mois, les chefs d'entreprise espèrent donc une activité "mieux orientée", tout en prédisant qu'elle restera faible.

Des chiffres pas vraiment réjouissants qui, selon Tullia Bucco, économiste chez Unicredit, laissent entrevoir une "modeste contraction" du produit intérieur brut français (PIB) au troisième trimestre 2012 avant une "reprise progressive vers la fin de l'année".