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Le Royaume-Uni est soumis à la pression accrue de son allié américain pour l'interdiction de la controversée Huawei
©SAUL LOEB / AFP

La saga Huawei

La saga Huawei se poursuit et le rôle passif de l’Europe se confirme sur fond de guerre économique entre la Chine et les Etats-Unis. Ces derniers jours, c’est le Royaume-Unis qui se trouve tiraillé entre les pressions américaines et sa dépendance à l’équipementier chinois.

L’Europe dans son ensemble est devenue en quelques mois l’épicentre de la rivalité économique sino-américaine dont l’entreprise Huawei est l’un des marqueurs forts. Huawei, très célèbre pour ses smartphones est aussi considérée comme la société la plus robuste et la plus compétitive dans le déploiement futur – et stratégique- de la 5G, qui compte en outre peu d’acteurs (Nokia et Eriksson principalement).

La 5G doit révolutionner les usages numériques et notamment dans l’émergence de l’ « Internet des objets » et des « réseaux intelligents » dont les implications seront autant décisives dans la sphère domestique que dans les segments les plus critiques et souverains des nations l’utilisant (défense, transports, énergie, santé, gestion des données…).

Or depuis des mois Huawei est accusée de collusion approfondie avec le gouvernement chinois par les Etats-Unis ainsi que de vol de données souveraines.

Ces derniers jours Washington a multipliée les pressions diplomatiques sur Londres pour que cette dernière ne procure pas les autorisations nécessaires à Huawei afin que l’entreprise ne participe au déploiement de son réseau 5G. C’est dans cet esprit que Donald Trump s’est entretenu ce vendredi avec les Premier Ministre Boris Johnson. Les Etats-Unis arguent notamment l’aspect critique de la sécurisation de leurs réseaux de télécommunications communs. On ajoutera en outre que c’est la coopération du renseignement entre les deux nations qui pourrait s’en trouver remise en question. Le Royaume-Unis font en effet partie du groupe des « Fives Eyes », un programme stratégique de partage du renseignement comptant également l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada.

Depuis quelques semaines le Royaume-Unis semble tergiverser au point de créer une véritable controverse politique interne. Les britanniques sont conscients de l’importance de leur partenariat rapproché avec les Etats-Unis, d’autant plus vital que le Brexit devrait bientôt être acté. D’un autre côté, la technologie Huawei est depuis 15 ans devenus prépondérante au Royaume-Uni et un bannissement total couterait des milliards à l’état sans compter le retard pris dans le déploiement de la 5G dans le pays.

Manifestement Boris Johnson semble prendre le chemin du compromis. Dans un communiqué, le gouvernement britannique a renouvelé sa volonté de maintenir la sécurité des réseaux de télécommunications partagés avec les Etats-Unis. Toutefois, Londres semble se diriger vers une autorisation de Huawei mais uniquement dans des secteurs non-stratégiques. Les jours qui viennent seront décisif pour le Royaume-Uni qui doit négocier un nouvel accord commercial avec les Etats-Unis après le Brexit qui interviendra le 31 Janvier.

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