Plainte de Buisson contre Taubira : de nouveaux éléments semblent compromettre la ministre de la Justice <!-- --> | Atlantico.fr
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Ce lundi, France 3 révèle des nouveaux documents versés au dossier d'instruction.
Ce lundi, France 3 révèle des nouveaux documents versés au dossier d'instruction.
©Reuters

Indiscrétions

En 2012, Patrick Buisson et son avocat Gilles-William Goldnadel avaient déposé plainte contre Christiane Taubira pour "prise illégale d'intérêt" dans l'affaire Anticor.

Si aucun acte d'instruction n'a encore été mené dans l'épineux dossier qui oppose Christiane Taubira à Patrick Buisson, France 3 révèle aujourd'hui des emails compromettants pour la garde des Sceaux dans l'affaire Anticor. En 2010, l'association Anticor avait déposé plainte contre Patrick Buisson, alors responsable des sondages sous la présidence de Nicolas Sarkozy. En charge de traquer les malversations des responsables politiques, Anticor accuse Patrick Buisson d'avoir mené pour près de 1,4 million d'euros de sondages, sans se plier aux règles de l'appel d'offres.

Après avoir été mis en examen dans cette affaire, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy avait riposté le 11 décembre 2012 en pointant la présence de Christiane Taubira dans le comité de parrainage d'Anticor. Patrick Buisson et son avocat Gilles-William Goldnadel ont alors déposé plainte contre Christiane Taubira pour "prise illégale d'intérêt". Selon Patrick Buisson, la garde des Sceaux, qui est l'autorité hiérarchique du parquet, serait donc en même temps juge et partie dans ce dossier. Au terme d'une longue bataille procédurière, cette plainte a été validée par la Cour d'appel en janvier 2014. Si la juge d'instruction Sabine Kheris a bien été saisie, le dossier est aujourd'hui en état de stagnation. 

Ce lundi, France 3 révèle des nouveaux documents versés au dossier d'instruction. Selon le site de la chaîne, ces emails échangés entre des dirigeants de l'association illustrent une inquiétude interne quant à la présence de Christiane Taubira au conseil d’administration, et "apportent un éclairage sur les relations entre la Chancellerie et Anticor". Ils pourraient également "étayer les soupçons de prise illégale d'intérêt".

Le 13 novembre 2012, peu de temps après les déclarations de Patrick Buisson contre Christiane Taubira, les dirigeants évoquent la situation dans un e-mail ayant pour objet : "Mises en causes (sic) liens Taubira-Anticor".

Suzanne Devallet, membre du bureau, écrit : "Au-delà de 'l'affaire Taubira', je continue de penser que permettre à des personnalités politiques membres du gouvernement de faire partie de notre comité de parrainage, c'est se tirer inutilement une balle dans le pied (…) Je suis convaincue qu'il ne faut pas réagir maintenant face à cette question, sous peine de donner l'impression que nos accusateurs fallacieux ont raison, mais je persiste à croire qu'il faudra éclaircir ce point dans le moyen terme".  "Il me paraît plus qu'urgent que Taubira sorte du comité de parrainage" ajoute-t-elle le 19 décembre 2012 après le dépôt de la plainte de Patrick Buisson.

Philippe Petit, le trésorier d'Anticor, écrit quant à lui : "Je n’ai rien contre avoir des élus au sein d’Anticor, mais quand ils rejoignent un gouvernement, leur présence au sein du comité de parrainage devrait être mise automatiquement entre parenthèses." 

Le même jour, l’ancienne présidente (aujourd’hui décédée) Catherine Le Guernec déplore une absence de décision par le conseil d’administration: "Nous avons eu une discussion à la dernière CA sur le sujet mais quelques réticences ont fait que nous ne sommes pas allés au-delà, ce fut un tort."

A ce jour, le ministère de la Justice soutient que si la garde des Sceaux a bien appartenu au comité de parrainage dès la création d’Anticor il y a plusieurs années, elle n'est jamais intervenue dans les décisions de son conseil d'administration.

Lu sur France TV Info

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