Le trafic de drogue a baissé de 30 à 40% en France pendant le confinement

Les services en charge de la lutte contre les drogues estiment que le confinement a provoqué une diminution des trafics compris entre 30 et 40%. Ces données ont été communiquées ce vendredi 15 mai par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner : 

"Durant le confinement, les trafics ont été fortement touchés et on estime qu'ils ont diminué de 30 à 40%".

Christophe Castaner s’est exprimé à l’occasion d'une conférence de presse organisée au siège de l'Office antistupéfiants (Ofast), à Nanterre.

Le ministre de l'Intérieur a néanmoins tenu à mettre en garde contre l'ancrage de "nouvelles pratiques", telles que la culture de cannabis. Christophe Castaner faisait allusion au développement de la "cannabiculture" et à "l'ubérisation" des trafics. Ces pratiques illicites ont été renforcées notamment par les réseaux sociaux. Les nouvelles commandes et livraisons de drogues s’effectuaient notamment à domicile, en cette période de confinement.

Selon le ministre de l’Intérieur, "l'ingéniosité criminelle n'a pas diminué". D’après Christophe Castaner, les 55 jours de confinement ont en réalité provoqué une contraction du marché des stupéfiants. Ce phénomène a pu aiguiser les rivalités entre les trafiquants, ce qui a pu "réveiller ou exacerber" certaines guerres de territoires.

A Rennes, l'agression d'un trafiquant au mois d'avril a ainsi provoqué trois tentatives de règlements de comptes, qui se sont soldées par huit interpellations par la police.

Dans la nuit du 23 au 24 avril dernier, les Douanes ont intercepté 645 kg de cannabis dans un camion, en région lyonnaise. Ce mardi, toujours dans la grande agglomération lyonnaise, deux véhicules "go-fast" ont été stoppés par la police. 430 kg de cannabis et 10 kg de cocaïne ont été découverts. Ces quelques exemples témoignent d'une volonté de reprise rapide des approvisionnements de la part des trafiquants.