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Alain Juppé : "La seule chance de Nicolas Sarkozy de gagner, c’est de remporter les voix de l’extrême droite"
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Moi président de la République…

Alain Juppé a été l'invité de "L'émission politique" sur France 2 ce soir. L'essentiel de ses déclarations.

Principal rival de Nicolas Sarkozy en termes de popularité dans la primaire de la droite et du centre, Alain Juppé a explicité les grandes lignes de son programme et a répondu aux questions de David Pujadas, Léa Salamé, Karim Rissouli et trois Français préoccupés par la candidature du maire de Bordeaux.

L'émission a commencé par des questions d'actualité et en particulier sur la primaire de la droite. "Je suis un homme de droite mais lors des rassemblements, je m’adresse à tout le monde. Si on commence à exclure pour la primaire on est mal barrés", lance d'emblée Alain Juppé. En répondant aux accusations de Nicolas Sarkozy concernant le fait qu'Alain Juppé pourrait voler la primaire avec les voix d'électeurs de gauche, le maire de Bordeaux répond : "Je pense que cette espèce d'outrance est une panique à bord".  Il tacle ensuite son principal adversaire : "La seule chance de Nicolas Sarkozy de gagner c’est de remporter les voix de l’extrême droite."

La question des migrants

Pour Alain Juppé, "Angela Merkel a fait une erreur en donnant le sentiment qu’elle allait ouvrir les grands bras à tous les migrants de la planète et aujourd'hui elle le paie chèrement. [...] La politique doit reposer sur deux éléments : l'accueil des demandeurs d'asile parce que c'est la tradition de la France ; et le refus de ceux que nous pouvons accueillir", précise le maire de Bordeaux. 

Il a alors critiqué la longueur des procédures d'asile en France : "Il faut plus d’un an aujourd’hui en France pour voir si demandeur d’asile a le droit à ce statut ou pas. En Allemagne, c’est six mois." Ainsi, il entend réduire la procédure de demande d'asile. Il souhaite également créer une liste des pays sûrs afin de donner directement l'asile aux personnes qui y sont issues. 

Questions des Français  

Alain Juppé a été interrogé par le YouTubeur Jhon Rachid sur le manque de renouvellement de la classe politique et le manque de confiance des jeunes dans la politique. "Je comprends ce sentiment, fossé qui s’aggrave, véritable défi pour nous hommes politiques. Le renouvellement est en cours, je veux m’entourer d’une équipe de jeunes", a assuré Alain Juppé. 

Fabienne Nicolas, qui est juge, a interrogé Alain Juppé au sujet des peines plancher. Il lui a répondu : "Depuis 2012, la politique de la justice est un non-sens. Il a fallu attendre la fin du quinquennat pour que le Garde des sceaux se rende compte de la surpopulation carcérale, qui est un scandale en France." Il a ensuite ajouté que "la justice n'a pas les moyens de fonctionner en France". 

Un opposant au plan Juppé de 1995 a été présent sur le plateau de "L'Emission politique". Selon lui : "Le Juppé de 2016 n’a pas changé politiquement par rapport à celui de 1995. Il a le programme électoral le plus à droite qu’on n'ait jamais connu pendant une élection présidentielle. Pour moi, la retraite à 65 ans est d’une injustice totale.". Il l'a aussi accusé d'avoir une vision désincarnée du monde de travail. "Vous réduisez les salariés aux statistiques et aux courbes", lui a-t-il lancé. 

Alain Juppé lui répond : "La réforme a été faite en 1995 et a sauvé l’Assurance-maladie, qui était en faillite. Ce que je n’ai pas fait, c’est la réforme des retraites, toujours pas faite aujourd'hui."

Il n'a pas réussi à convaincre son "fantôme du passé" qui a conseillé aux électeurs de gauche de réfléchir plusieurs fois avant d'aller voter à la primaire de droite. Selon lui, il devrait "lire en détail le programme économique" d'Alain Juppé. Ce dernier a pris ce commentaire à la légère en disant qu'il transmettra ce commentaire à Nicolas Sarkozy. 

Comment résoudre le problème du chômage des jeunes ? 

"Il faut donner aux entreprises les moyens d’embaucher et aussi développer l'apprentissage et la formation en alternance. Il n'y a pas de sots métiers dans la vie. Dès la 5e, il faudrait expliquer aux élèves et aux familles les métiers.", selon Alain Juppé. 

Interrogé sur sa proposition d'appliquer la dégressivité aux allocations chômage. Il conditionne sa proposition à la reprise économique : "S'il n'y a pas de reprise économique, ça voudra dire que j’ai échoué. Je pars du principe qu'il y aura reprise."

Interrogé sur la politique industrielle de la France, Alain Juppé affirme : "l'État est un mauvais actionnaire, je me retirerais du capital de ces entreprises. Vous avez vu le scandale d’Areva ? Ce n'est pas une solution de longue durée."

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