La République selon Nicolas Sarkozy : immigration régulée, laïcité, justice<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
La République selon Nicolas Sarkozy : immigration régulée, laïcité, justice
©

Campagne de l'élection présidentielle

Le président candidat a tenu hier samedi un meeting de campagne à Bordeaux.

[Mis à jour le 04/03/2012 à 12h00]

Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande, a estimé que la proposition de Nicolas Sarkozy d'étiqueter la viande en fonction de la méthode d'abattage "stigmatise de façon sournoise les musulmans de France et fait écho aux thèmes du Front national".

Interrogé sur RTL, Pierre Moscovici a déclaré "qu'au lieu d'étiqueter il faut réglementer les techniques d'abattage, faire en sorte qu'il y ait de la transparence et de la qualité".

"C'est une erreur économique d'abord. Cette question de l'étiquetage a déjà été envisagé au niveau du Parlement européen qui s'y est refusé parce qu'il y a aussi une question économique pour la filière, la filière ovine-bovine, et la filière de l'abattage qui connaît de grandes difficultés"

"Quand on mange halal, ou quand on mange casher, on ne mange pas la totalité d'une bête, et si on l'étiquette à ce moment c'est comme si on la découpait en tranches, et qu'on faisait perdre des revenus considérables aux agriculteurs. Voilà comment Nicolas Sarkozy manie des symboles un peu douteux contre l'économie".

[Article initial]

Nicolas Sarkozy a tenu ce samedi 3 mars à Bordeaux, à partir de 17 heures, un nouveau meeting de campagne où il a développé sa vision de la République, de la justice, de l'immigration, de l'intégration et de la citoyenneté. Le discours, particulièrement ferme et très à droite, a été acclamé par plusieurs milliers de militants. Plusieurs responsables de l'Union pour un Mouvement Populaire étaient présents, comme Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé, Henri Guaino, Alain Juppé ou Brice Hortefeux. Christine Boutin, ralliée au chef de l'Etat, était aussi présente.

Chers amis, je suis venu vous parler de la République", a commencé Nicolas Sarkozy. "Dans la République, on ne se comporte pas comme des voyous", a-t-il fustigé en revenant sur les incidents de Bayonne. "Honte à ceux qui se sont joints aux séparatistes basques", a insisté le président candidat, en référence aux militants socialistes également présents dans les rues de Bayonne jeudi. "Je ne veux pas de la République des partis, des clans, des sectaires. Je veux me battre pour la République des honnêtes gens."

"J'irai partout à la rencontre des Français", a-t-il déclaré en référence à sa visite dans le centre de Bayonne, malgré les mises en garde du maire UMP de la ville. "En cinq ans, je n'ai jamais reculé devant les pressions. Ce n'est pas maintenant que je vais commencer".

"La République, ce n'est pas l'assistanat. Dans la République, un chef d'entreprise ne part pas avec un parachute doré quand il a mis son entreprise en difficulté. (...) Dans la République, il est légitime que les allocations familiales soient suspendues quand les enfants ne vont pas à l'école. (...) Les premières victimes de l'école du laxisme, ce sont les enfants des milieux modestes."

M. Sarkozy défendu le maire d'un village condamné pour avoir giflé un jeune qui l'avait, dit-il, insulté.

"Dans la République, quand on est condamné à une peine, la peine doit être exécutée", a également affirmé le président candidat.Il a partagé son désir de limiter les remises de peine. Pour lui,  la liberté conditionnelle ne doit être accordée qu'une fois les deux tiers de la peine accomplis. Il souhaite également "que l'on élargisse la définition de la récidive". Le candidat de l'UMP a aussi proposé "que les jurys populaires soient généralisés à tous les tribunaux correctionnels, à la mise en détention provisoire et à l'application des peines".

M. Sarkozy s'est ensuite attaqué à la discrimination positive et a manifesté son attachement à la laïcité et à la citoyenneté."Dans la République, il n'y a pas de place pour la burqa. Dans la République, il n'y a pas de place pour ce qui fracture, ce qui divise.", a-t-il dénoncé. "Donner le droit de vote aux étrangers, c'est porter atteinte à la République."

"Nul ne peut nous demander de renoncer à notre mode de vie au nom d'une condition religieuse". "Les jours fériés chrétiens doivent être considérés comme des faits de civilisation, la civilisation de la République française".

A propos de la nourriture halal : "Reconnaissons à chacun le droit de savoir ce qu'il mange, halal ou non". Nicolas Sarkozy a demandé l'étiquetage de la viande selon les conditions d'abattage.

Le président candidat est revenu longuement sur l'immigration. "L'immigration est un atout, une richesse mais pourquoi ne pas avouer qu'elle peut être aussi un problème. Quand on a perdu le vote populaire, on veut mobiliser le vote communautaire, a attaqué Nicolas Sarkozy. La seule voie, c'est celle de l'immigration choisie."

"Il ne peut plus y avoir de regroupement familial automatique." "Il faut mettre des conditions au regroupement familial : un travail, un logement décent, l'engagement à apprendre le français."

Il est revenu sur son intention de confierau seul juge administratif le contentieux sur l'immigration et a proposé en cas de blocage parlementaire de recourirdans ce cas au référendum.

Nicolas Sarkozy s'est adressé directement à ses "compétiteurs" : "Il n'y a pas de places pour la lutte des clans et pour la lutte des classes".Faisant référence à François Hollande, sans le nommer, qui souhaite créer une nouvelle tranche d'imposition pour les revenus au-delà d'un million d'euros par an, le candidat de l'UMP a dénoncé le "cynisme, le mépris et la tartufferie" de cette proposition."La clientèle des syndicats enseignants ne doit pas être contrariée ? C'est vous qui allez payer". "Le président de la République ne sert pas des clientèles, des corporations, des castes. Il sert l'intérêt général et tous les citoyens".

"Je veux vous rendre la parole. Je veux rendre la parole au peuple pour aider la République", a affirmé Nicolas Sarkozy, qui a de nouveau terminé son discours par "Aidez-moi. J'ai besoin de votre énergie".

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !