Jeûne jeûne pas !
Ramadan : le droit de ne pas jeûner réclamé par des ONG tunisiennes
Une revendication formulée alors que chaque année, des Tunisiens sont arrêtés pour avoir mangé ou fumé en public durant le ramadan.
Un collectif d'associations tunisiennes a appelé les autorités, dans une lettre ouverte, à protéger "la liberté de conscience et de religion", en autorisant les personnes à manger ou fumer en public durant le mois de ramadan, le mois saint des fidèles musulmans, rapporte 20 Minutes ce vendredi. Chaque année, en effet, des Tunisiens sont arrêtés par la police durant le jeûne, en vertu de textes sur l'outrage aux bonnes mœurs et de circulaires vieux de plusieurs années.
Des libertés pourtant garanties par la Constitution de 2014
Les signataires, dont font partie la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, l’Association tunisienne des femmes démocrates et diverses associations de défense des minorités, soulignent dans leur lettre adressée au président Béji Caïd Essebsi qu'elles sont prêtes à saisir la justice pour "faire respecter" ces libertés garanties par la Constitution de 2014. En effet, aucune loi n'interdit de manger, boire ou fumer en public en Tunisie durant le ramadan.
Une députée avait notamment interrogé le gouvernement au sujet d'une circulaire de 1981 ordonnant la fermeture des cafés durant le ramadan. Le ministère de l'Intérieur avait alors argué que ces fermetures se justifiaient par le risque de choquer les jeûneurs ou provoquer des attentats, tout en assurant qu'aucune poursuite ne serait entamée contre les cafés ouvrant dans la discrétion, ni contre ceux mangeant en public, et pourtant. Sur les réseaux sociaux, les non-jeûneurs se font connaître et partagent les lieux encore ouverts durant le ramadan à l'aide du hashtag #Fater.
#Fater au Smugs Berges du lac ouvert de 9h-17h pic.twitter.com/n31vjUQbUU
— Karim Benabdallah (@karim2k) 17 mai 2018
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