Attentat de Conflans-Sainte-Honorine : le procureur du Parquet national antiterroriste livre de nouveaux éléments sur l'enquête<!-- --> | Atlantico.fr
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attentat de Conflans-Sainte-Honorine procureur Samuel Paty
attentat de Conflans-Sainte-Honorine procureur Samuel Paty
©Thomas SAMSON / AFP

PNAT

Jean-François Ricard, procureur antiterroriste, a donné de nouveaux éléments sur les circonstances de l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine lors d'une conférence de presse organisée ce mercredi.

Cinq jours après l’assassinat terroriste de l’enseignant du collège de Conflans-Sainte-Honorine, un hommage national va être rendu à Samuel Paty ce mercredi 21 octobre, à la Sorbonne. 

Dans le cadre de l'enquête, sept personnes ont été déférées avant d’être présentées, ce mercredi, à un juge. Le procureur antiterroriste s'est exprimé ce 21 octobre lors d'une conférence de presse. Il a fait le point sur l'enquête. 

Sur les 16 personnes à avoir été placées en garde à vue dans le cadre de l’enquête menée par le parquet national antiterroriste (Pnat), sept ont été déférées devant un juge antiterroriste dans la soirée du mardi 20 octobre. Parmi elles, deux mineurs âgés de 14 et 15 ans. 

L'enquête sur l'assassinat du professeur Samuel Paty a été confiée à un juge d'instruction pour "complicité d'assassinat terroriste". 

Le procureur a précisé que dans la publication de messages sur son compte Facebook, le père de l'élève au coeur de l'enquête a "donné le nom de l'enseignant et a précisé dans quel collège il exerçait" :

"La procédure a permis la mise à jour de plusieurs contacts écrits entre le père d'élève et Abdoullakh Anzorov". 

Le terroriste "s'est directement inspiré des messages de Brahim C", selon le procureur Jean-François Ricard. Les notes du tueur sur les incidents correspondent à la présentation des faits par le parent d'élève dans ses vidéos.

L'enquête a démontré que la polémique enclenchée reposait "sur des faits factuellement inexacts" : 

"le professeur a été nommément désigné comme une cible sur les sociaux par les deux hommes au moyen de manœuvres et d'une réinterprétation des faits prenant un cours portant sur la liberté d'expression comportant la diffusion de caricatures de Mahomet est intervenue 5 octobre auprès d'une classe de quatrième à laquelle n'appartenait pas la fille de Brahim C. Il est établi que c'est en réalité le mardi 6 octobre que la leçon sur la liberté d'expression a été dispensée dans la classe de la jeune fille. Il était également établi que cette dernière était alors absente pour maladie", selon les précisions de Jean-François Ricard. 

Le rôle de deux mineurs, âgés de 14 et 15 ans, est également au coeur de l'enquête. 

"Si l'auteur des faits bénéficiait du patronyme de l'enseignant, du nom du collège et de sa localisation, il ne disposait pas des moyens permettant de l'identifier. Cette identification n'a été possible que par l'intervention des collégiens ".

L'attentat "s'inscrit dans un contexte d'appels au meurtre" après la republication des caricatures, selon le magistrat du Parquet national antiterroriste.

Abdoullakh Anzorov a également affirmé vouloir "filmer le professeur, de l'obliger à demander pardon pour la caricature du prophète, de l'humilier, de le frapper", d'après les précisions de Jean-François Ricard. Le terroriste a soudoyé les deux collégiens en leur proposant entre 300 et 350 euros.

Le terroriste a envoyé un message audio en russe sur les réseaux sociaux après avoir posté la photo de sa victime, selon l'AFP auprès d'une source proche du dossier. Dans ce message authentifié par la source et dont l'AFP a eu connaissance, Abdoullakh Anzorov dit, dans un russe hésitant, qu'il a "vengé le prophète", en reprochant au professeur d'histoire-géographie de l'avoir "montré de manière insultante".

Sept personnes, dont deux mineurs âgés de 14 et 15 ans, ont donc été déférées dans la perspective de l'ouverture d'une information judiciaire pour "complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, complicité d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique et d'association de malfaiteur terroriste". 

L'enquête pour "complicité d'assassinat terroriste" vise donc Brahim C. et le militant islamiste radical Abdelhakim Sefrioui, qui "réfute toute responsabilité dans le passage à l'acte de l'assaillant".

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